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Jeudi 28 Mars 2024
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Fourches caudines

A la faveur des réformes engagées, le dynamisme de certains pans de la texture économique ne s'est pas démenti malgré la force des épreuves internes et externes.

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Mais c'est tout de même dans ce contexte, pour le moins mitigé, qu'il faudra lire les avancées des finances publiques qui auront été dopées par les performances des recettes publiques et par les efforts consentis en matière de politique budgétaire. Cet environnement, sujet à caution, semble être marqué par la propension des pouvoirs publics de continuer les réformes structurelles.

C'est dans ce sens que sur le plan fiscal, le processus de réforme se poursuivra afin de rendre le système fiscal marocain plus équitable et plus adapté aux exigences du développement économique et social. En vue d'assurer une meilleure répartition de la charge fiscale et de faire face aux moins-values fiscales résultant du démantèlement tarifaire, la mobilisation des ressources dépendrait de l'élargissement de l'assiette fiscale.

Certes, le soutien à l'investissement privé demeure une priorité incontournable dans un pays en développement où l'emploi est le vecteur d'une création de la richesse vertueuse tant au plan économique que social. Mais la distribution des «cadeaux fiscaux», à travers la baisse de l'IS, accompagnée par la suppression de la provision d'investissement, risque d'entraver la dynamique d'investissement en cours sans profiter à un tissu productif dominé par la PME.De plus, «l'aisance des finances publiques» n'est qu'apparente au regard des déficits toujours importants en matière d'infrastructures économiques et sociales.

Un raisonnement d'autant plus imparable que dans cette perspective, l'argument en faveur de la baisse de cet impôt et qui réside dans la nécessité de mettre le Maroc au niveau de pays concurrents (Tunisie, Turquie, etc.), afin de promouvoir les investissements, risque d'être biaisé. Les observateurs les plus avertis, en tous les cas, pensent qu'a contrario, les types d'investissement pour lesquels le Maroc a opté semblent plus sensibles à une baisse de l'I.R qu'à une réduction de l'I.S (offshoring, industries électroniques, etc.).

Et puis faut-il pour autant omettre le fait selon lequel les besoins en matière d'investissements publics qui sont croissants, visent à combler les déficits sociaux encore importants ? En reléguant tout cela au second plan, le fisc pourrait fort bien ne pas servir un développement économique et social global.
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