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Un nouveau plan pour bientôt

Les exportations n'ont jamais suscité autant d'intérêts, ni d'inquiétudes. Un plan d'urgence est arrêté pour aider le secteur à faire face à la crise, une nouvelle stratégie est en cours.

Un nouveau plan pour bientôt
Celle-ci se proposera notamment de focaliser sur un certain nombre de marchés et de produits prioritaires et d'assurer une présence active sur ces marchés pour les besoins de la prospection et de la promotion.

Plan anticrise, une nouvelle stratégie qui se prépare, des débats et des rencontres qui se suivent et se ressemblent … Décidément, les exportations focalisent tous les intérêts et tous les regards. Et pour cause. La persistance de la tourmente économique et financière qui fait des ravages dans l'économie mondiale et les premiers effets tangibles ressentis au niveau de l'économie nationale imposent de braquer les projecteurs sur cet important pan de l'économie du pays pour prévenir le pire, tout en pensant à l'après crise. Surtout que ce secteur a tout du cheval de Troie, puisque c'est par la porte du commerce extérieur, ou plus précisément des exportations, que la crise est en train de faire son entrée au Maroc. Certes, cette difficile conjoncture nécessite une intervention ad hoc, avec des mesures ciblées pour des secteurs qui sont les plus touchés, et c'est ce que prévoit le plan anticrise qui a été signé entre les intervenants concernés le mardi dernier (voir www.lematin.ma). Toutefois, aussi bien du côté du gouvernement que des opérateurs, on tire l'attention sur la nécessité de maintenir les chantiers ouverts, dont notamment celui de doter le secteur d'une nouvelle stratégie.

En fait, même s'ils sont pour le moment plutôt occupés par les conséquences de l'actuelle crise qui enfle toujours, les opérateurs attendent avec impatience cette nouvelle feuille de route, tout en aspirant à ce qu'elle annonce une réelle prise en charge du secteur qui n'a bénéficié jusqu'ici, estiment-ils, que de mesures palliatives. L'étude stratégique qui est menée à ce sujet par un cabinet international depuis plus d'un an se fait attendre. Du côté du ministère, on affirme que le bouclage de cette étude est imminent ; on espère que celle-ci sera prête d'ici la fin du mois en cours ! Il est à rappeler que ce travail devait être livré vers la fin de l'année dernière. Toutefois, explique-t-on auprès du département du Commerce extérieur, la conjoncture internationale marquée alors par la propagation de la crise financière, née aux Etats-Unis, aux autres régions de la planète, notamment vers les pays de l'Union européenne, qui sont les principaux partenaires commerciaux du Royaume, a dicté de reporter la finalisation de ce plan le temps de lui apporter des réajustements en prenant en considération cette nouvelle donne.

En attendant que ce plan stratégique soit prêt, on en révèle quand même les grandes lignes. Ainsi, selon Hassane Benseddik, chef de la division des exportations, cette stratégie en cours de préparation repose en général sur trois grandes orientations. Premièrement, les concepteurs de cette stratégie ont voulu répondre au souci de recentrer les efforts en matière du ciblage des marchés à l'étranger. Ainsi, explique-t-il, au lieu d'être dispersé, on a proposé de focaliser sur un certain nombre de marchés prioritaires. Ce souci d'optimisation au niveau du ciblage concerne également les produits. «Il faut savoir quoi produire pour quel marché», précise-t-on. Le troisième pilier de ce plan a trait au renforcement de la présence sur les marchés étrangers pour les besoins de la prospection et de la promotion. Aujourd'hui, la seule présence à ce sujet est assurée par les services dédiés à la diplomatie économique au sein des ambassades du Royaume à l'étranger qui, d'ailleurs, manquent encore de stratégie, de moyens et partant, d'efficacité. Le CMPE (Centre marocain de promotion des exportations) se contente, vu les moyens dont il dispose, de faire de la promotion à distance, nous rappelle H. Benseddik.

Or, relève-t-il, sans une présence active sur place, avec une représentation commerciale dans les pays ciblés, les résultats resteront toujours en deçà des objectifs escomptés. Cette présence active permettra également de mieux communiquer sur le produit marocain en vue de lui forger un cachet identitaire et une image, signale H. Benseddik.En tout cas, on espère que cette stratégie ne représentera pas les mêmes faiblesses qui ont caractérisé les précédents essais. En effet, face à l'incapacité des exportations marocaines à se faire une place sûre et durable sur les marchés, les pouvoirs publics, en concertation parfois avec les opérateurs, n'ont fini de concocter des plans et programmes pour mettre ce secteur sur un sentier de croissance durable. Toutefois, il ne s'agissait souvent que des mesures palliatives.

Ce qui ne peut en être autrement, selon certains opérateurs, vu l'état d'esprit dans lequel ces stratégies sont conçues.En fait, comme l'avait souligné Noureddine Omary, président du CNCE, dans une interview qu'il nous avait accordée (voir www.lematin.ma), on n'a pas donné l'importance qu'il fallait au commerce extérieur, relégué au second plan par l'importance de la demande interne des transferts des MRE.La restructuration du secteur des assurances se poursuit via l'élargissement du champ des assurances obligatoires et l'accélération du mouvement de concentrations qui ont créé leurs propres cabinets encouragés par des autorités plus flexibles quant à l'octroi d'agréments.
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Un colloque de plus

Parmi les événements qui seront organisés sur le thème des exportations, figure notamment un important colloque qui a lieu aujourd'hui à Casablanca. Cette rencontre, organisée par l'Association marocaine des anciens élèves de l'Ecole polytechnique française et qui connaîtra la participation des intervenants aussi marocains qu'étrangers, a pour thème «Quelle stratégie innovante pour le développement des exportations au Maroc ?». Ce colloque est axé autour de trois tables rondes. La première porte sur le thème « Quelle stratégie nationale, quels atouts compétitifs pour le Maroc, quels bons leviers de succès » ? La deuxième table ronde traitera de la « Diversification des exportations, produits et services, marchés, quelles innovations ? », alors que la troisième permettra aux participants de débattre du marché domestique, comme base de développement de l'offre à l'export. On essaiera de trouver des réponses aux diverses interrogations à ce sujet : quel marché régional pour le Maroc ? Quelles anticipations stratégiques face à la perspective d'intégration du Maroc dans l'espace économique européen ?
Par ailleurs, les participants à cette rencontre ne manqueront certainement pas de matière à débattre. En fait, les exportations marocaines n'arrivent pas à décoller, alors que les importations sont en progression constante. La balance commerciale du Maroc a connu un déficit structurel devenu chronique. Celui-ci est passé de 44 milliards de DH en 2002 à 168,781 milliards DH en 2008, s'aggravant de 23,5 % entre 2007 et 2008.
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