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Économie nationale

Salaheddine Mezouar a présenté, mardi dernier, un point d'étape concernant l'économie marocaine devant un gotha des hommes d'affaires à la CGEM.

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Ahizoune, Sefrioui, Zaz, Bensalah, Amhal et bien d'autres, ont été de la partie. Chiffres à l'appui, le ministre de l'Economie et des Finances n'a pas manqué d'exprimer son optimisme. «Nous n'éprouvons pas un optimisme béat, mais un engouement bien réaliste», annonce-t-il d'emblée.
Selon le ministre, 2008 est l'année du grand test pour le Maroc. L'économie du pays a fait preuve de résistance face aux chocs extérieurs. De ce fait, c'est une économie en bonne santé. Plusieurs éléments marquent cette mutation. Depuis 7 ans déjà, le PIB du pays a connu un changement de trend. Le PIB non agricole soutient le PIB total, même dans une année de sécheresse. Pendant la même période, la croissance n'a jamais été inférieure à 2,5%. Les investissements ont explosé, dixit Mezouar. Ils sont passés de 26% en 1999 à 32,4% aujourd'hui. Ils rattrapent ainsi l'épargne, tirent l'emploi et de ce fait, favorisent la croissance.

«Nous sommes parmi les rares pays où l'inflation est maintenue en deçà de 2%», rajoute-t-il, non sans fierté. Concernant la dynamique économique, le pays a connu l'émergence de moteurs de croissance comme les technologies et les télécoms, les activités financières et les assurances, le tourisme et l'immobilier. Le crédit bancaire a été multiplié par 8 en l'espace de trois ans. Cela prouve que des projets structurants sont en marche et qu'ils sont accompagnés par les banques de la place. Les investissements extérieurs sont dynamiques depuis 3 ans. «Ils ne sont plus liés à la privatisation», tient à préciser Mezouar. Les IDE se sont diversifiés. Outre l'immobilier ou le tourisme, ils couvrent désormais les secteurs de l'industrie, le secteur financier… L'attractivité du Maroc se consolide. Les projets dans les secteurs de l'automobile, l'aéronautique et l'offshoring tirent l'économie
vers le haut.

A la grande joie de Mezouar et de Noureddine Bensouda, directeur général des impôts, les recettes fiscales en 2007 ont atteint 22,5% du PIB. Au courant du premier semestre 2008, elles ont augmenté de 25 % par rapport à la même période de l'année précédente ! Pour la première fois, renchérit Mezouar, en 2007, les recettes de l'IS dépassent celles de l'IR. Les recettes de TVA, plus particulièrement à l'export, explosent. Mais cela ne veut pas dire que l'argentier du Royaume compte arrêter là. «Notre objectif à travers la réduction de l'IR est d'aider la PME à gagner plus d'argent et non pas à payer moins d'impôts. Nous continuerons à travailler sur l'élargissement de l'assiette fiscale et sur l'adhésion des contribuables», insiste-t-il. De son côté, Moulay Hafid Elalamy a réitéré les revendications du patronat concernant les dossiers de la baisse de l'IS et la fiscalité différenciée.

«Nous n'allons pas vous lâcher d'une semelle pour ce qui est de la baisse de l'IS à 25%», a-t-il lancé à Mezouar. En matière d'aide à la PME, et outre les fonds dédiés, entre autres, à la mise à niveau, le ministre affirme que la meilleure manière d'encourager les PME, c'est les délivrer du foncier et de la construction. «C'est un business intéressant pour le secteur privé qui aura tout l'appui de l'Etat pour la mobilisation du foncier», exprime Mezouar. Et de rajouter : «Il vaudrait mieux posséder des machines et un savoir-faire que de posséder des murs». A qui veut bien l'entendre ! L'économie nationale présente néanmoins quelques fragilités résidant essentiellement dans la faiblesse de la productivité et du rythme de croissance de certains secteurs, le creusement du déficit commercial, la faible progression des exportations, l'ampleur des charges au titre de la compensation ainsi que le poids de la masse salariale. Cela n'a pas empêché les tendances de se confirmer pour le premier semestre 2008. «Il n'y a pas de rupture de tendance et toutes les évolutions positives sont à deux chiffres», a exprimé Mezouar qui ne tarit pas d'éloges concernant la politique de son gouvernement en matière de maîtrise de l'inflation : «Dans le contexte actuel, notre effort mérite d'être félicité.

Selon le FMI, le Maroc a le taux d'inflation le plus faible en 2007par rapport à des concurrents comme l'Egypte (14%) ou la Tunisie (6%)». Toutefois, les pressions sur les dépenses dues à la charge au titre de la compensation, notamment celle relative aux produits pétroliers, ont biaisé les calculs du ministre
des Finances. A fin juin, les dépenses de compensation se sont élevées à 15,6 MMdhs, au lieu des 5 MMdhs prévus. Les ressources générées au niveau de la fiscalité n'étant pas suffisantes pour gommer l'effet des arriérés de la compensation, Mezouar passe à un autre cheval de bataille, en outre, celui de la dépense publique. L'Etat a en effet baissé son budget de fonctionnement de 4% cette année et il se fixe un autre objectif en 2009. Le taux de croissance de 6,8% préalablement avancé est confirmé, avec un réajustement des hypothèses de base. Ce taux prendrait en compte l'augmentation de l'inflation à 2,8%, un déficit budgétaire invariable de 3%, un prix de baril stabilisé à 130$, un prix de gaz butane à 900 $ la tonne, un taux de change euro/dollar de 1,54 et des importations et exportations en hausse simultanément de 24% et 26%. Qui vivra verra !
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Indicateurs encourageants

Le Maroc a connu une amélioration du revenu par habitant. Ce dernier progresse de 6,1% par an. Le marché de travail se porterait de mieux en mieux. Le taux de chômage en milieu urbain est descendu de 22% en 1999 à 15,4% à fin 2007. Le compte courant du pays est excédentaire depuis 6 ans. Les transferts des MRE et les recettes touristiques ont augmenté. Les deux ont frôlé la barre des 60 MMdhs à fin 2007. Les stocks des avoirs extérieurs (près de 180 MMdhs) couvrent les encours de dettes (près de 130 MMdhs). Les exportations ont été rehaussées grâce à l'augmentation des exportations de l'OCP de 152%. La part des services est de plus en plus importante dans les exportations. Elle est passée de 30% en 2000 à 46% en 2007. Cependant, le déficit commercial s'est creusé pour atteindre les 250 MMdhs à fin 2007, sachant que ce sont les importations de pétrole qui grèvent le plus la balance commerciale.
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