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Les pendules à l'heure

Avancement. Les échéances se succèdent pour les chantiers de l'offshoring à Casablanca et à Rabat. Outre les travaux de construction proprement dits, la logistique des sites et les services «espace de vie» requièrent l'attention du promoteur qui n'est nul autre que Casanear shore SA. La réussite de ces projets à terme reste tributaire de la qualité et de la compétitivité des ressources humaines.

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Cela fait deux ans que le gouvernement a décliné sa stratégie dans le domaine de l'offshoring. Pour rappel, celle-ci est l'une des opportunités révélées par le plan Emergence. Elle consiste en la constitution d'un réseau de parcs technologiques et offshore afin de faire du pays une plateforme privilégiée pour la délocalisation de nombreuses activités économiques.

Les chantiers pour la mise en place de parcs offshore ont commencé aussitôt. En tête de file, vient le Casablanca Nearshore Park, le premier pôle offshore du Maroc. «Le choix d'ériger Casablanca en plateforme d'offshoring émanait de notre volonté à maintenir notre compétitivité face à d'autres régions comme Tanger, Marrakech, Fès, Oujda… En effet, Casablanca risquait de perdre sa position de leader économique», affirme Hamid Benlafdil, directeur du Centre régional d'investissement de Casablanca.

Le projet présente plus de 300.000 m2 de bureaux et de services sur un terrain de 53 hectares. Il s'agit d'un parc d'activités tertiaires dédié aux sociétés spécialisées dans le développement de logiciels, la gestion d'infrastructures, le back office bancaire et de l'assurance, la gestion de la relation client… «Ce parc est considéré comme la locomotive des autres parcs à développer, un modèle à suivre pour tous les projets à venir», avance Maryem Benhamou, responsable Communication de Casanearshore SA.

Selon H. Benlafdil, ce projet s'insère dans une stratégie de développement économique pour répondre aux enjeux de la région. «Ces enjeux étaient d'abord d'ordre démographique, puisqu'il s'agissait d'absorber la demande d'un million d'emplois qu'allait générer Casablanca d'ici 2030», note-t-il. Dans cette perspective, le projet permettra la création de 30 000 emplois à l'horizon 2013, outre une contribution de 5 MMDH au PIB.

Avancement des chantiers
Pour le Casablanca Nearshore Park, plus de 50 000 m2 de bureaux et de services ont été déployés à partir de la fin 2007. La dernière livraison de cette phase s'est faite en juin dernier. Les premiers clients ont déjà pris possession de leurs locaux et ont commencé les travaux d'aménagement pour installer leurs équipes dès janvier 2008. «Jusqu'à présent, toutes les dates de livraison ont été respectées et des mesures seront prises pour accélérer les prochaines livraisons afin de répondre à la demande grandissante des entreprises», soutient Maryem Benhamou.

Pour la première phase, la totalité des plateaux de bureaux a été louée avant même que les premiers bâtiments sortent de terre. Quant à la deuxième tranche, les réservations fermes ont atteint presque 100% des surfaces disponibles. Parmi les clients ayant autorisé la communication de leur présence au niveau du parc figurent Dell, Ubisoft, S2M, HPS, BNP Paribas, GFI… Concernant l'accessibilité de la plateforme, «Casanearshore travaille avec les autorités de la ville pour mettre en place un système de transport en commun confortable et fiable desservant le parc», note la responsable de communication. Il y aura aussi des accords avec des sociétés spécialisées privées de transport de personnel pour les entités qui souhaitent autre chose que les transports en commun et un service personnalisé.

Dans une première phase, le parc mettra à la disposition de ses clients un food court d'une capacité de 250 places assises constitué par un ensemble choisi et équilibré de huit enseignes de restauration sélectionnées parmi les prestataires de restauration reconnus sur la place. Les prix de consommation seront indexés sur les prix de la ville. Ces enseignes seront de type repas normal (entrée, résistance, dessert), repas bio, fast-food.Une brasserie gastronomique pour les repas d'affaires VIP est aussi prévue.

L'ensemble des enseignes sera tenu d'accepter des conventions avec les entités de la place qui pourront distribuer des tickets repas à leurs employés.Ce dispositif sera renforcé au fur et à mesure du déploiement du parc. En effet, les services de restauration existants seront étendus dès la livraison de la deuxième tranche, qui accueillera un restaurant interentreprises de 650 places assises et plusieurs cafés et sandwicheries. Un autre restaurant interentreprises et un autre food court sont prévus pour la troisième phase. « En attendant que les clients installent leurs équipes dans leurs nouveaux espaces de travail, une solution provisoire de restauration sera mise en place pour assurer le confort des usagers du parc», déclare Maryem Benhamou.

