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Une croissance fulgurante

Les exportations marocaines en primeurs, surtout la tomate, continuent toujours sur leur trend haussier.

Une croissance fulgurante
En effet, et au grand bonheur des opérateurs nationaux, les expéditions ont réalisé une croissance fulgurante. Selon les dernières statistiques de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (Eacce), les exportations marocaines en primeurs se sont élevées à 288.225 tonnes, contre 211.894 la saison dernière à la même date, soit une hausse de 36%. L'essentiel de ce volume est composé de la tomate dont les expéditions ont totalisé un volume global de 182.086 tonnes, en hausse de 47% par rapport à la même période de la campagne précédente. La tomate sous abri de la région du Souss arrive en tête de ces expéditions avec 147.224 tonnes.

Pour plusieurs opérateurs, cette croissance s'inscrit dans une logique normale. Depuis un certain temps, la production nationale, ainsi que les exportations de primeurs réalisent une croissance de plus en plus consistante. En effet, la production totale de primeurs s'est élevée à 1,58 million de tonnes au terme de la saison 2006/2007, contre 1,44 million une saison auparavant. De leur côté, les expéditions se sont chiffrées à 657.000 tonnes lors de la campagne 2006/2007, contre 574.550 t une année auparavant.
En revanche, la superficie cultivée n'a pas changé (29.500 hectares). Les exportations en tomates, elles, se sont élevées à 294.250 tonnes contre seulement 238.530 t. l'année précédente.

Le développement et la diversification de la production, ainsi que l'introduction d'autres produits et variétés (haricots verts, tomates, variétés bio, grappe ou cocktail, pois mange-tout) ont, selon les exportateurs, boosté nos expéditions, qui n'ont pas cessé de s'accroître depuis une dizaine d'années.
Selon les statistiques, le volume de ces expéditions a plus que doublé, passant de 300.000 tonnes lors de la campagne 1997/19998 à 657.000 la saison dernière.
Certaines variétés ont réalisé des hausses considérables. Les courgettes, par exemple, sont passées à 44.500 t la saison dernière contre à peine 5.300 t pour la campagne 1997/1998. Pour la même période, les haricots verts
ont atteint 53.000 t contre 9.300 t. Le volume des exportations en melons est passé de 12.500 à 47.000 t et celui des cerises de 1.400 à 21.200 t.

D'autres nouvelles variétés sont entrées sur la liste de nos exportations, notamment le haricot Helda, qui a atteint 55.000 t, le piment Padron et la salade à usage industriel, dont les exportations se sont chiffrées respectivement à 3.000 et 2.300 tonnes la saison dernière, alors qu'elles étaient nulles en 1998.
Mohamed Zahidi, secrétaire général de l'Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (Apefel), indique que les exportations nationales de primeurs bénéficient d'une conjoncture relativement bonne. Les conditions météorologiques sont favorables et les opérateurs marocains n'ont pas cessé de diversifier leurs produits. En revanche, l'Espagne, notre concurrent principal, connaît certaines difficultés qui ont retardé son arrivée sur le marché cette saison. En effet, l'Europe a connu un été très humide, chose qui a entravé une bonne récolte. «Le Maroc a eu le marché pour lui tout seul en ce début de campagne», indique Zahidi.

Les conditions naturelles ne sont pas les seules difficultés que connaît l'Espagne, et en moindre degré l'Italie. D'autres soucis existent pour ces deux grands producteurs et exportateurs de produits agricoles. Il s'agit notamment des conditions de production, qui deviennent de plus en plus difficiles à cause de la cherté de la main d'œuvre.
D'autres facteurs ont également favorisé cette croissance de nos exportations, notamment l'engouement de plus en plus important des consommateurs européens pour les fruits et légumes et les produits frais en général.
De même, la baisse des droits de douanes et la hausse des prix à l'étranger figurent sur la liste des raisons de l'embellie. «Cela permet aux opérateurs nationaux d'exporter en dehors des quotas. Ce sont les facteurs les plus importants qui sont à l'origine de cette hausse», souligne un membre de l'Apefel.

«Je ne crois pas que nos exportateurs peuvent maintenir cette croissance jusqu'à la fin de la campagne. Le volume final de nos exportations ne serait pas aussi important que celui enregistré en ce début de campagne», tempère Mohamed Zahidi. En tout cas, lors de la saison 2006/2007, les exportations de primeurs avaient déjà réalisé une croissance de 14,36% par rapport à la campagne précédente. Celles des tomates se sont élevées à 23,36%. Un résultat jugé fort intéressant par les opérateurs.
Seul bémol, la quasi-totalité de la production des primeurs, et aussi des agrumes, est concentrée dans la région du Souss (85% des exportations proviennent de cette région). Or, le Souss souffre d'un grave déficit hydrique, dont les conséquences seront ressenties dans les années à venir. Un chantier sur lequel le nouveau gouvernement est appelé à se pencher.
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Les agrumes reculent

Contrairement aux exportations des primeurs qui réalisent des résultats très importants, les agrumes, l'autre fer de lance des exportations nationales en produits agricoles, réalisent une baisse importante par rapport à la saison précédente. Cette baisse était prévue par les professionnels avant le début de la campagne. Selon eux, elle est due essentiellement à la sécheresse et aux mauvaises conditions climatiques qui ont sévi durant la campagne précédente. Au 20 janvier, le volume global de ces exportations a atteint 265.289 tonnes, contre 311.468 une année auparavant, soit une baisse de 15%.

Par variété, c'est Nour qui a subi la plus grande baisse, avec 42% de moins que la saison précédente (66.105 tonnes au 20 janvier dernier contre 382.238 tonnes une année auparavant). La clémentine, qui représente l'essentiel des exportations nationales en agrumes, a également essuyé un sérieux revers avec des exportations en chute de 10% (181.163 tonnes contre 200.459).
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