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Atomicité et vétusté du parc

Le transport routier, qui monopolise les flux des marchandises en en transportant 75%, hors phosphate, présente un degré très élevé de vétusté bien entendu, mais pas que cela...

Atomicité et vétusté du parc
«Cette vétusté, qui touche 50% du parc, s'accompagne d'une grande atomicité des entreprises de transport routier de marchandises. Il s'y ajoute encore un caractère très accentué de leur forme individuelle et qui concerne 88% parmi elles», avait déclaré dernièrement Abdelilah Hifdi, président de la Fédération du transport routier. 92% de ces entreprises gèrent 2 véhicules au moins, soit 18.324 sociétés sur un total de 20.008 que compte le secteur. Plus de 95% des entités en activité dans le secteur sont des TPE et PME et neuf entreprises sur dix sont individuelles. Un parc vieux, dispersé, dominé par des véhicules conventionnels… voilà la situation d'une branche capitale du transport marchand affectant sensiblement la qualité de l'offre et impactant substantiellement la compétitivité de l'économie et les gains en coûts. «Nous ne disposons pas de notre propre matériel de transport routier mais nous préférons sous-traiter auprès d'autres entreprises. Elles sont souvent de petites tailles et moins chères que d'autres», nous explique un responsable de l'import-export d'une société de transport maritime.

En effet, ces opérateurs de conteneurs préfèrent traiter principalement avec des sociétés de transport par le biais de contrats de transport occasionnel ou de service exclusif. «Nous préférons traiter avec ces petites entreprises prestataires de transport de marchandises au lieu d'autres sans doute plus structurées pour des raisons de coûts. Les prestataires à “petite flotte'' sont, en effet, moins chers», commente un cadre au sein d'une de ces sociétés gestionnaires au port de Casablanca. Certainement moins chers, les petits prestataires, même en étant inscrits au registre central des transports, ne s'alignent pas, pour la large majorité, à la réglementation sociale et fiscale, chose qui oriente la concurrence en leur faveur et à l'encontre des transporteurs structurés, se comptant sur le bout des doigts. Certes, signe d'une libéralisation d'un secteur qui a été jusqu'à un passé récent entre les seules mains de l'Office national du transport; seulement le gouvernement marocain qui avait entrepris, il y a quelques années, des mesures restructurantes, peine encore à atteindre l'objectif de voir émerger des sociétés marocaines à la fois compétitives et structurées, voire de dimension internationale.

Mais la réforme n'a pas tardé à être plus pointue et concrète pour augmenter les standards du secteur au niveau européen, rendre le transport des marchandises plus sûr et plus fluide. La problématique de la vétusté devrait être normalement résolue. Elle a été, le mois dernier, traitée lors d'une convention grandiose signée par le ministère du Transport, la FNTR, BCP, RMA Wataniya et un fournisseur de matériel roulant, Riad Motors. Le renouvellement du parc des poids lourds, comme le promet ce projet, devrait se faire par l'attribution de subventions aux transporteurs pour pouvoir financer de nouveaux “camions chinois''.

«Il s'agit d'une offre qui a été faite en étroite collaboration avec le staff de la FNTR pour aboutir à une proposition avec le meilleur rapport qualité-prix du marché», a indiqué Riad Sahyoun, P-DG du groupe Riad Holding et le responsable technique de la convention. Le produit ou le package technique proposé par Riad Motors est, de ce fait, composé des camions de marque SinoTruk (Gamme Howo-7). Le prix préférentiel proposé pour les membres de la FNTR adhérents à la présente convention est fixé, pour 2008, à 595.000 DH HT, soit 714.000 TTC.

«Un prix de 12,5% plus bas que le prix moyen de vente», affirme Riad Sahyoun. Par ailleurs, et outre cet axe technique, ce dispositif de la subvention entoure deux autres : la BCP assure le financement de la différence entre la subvention de l'État- ou tout autre autofinancement- et le prix TTC d'acquisition des véhicules pour l'ensemble des adhérents à la FNTR. RMA Wataniya, le partenaire assureur, devrait pour sa part se charger de l'assurance «tout risque» à des conditions très compétitives. RMA Wataniya offrira donc une formule d'assurance qui couvre de plus la responsabilité civile, la voie et recours, le vol et l'incendie, le bris de glace ainsi que la responsabilité tierce. Le tout avec une franchise qui ne dépasse pas 5% sur la valeur du dommage.

La fourchette de la prime proposée aux transporteurs se situe entre 90.000 et 130.000 DH selon le tonnage du véhicule. Cette subvention pourrait également atteindre un plafond de 260.000 DH pour la catégorie des transporteurs souhaitant acquérir un camion avec remorque. L'octroi de la subvention au transporteur exige trois conditions d'éligibilité. Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre du plan stratégique intégré d'urgence de sécurité routière exige aux transporteurs éligibles, à la prime gouvernementale, de mettre à la disposition de l'État l'ancien véhicule “en vue de sa démolition''.
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Le parc ‘'des délabrés''…

La branche du transport peut être appréciée par la place qu'elle occupe aux plans économique et social. Elle représente 6% du PIB et 9% de la valeur ajoutée du secteur tertiaire. Tous modes confondus, le transport absorbe 34% de la consommation nationale de l'énergie et emploie 10% de la population active urbaine. Le produit de sa fiscalité contribue aux recettes du budget général de l'État à hauteur de 15%. Le moyen routier au Maroc est dominant dans le transport intérieur. Il assure 90% de la mobilité des personnes et 75% des flux des marchandises hors phosphate sur tonnage.
Très vieux par rapport à la norme, le parc du transport routier pour marchandises est composé de 27.900 véhicules sur un parc total de 6.600 dont l'âge est égal ou supérieur à 10 ans, soit 49%. 17.300 véhicules sont âgés de 15 ans
et plus, soit 31% de ce parc total.
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