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ça s'annonce bien...

Intempéries, inondations, débordements… les fortes précipitations qui se sont abattues dernièrement sur notre pays ont causé beaucoup de dégâts matériels et malheureusement aussi humains.

ça s'annonce bien...
Toutefois, ces pluies n'ont pas fait que des malheureux. En effet, fellahs et agriculteurs voient les choses d'un très bon œil. Arrivées en temps opportun et bien réparties, ces pluies sont plus que bénéfiques. «L'année agricole s'annonce très bonne», s'accordent à affirmer plusieurs agriculteurs de différentes régions du Royaume. «A valeur d'aujourd'hui, nous avons reçu 153 mm de pluie alors que la moyenne s'élève à seulement 90 mm. La moyenne annuelle, elle, est de l'ordre de 300 mm», souligne Ali Moulid, directeur de l'Office régional de mise en valeur agricole des Doukkala (Ormvad). «C'est vrai que ces pluies ont empêché les fellahs de labourer leurs terres, mais ce retard sera vite rattrapé», ajoute Moulid. Même optimisme du côté des fellahs. «Si les choses continuent comme ça, le bilan de la campagne agricole en cours sera des plus importants. Les pluies qui se sont abattues sur la région sont suffisantes pour les deux mois à venir.

Je n'ai jamais vu une telle abondance pluviométrique depuis très, très longtemps», affirme Abdellah, un fellah de la région d'El Jadida. «C'est vrai que les terrains sont encore impénétrables et la majeure partie des agriculteurs de ma région n'ont pas encore labouré leurs terres, mais je reste très optimiste quant au rendu final», ajoute-t-il. De son côté, Oulehcen Boujir, directeur de la Direction provinciale de l'Agriculture (DPA) de la région Meknès Saïss, indique que «d'une manière générale, la situation est très bénéfique et on ne peut qu'être très optimiste. C'est une année exceptionnelle malgré les dégâts causés par les précipitations». Selon lui, la région du Saïss, l'un des greniers du Maroc en plus de la Chaouia grâce à leur grande capacité de production céréalière, a reçu 300 mm de pluies, contre une moyenne de seulement 50 mm.

«Actuellement, la boue ne permet pas aux machines agricoles de pénétrer dans les terrains, ce qui a donné lieu à un léger retard pour la céréaliculture. Mais, ce n'est pas très important», indique Boujir, qui souligne que ces pluies sont bénéfiques pour les maraichages, le cheptel dont les parcours commencent à devenir verdoyants ainsi que l'oléiculture. «Le prix des olives et leur rendement a augmenté grâce aux dernières pluies. Le premier est passé de 4 à 6 DH alors que le deuxième s'élève à 16 litres d'huile, contre seulement 12 l, par 100 kg d'olives», explique-t-il. Même topo pour Chaouia, très connue par sa production céréalière. Quelque 150 mm de pluies se sont abattus sur cette région contre une moyenne de seulement 50 mm.

Une pluviométrie que les fellahs n'ont pas connue depuis les années 80. Pour Lemnawer Kaddouri, directeur de la Direction provinciale de l'Agriculture (DPA) de la région de Settat-Chaouia, la campagne va bon train et aucun retard n'est enregistré. 65.000 quintaux de semis, sur un total de 150.000 ont déjà été utilisés, avance-t-il. Toutefois, la prudence reste toujours de mise quant au bilan final de la campagne, malgré ce bon démarrage, estime Kaddouri. Ne dit-on toujours pas qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Rappelons que malgré les dégâts qu'elles peuvent parfois occasionner, les précipitations sont toujours bénéfiques. Elles permettent, entre autres, de lessiver les sols, alimenter les nappes phréatiques et surtout améliorer le niveau de remplissage des barrages.
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Agrumiculture

Au-delà de l'aspect négatif provisoire et momentané dû à l'arrêt de la cueillette à cause de la non praticabilité des vergers, les dernières précipitations ont été très bénéfiques pour les cultures maraîchères et l'agrumiculture. Abondantes au Nord du Royaume, au Centre, à l'Oriental et dans une moindre mesure dans la région du Souss, les dernières pluies favorisent un bon calibrage et une bonne coloration des fruits. Les arbres sont également revigorés. Selon Ahmed Derrab, secrétaire général de l'Association des producteurs des agrumes au Maroc (Aspam), les producteurs observent une période d'arrêt en attendant le ressuyage des fruits.

Cela se répercutera par un retard qui sera pénalisant au niveau de l'exportation, surtout quand on connaît la valeur du facteur temps dans ce secteur. Heureusement, que nous sommes un peu en avance par rapport à la campagne précédente, grâce à une précocité de dix jours, souligne Derrab.
S'agissant de la campagne 2008/2009, cette dernière est caractérisée par une augmentation au niveau des volumes de la production, les exportations et la consommation interne. Au niveau de la production, les professionnels prévoient une augmentation de l'ordre de 9,6% par rapport à la saison précédente (1,357 million de tonnes contre 1,238 million).

Concernant les exportations, elles s'élèveront à 652.000 t, contre 582.000 t, soit une hausse de 12% par rapport à une année auparavant. Au niveau des groupes de fruits, les exportations en petits fruits (Clémentine, Nour…) sont estimées à 332.000 t, contre 272.000 t la saison dernière. Les exportations en oranges, elles, atteindront 305.000 tonnes, contre 291.000 t, lors de la campagne précédente. Le Souss, malgré le grave déficit hydrique que connaît cette région, produira
et exportera l'essentiel de ses volumes.
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