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Prendre à bras-le-corps le défi

La question de la sécurité alimentaire au Maroc, au même titre que dans d'autres pays de la planète, revient au-devant de la scène, avec la célébration aujourd'hui de la journée mondiale de l'alimentation.

Prendre à bras-le-corps le défi
Le Royaume est en train de prendre à bras-le-corps ce défi ces dernières années.


Célébrant aujourd'hui, avec tous les pays de la planète, la journée mondiale de l'alimentation, le Maroc devra se poser les mêmes interrogations qui taraudent tous les centres de décision aussi bien à l'échelle planétaire qu'au niveau de chaque région, voire pays. Il s'agit notamment de la grande préoccupation relative à la sécurité alimentaire, surtout en ces temps de crise, qui est d'ailleurs le thème retenu pour la Journée mondiale cette année. En fait, le Royaume n'est pas resté à l'abri des soubresauts qu'ont connus les marchés internationaux marqués par une forte hausse des prix des produits de base agricoles et des denrées alimentaires en 2007 et du premier semestre 2008. Cette hausse s'est répercutée sur les prix d'un certain nombre de produits alimentaires (boulangerie, huiles alimentaires, lait, pâtes alimentaires, en plus de la biscuiterie, des aliments composés pour la volaille et le bétail…).

Ce qui relance le débat sur l'encouragement de la production locale pour satisfaire aux besoins du pays et se prémunir contre les aléas du marché international. En tout cas, d'après certains observateurs, le Maroc est bien parti pour relever ce défi avec les projets qui sont lancés à ce sujet, notamment dans le cadre du plan «Maroc Vert», portant la nouvelle stratégie agricole nationale, dont l'un des principaux objectifs est d'assurer la sécurité alimentaire du pays.

De même, le plan stratégique dont vient d'être doté le secteur halieutique est en mesure, s'il est mis en œuvre, de contribuer à la réalisation de cet objectif. En fait, ce plan vise, entre autres, à faire du poisson un aliment plus accessible et à faire passer la moyenne nationale de consommation de poisson de 12 kg actuellement à 16 kg en 2020.

S'agissant du «Maroc vert», il se propose de contribuer d'une manière efficace à la lutte contre la pauvreté à plus grande échelle à la fois dans les campagnes, mais aussi dans le périurbain défavorisé et d'améliorer substantiellement le pouvoir d'achat et du rapport qualité/prix pour le consommateur marocain sur le marché national. Les premiers projets annoncés dans ce plan sont prometteurs.

En fait, une première série d'une vingtaine de projets d'investissements dans le secteur agricole dans le cadre de ce plan est déjà prête. Ces projets, qui entrent dans le cadre du pilier I, sont destinés à 8 filières notamment l'olivier, les agrumes et le lait. Ils profitent à 13 régions et mobiliseront des investissements de l'ordre de 6,8 milliards de DH sur 10 ans. Pour les projets d'agrégation, ils concernent plusieurs filières notamment l'olivier (4) agrumes (4) maraîchage (2) et lait (6). S'agissant du pilier II, 29 projets sont traités pour un investissement de plus de 1,6 MMDH sur des périodes variables selon les projets.

Ceux-ci concernent les filières de l'olivier (11), du cactus (5), des ovins et caprins (3) du palmier dattier (3), etc. Il est à noter que la deuxième tranche du partenariat public-privé autour des terrains Sodea Sogeta a donné lieu à 131 projets sur une superficie globale de 37.171 hectares. Les projets sont répartis entre les grands projets filières (38 projets), les projets semences (11 projets) et les petits et moyens projets (82 projets). Le tout pour un investissement global de 7,7 milliards de DH. Par ailleurs, selon une étude réalisée par la Banque mondiale, la FAO et le Fonds international de développement agricole (IFAD), intitulée "Renforcer la sécurité alimentaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", l'utilisation croissante de l'eau, combinée à l'accroissement de la population, a contribué à la raréfaction de la ressource hydrique dans les pays arabes, dont le Maroc. Le constat est alarmant, d'après les auteurs de l'étude.

Des années 50 à aujourd'hui, les ressources renouvelables en eau par habitant ont diminué d'environ 75%. Et ce n'est pas fini. En effet, ajoutent-ils, ces ressources devraient diminuer de 40% de plus par rapport aux niveaux actuels d'ici
2050, sous l'effet des changements climatiques.

Pour y faire face, ils recommandent aux pays concernés d'adopter des approches différentes pour aborder la rareté d'eau quant à leur accès à l'irrigation.
Ces experts ont donné l'exemple des pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie et Tunisie), où la proportion de terres irriguées varie de 7 à 18% du total des terres cultivées. Ils relèvent un constat contradictoire.

En fait, expliquent-ils, malgré la prédominance du climat sec, de nombreux pays arabes dépendent principalement des cultures alimentées par les eaux pluviales.
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Des années sèches à venir

Que ce soit au Maroc, en Algérie, en Iraq, en Jordanie, au Liban, en Libye, en Mauritanie, au Soudan, en Syrie, en Tunisie et au Yémen, la culture sèche (culture alimentée par les eaux pluviales) est pratiquée sur plus de la moitié des terres arables, relève l'étude. Or, d'après celle-ci, les prévisions sur les changements climatiques indiquent que la moyenne annuelle des précipitations pourrait diminuer de 10% au cours des 50 prochaines années. La sécheresse et les vagues de chaleur seront plus fréquentes avec l'accélération du cycle des saisons. Par conséquent, conclut-on, « la production des cultures sèches fluctuera de plus en plus au fil du temps et la moyenne des rendements commencera à baisser. On prévoit une diminution de 20% dans les pays arabes en général et près de 40% en Algérie et au Maroc». Le défi est donc de taille pour le Maroc, tout autant que les autres pays de la région.
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