Rabat Technopolis est le deuxième maillon de la chaîne. Même si certains acteurs estiment que le fait d'avoir mis en place deux plateformes similaires sur un axe court de 100 km est une erreur stratégique, le promoteur du projet, en l'occurrence Casanearshore SA, continue à soutenir la pertinence d'une telle approche. «Rabat Technopolis est une cité de la technologie dédiée à la création, l'incubation et la promotion de projets innovants et à fort potentiel. Elle diffère de son homologue casablancaise par sa dimension multipolaire», souligne la responsable communication de Casanearshore SA.

En plus d'un pôle offshoring, similaire au Casablanca Nearshore Park, la technopole compte 5 autres pôles, à savoir le pôle académique, le pôle valorisation de la recherche, le pôle recherche et développement, le pôle microélectronique et le pôle médias. Cette cité de la technologie sera construite sur une superficie globale de 300 ha et permettra la création de 12.000 emplois à l'horizon 2016. La première tranche, d'une superficie de 45.000 mètres carrés, devrait être remise vers la fin du mois courant, alors que les autres tranches seront remises à la cadence de 40.000 mètres carrés par année. La zone a déjà attiré des enseignes prestigieuses comme Alcatel, Axa, CAP, Origin, Atos et EDS. D'autres parcs, inspirés du modèle du Casablanca Nearshore Park, verront le jour dans les années qui suivent, notamment à Fès et à Marrakech. L'investissement global de ces projets dépasse les 10 milliards de dirhams.

RH, le nerf de la guerre Sur le plan fiscal, le Maroc propose un package incitatif pour les entreprises opérant dans le domaine de l'offshoring. Elles sont exonérées de l'IS pendant les cinq premières années d'activité et bénéficieront d'un abattement de 50% par la suite. Pour celles qui opèrent dans les zones dédiées à l'offshoring, elles bénéficieront en plus d'un IR réduit de 20% ainsi que d'un chèque formation d'environ 50000DH par employé sur trois ans.

Ces efforts ne peuvent aboutir que si le pays dispose de ressources humaines capables d'accompagner ces projets. De ce fait, le gouvernement a mis en place un programme ambitieux pour la formation des ressources humaines dans lequel participent plus de 28 établissements publics d'enseignement supérieur. Le programme 10000 ingénieurs et les programmes de formation pris en charge par l'Anapec et l'OFPPT autour de l'offshoring rentrent également dans ce cadre. « Force est de reconnaître les efforts déployés par les organismes de formation pour accompagner cette stratégie. Il faudrait juste que les promesses faites par les instituts de formation soient tenues», tient à souligner le directeur du CRI. Il est évident que les emplois créés à travers l'offshoring risquent d'être volatils si certains paramètres ne sont pas pris en compte.

«Les entreprises qui s'installent sont à l'origine d'une vague de recrutements massive, ce qui rend les profils pointus de plus en plus rares et conduit à un renchérissement des salaires», se plaint ce patron d'une entreprise spécialisée en systèmes d'information. Selon plusieurs observateurs économiques, les salaires ne doivent pas trop grimper afin de conserver l'écart de salaire par rapport à d'autres foyers d'offshoring et maintenir la compétitivité du pays. «Je ne pense pas qu'il y ait un renchérissement exagéré des salaires, mais plutôt un ajustement par rapport à l'offre. La formation de nouveaux profils dans les universités va permettre de maintenir notre niveau de compétitivité», rassure de son côté Hamid Benlafdil.

Les investissements réalisés dans l'offshoring permettront de résorber une grande partie du chômage à travers la création de milliers d'emplois. Cependant, tout doit être mis en œuvre pour que cet impact socio-économique ne soit pas confiné dans la durée. La formation des ressources humaine doit faire preuve d'une qualité irréprochable non seulement pour attirer de nouveaux investisseurs, mais aussi pour prouver à ceux qui ont opté pour la destination Maroc qu'ils ont misé sur le bon cheval.

Le Maroc, une destination attractive

Plusieurs entreprises ont pu développer au Maroc des activités liées au pôle de l'offshoring et pour lesquelles le pays est bien positionné à l'échelle internationale, notamment dans l'espace francophone et hispanophone. Le chiffre d'affaires du pôle offshoring au Maroc a atteint plus de 26 milliards de DH en 2004 et dépassé le seuil des 31 milliards en 2005. Selon les chiffres de la même année, le secteur employait plus de 45.000 personnes (Casablanca, Tanger, Rabat, Marrakech, Agadir).

La branche la plus développée en matière de ce type de service est celle des centres d'appels. Plus de 10.000 personnes y travaillaient en 2005. Casablanca est devenue la principale destination offshore des centres d'appels francophones.
Outre les centres d'appels, certaines activités de service délocalisées par les entreprises européennes, notamment françaises, s'orientent vers la destination Maroc. Pour les entreprises marocaines, certaines d'entre elles s'occupent déjà des travaux comptables et de gestion et du traitement de l'information. Quant aux logiciels et au génie informatique, leur industrialisation se développe de plus en plus.
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