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Effets domino de l'érosion du pouvoir d'achat

La consommation des ménages semble maintenir sa tendance haussière, mais évolue à un rythme inférieur.

Effets domino de l'érosion du pouvoir d'achat
Ces mêmes agents seraient moins enclins à délier le cordon de leurs bourses. La consommation par tête, qui exprime l'accroissement du pouvoir d'achat, ne s'accroîtrait que de 1% en 2010 au lieu de 3,1% en 2009 et 2008, sous l'effet du recul de l'autoconsommation des ménages, essentiellement en produits agricoles.

Dans un contexte de baisse de la demande étrangère, la croissance économique en 2009 serait de plus en plus soutenue par la demande finale intérieure qui bénéficierait des retombées positives de l'excellente campagne agricole, du recul du taux de chômage (8% au deuxième trimestre 2009), de la progression continue des crédits à la consommation (+21,7% à fin août 2009) et des efforts des pouvoirs publics pour soutenir le pouvoir d'achat notamment à travers la réduction de l'impôt sur le revenu et la revalorisation des salaires. La consommation des ménages semble maintenir sa tendance haussière, mais évolue à un rythme inférieur. En cause, le fléchissement des transferts des MRE et le ralentissement du rythme des créations d'emplois rémunérés, notamment dans les secteurs secondaires.

La consommation en biens alimentaires a pâti du renchérissement relatif des prix alimentaires, tandis que les achats de produits manufacturés ont souffert d'une baisse de la demande pour les biens d'équipement du foyer. L'amélioration des revenus, consécutive à la baisse de la charge fiscale à travers la révision de l'IR et de la revalorisation du SMIG, depuis juillet 2009, conjointe aux effets favorables de la campagne agricole actuelle sur les revenus et les prix des produits alimentaires seraient de nature à soutenir, quelque peu, la consommation durant le troisième trimestre. Par ailleurs, l'accélération annoncée de la demande des administrations, notamment en biens et services, soutiendrait la croissance de la consommation publique.

L'investissement se poursuit en dépit du contexte difficile comme en témoigne la progression des crédits accordés à l'équipement de 26,6% par rapport à fin août 2008. Parallèlement, la commission des investissements a approuvé, le 15 septembre 2009, près de 10 projets d'investissements portant sur 4,25 MMDH pouvant générer 4752 emplois. Ces investissements, répartis sur les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz, du Grand Casablanca, de Tanger-Tétouan, Fès-Boulemane et Guelmim-Smara, concernent le chauffage industriel, l'agroalimentaire, l'immobilier commercial, la distribution et le tourisme. Ainsi, le nombre total des projets approuvés par la commission de janvier à septembre 2009 a atteint 74 projets pour un montant de 46,7 MMDH. Ces projets ambitionnent la création de plus de 20.000 emplois. Les investissements et prêts privés étrangers ont atteint 15,3 MMDH à fin août 2009, dont 83,9% sous forme d'investissements directs étrangers (IDE).

Les dépenses d'investissement du Budget de l'Etat continuent, quant à elles, de progresser à un rythme soutenu. Elles se sont, ainsi, renforcées de 22,2% pour se situer à 31,3 MMDH à fin août 2009. L'apaisement du ralentissement de l'environnement international, au cours du troisième trimestre, conjoint à un éventuel raffermissement de l'activité nationale dans son ensemble, par rapport au trimestre précédent, militent pour une légère progression du rythme de croissance de l'investissement productif. Pour leur part, les dépenses en travaux publics maintiendraient leur trend haussier, profitant de la poursuite des programmes de logements sociaux et le développement des infrastructures de base.

L'investissement brut devrait bénéficier de la consolidation de l'investissement public, notamment les investissements des entreprises publiques, des administrations et des collectivités locales. Outre une reprise, prévue en 2010, des investissements directs étrangers après deux années de recul, on s'attend à une amélioration progressive de l'investissement privé national, en liaison avec la mise en œuvre des projets issus des stratégies du développement sectoriel. De ce fait, la Formation brute du capital Fixe (FBCF) maintiendrait sa progression, presque au même rythme qu'en 2009, soit à 6,3% en volume. Compte tenu de la variation des stocks, le taux d'investissement connaîtrait une légère amélioration, en se situant à 35,7% du PIB au lieu de 35,2% en 2009. Sa contribution à la croissance serait de 1,2 point en 2010 au lieu de 2,2 points en 2009.
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La consommation finale nationale

Dans son budget exploratoire pour 2010, le HCP indique que la consommation finale nationale, en volume, s'accroîtrait de 2,9% en 2010 au lieu de 5,8% en 2009. Ce ralentissement serait attribuable à la modération de la croissance de la consommation publique prévue à 4,8% au lieu de 8% en 2009, ainsi qu'à la légère hausse de la consommation des ménages, prévue à 2,4% au lieu de 5,2% en 2009. Les dépenses publiques pourraient connaître une rationalisation, en liaison avec l'accroissement modéré des recettes publiques prévisibles pour 2010. En outre, la consommation par tête, qui exprime l'accroissement du pouvoir d'achat, ne s'accroîtrait que de 1% en 2010 au lieu de 3,1% en 2009 et 2008, sous l'effet du recul de l'autoconsommation des ménages, essentiellement en produits agricoles. Globalement, la contribution de la consommation finale nationale à la croissance passerait de 4,5 points en 2009 à 2,3 points en 2010.
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