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«Depuis janvier dernier, on s'est positionné dans l'après-crise»

Interview . Avec Saâd Benabdallah, directeur général de Maroc Export (CMPE).

«Depuis janvier dernier, on s'est positionné dans l'après-crise»
Pour mener à bien sa mission de promotion des exportations du Maroc à l'étranger, Maroc Export doit se doter des moyens suffisants. Seulement, les ressources humaines qualifiées continuent de faire défaut. Pour 2009, cet organisme a un rôle à jouer pour accompagner les exportateurs sur le plan financier, technique et marketing.

LE MATIN ÉCO : Quel serait le rôle de Maroc Export dans le plan anticrise ?

Saâd Benabdallah :
Je tiens à signaler que dans l'état actuel des choses, Maroc export a signé avec les représentants du gouvernement marocain des différents ministères, ainsi qu'avec la CGEM et la SMAEX, une convention qui nous met tous ensemble comme équipe pour accompagner les exportateurs à l'étranger, cet accompagnement se fait sur trois plans. D'abord, au niveau financier, des moyens financiers sont mis à la disposition des exportateurs pour organiser leurs missions B to B, leur participation dans les salons et foires ou pour faire bien entendu leur prospection. Normalement, l'Etat couvre 80% des dépenses et les 20% qui restent, c'est à la charge de Maroc Export. Ainsi, je trouve qu'il n y a plus de raisons pour un exportateur actuellement pour ne pas essayer d'explorer les marchés, que ce soit les marchés qui sont dans le cadre du plan annuel de Maroc Export, dans ce cas, on se porte garant de la faisabilité la plus adéquate et la plus efficace, comme il peut le faire à titre individuel, dans ce cas, l'Etat met à sa disposition un montant à hauteur de 100.000 dirhams, par exemple, pour un voyage de prospection aux USA qui va lui coûter 120.000 dirhams, l'Etat lui donne 100.000 dirhams, les 20.000 dirhams restants seront à sa charge. En plus de l'accompagnement financier et technique, Maroc Export est responsable d'une campagne de communication institutionnelle sur les secteurs à l'international, cela veut dire qu'on est là pour accompagner ces secteurs à se positionner dans les autres marchés et à communiquer autrement sur leurs produits. Tout cela, en s'inspirant de la stratégie de développement de la promotion des exportations sachant qu'elle sortira dans les semaines à venir.

Est-ce que les moyens financiers et humais sont suffisants pour Maroc Export ?

Pour Maroc Export, je ne crois pas qu'on a les moyens humains suffisants pour être à la hauteur de nos aspirations. Mais en même temps, on reste très lucide, on a des secteurs précis et des activités précises qui ont été validés par le plan d'action. On est en train de mettre tous nos moyens sur cela, les équipes essaient de donner le meilleur d'elles-mêmes. Je recrute incessamment une petite équipe qui va nous rejoindre et nous renforcer. Mais ce n'est pas encore suffisant. Si on se compare au centre espagnol pour la promotion des exportations, celui-ci compte 750 personnes. En Tunisie, on parle de 250 personnes. Tandis qu'au Maroc Export, on est à peine 75 personnes. On est en train de restructurer. J'ai ciblé une structure simple, cohérente, mais avec une force de frappe meilleure, car dans l'ancienne structure de Maroc Export, il y avait 30% de cadres et 70% d'agents d'exécution et d'agents de maîtrise. Là, on est en train de changer la donne, on veut passer à 80-20. La gestion est à optimiser. Avec les DVD qui ont eu lieu ces trois derniers mois, on est en train de passer de 70-30 à du 40-60. L'objectif sur les trois années à venir est que sur les 75 personnes, il n'y aurait que cinq à six personnes pour se charger des jobs annexes. Aujourd'hui, on est en train de sous-traiter certaines activités. On a besoin de cadres pour mettre en place la structure que j'ai développée avec le cabinet conseil américain pour pouvoir atteindre nos objectifs.

Comptez-vous toujours vous basez sur les antennes et les conseillers économiques au niveau des ambassades du Maroc à l'étranger pour faire la promotion ?

Moi personnellement, qui était ancien conseiller économique, je peux dire que les ambassades, Maroc Export, ainsi que les autres organismes chargés que ce soit de l'investissement ou de la promotion du tourisme ou autres, sont complémentaires à la diplomatie économique. Il faudrait que l'on soit partenaire. En même temps, il faudrait qu'on ait une approche proactive. On est en train d'étudier avec le ministère des Affaires étrangères la meilleure manière de faire les choses. La meilleure approche à adopter serait de recruter des personnes sur place, tout en ayant des contrats d'agents locaux dans ces ambassades. Ils doivent relever de l'ambassadeur et respecter une feuille de route bien tracée pour qu'à la fin de chaque année, un état des lieux soit établi pour vérifier si les objectifs assignés ont été atteints ou pas. A date d'aujourd'hui, rien n'est encore décidé. C'est cours. On est en train d'avancer doucement, mais sûrement avec le ministère des Affaires étrangères, car on s'inscrit vraiment dans un esprit de complémentarité.

Vous avez déjà arrêté un plan d'actions annuel seulement, à la lumière de la nouvelle donne, est-ce que votre stratégie a été remodelée ?

Je tiens à préciser que depuis janvier dernier, on s'est positionné dans l'après- crise. A mon arrivée, j'ai déjà commencé avec le cabinet américain à parler de l'après-crise et à comment s'en sortir. D'ailleurs, au niveau du gouvernement, on a commencé à parler de la crise depuis septembre dernier. Le ministère du Commerce extérieur a créé un comité ministériel sur la balance commerciale et sur le commerce extérieur l'été dernier. On a une crise de demande et non pas une crise d'offres. C'est très important à noter, car c'est positif pour nous, la crise de demande est passagère alors que la crise d'offres influe sur la réputation. Ainsi, si on balise le terrain et on le prépare en amont tout en ayant une promotion agressive et en faisant du benchmark position, on pourra gagner le pari. Aujourd'hui, tout le monde parle de la promotion des exportations, mais il faut savoir une chose, la promotion est le dernier maillon de la chaîne. Il y a d'abord, le producteur, ensuite, la production, après la réactivité et enfin le prix. Une fois, ces quatre éléments réunis, on peut être largement compétitifs. Il ne faut pas qu'un de ces maillons soit faible. En outre, les industriels manifestent de plus en plus un réel intérêt pour l'export, mais encore faut-il que les partenariats public-privé soient au rendez-vous.
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Nouvelle philosophie

Aujourd'hui Maroc Export est géré autour de cinq directions. D'abord la Direction sectorielle chargée des produits et qui compte trois départements. Celui du textile habillement et cuir, celui de l'agroalimentaire et des produits de la mer ainsi que celui des Métiers mondiaux du Maroc (Automobile, Aéronautique,…). S'y ajoutent d'autres secteurs liés notamment à la Santé et les BTP, et ce suite aux niches développées en Afrique. Ensuite la Direction des marchés avec trois départements. L'un qui s'occupe des pays stratégiques, un deuxième qui s'occupe des pays en fort potentiel et un troisième qui a plus trait aux niches. La troisième direction est celle du marketing, et ce avec le département de la planification et du suivi ainsi que celui gérant tout ce qui est programmation et marketing. Quant à la quatrième Direction, elle chapeaute la Communication avec trois Divisions, à savoir la communication événementielle, la communication institutionnelle et la communication interne externe. Enfin, la Direction des affaires financières qui vient relier toutes ces directions à la Direction générale. Cet organigramme illustre la nouvelle philosophie du travail. Avant, il ne compatit que la direction sectorielle.
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