Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Les femmes s'imposent de plus en plus

Des risques à ne pas négliger

Immunité. Grâce à la solidité de son portefeuille de crédits et à la faiblesse de ses avoirs placés à l'extérieur, le système bancaire marocain se trouverait à l'abri des causes ayant provoqué la crise internationale.

Des risques à ne pas négliger
La même conclusion peut être tirée en ce qui concerne la Bourse des valeurs de Casablanca qui se distingue par le caractère limité des parts étrangères dans sa capitalisation. Des tensions pourraient apparaître si les banques étrangères demandaient le remboursement anticipé de leurs prêts aux sociétés marocaines.

Le secteur financier national présente des indicateurs de performances solides qui devraient soutenir son rôle en matière de financement de la croissance. En raison de la faible présence étrangère, le secteur financier se trouve à l'abri de la crise internationale. En effet, il ne détient pas de titres ou de créances sur des institutions financières ou des fonds d'investissement internationaux affectés par les subprimes. De par la réglementation des changes et la supervision bancaire assurée par Bank Al-Maghrib, la qualité du portefeuille des banques en valeurs étrangères est scrupuleusement suivie. Les banques marocaines n'expriment, d'ailleurs, que rarement leurs besoins d'emprunter à l'étranger.

Aussi, leurs emprunts extérieurs ne représentent-ils que moins de 2% du total de leurs ressources. En outre, leurs positions de change sont largement inférieures à la limite fixée par la réglementation, et leurs placements en devises n'ont pas dépassé 4% du total de leurs actifs au cours des trois dernières années. Par ailleurs, la situation financière des établissements bancaires marocains s'est considérablement améliorée ces dernières années, grâce notamment au renforcement de la supervision bancaire et à l'assainissement du secteur financier public.

Il est prévu que le domaine financier national continue, sur le court et moyen termes, de connaître une évolution soutenue de ses fondamentaux qui est corroborée par les indicateurs conjoncturels. Les crédits bancaires accordés à la clientèle par l'ensemble des banques ont augmenté à fin octobre 2008 de 26% en glissement annuel. La plupart des catégories de crédit ont enregistré une hausse des encours, notamment les prêts immobiliers et les crédits à la consommation qui ont augmenté respectivement de 48 et 32% par rapport à la même période de l'année 2007.

Le financement de l'État, des entreprises et des banques par la dette extérieure est minime et partant, le risque de refinancement est faible. Une seule obligation souveraine reste en circulation, équivalant à environ 1% du PIB et arrivant à échéance en 2017. Le reste de la dette extérieure de l'administration centrale (10% du PIB) et de la dette garantie par l'État (aussi 10% du PIB) est essentiellement détenu par des créanciers officiels, 2% du PIB seulement étant dus à des banques étrangères. La dette extérieure du secteur privé représente 4% du PIB.

Des tensions pourraient apparaître si les banques étrangères demandaient le remboursement anticipé de leurs prêts aux sociétés marocaines. Toutefois, les réserves officielles de 32% du PIB sont bien supérieures à la dette étrangère des entreprises. S'agissant du marché boursier, il reste principalement domestique. La part des étrangers dans la capitalisation boursière, qui est de l'ordre de 25% à fin 2007, reste nettement inférieure à ce qui est observé dans les principaux pays développés (63% en Italie, 50% au Portugal, 42% en Espagne). Elle est détenue par des actionnaires de référence et non par des investisseurs financiers, ce qui confère au secteur une certaine stabilité et le met à l'abri des risques de contagion.

En effet, le flottant détenu par les étrangers et les MRE ne représente que 1,8% de la capitalisation boursière. Les prix des actions marocaines n'ont pas fléchi sensiblement depuis le début des turbulences mondiales. Cela pourrait changer si la tendance à la récession dans les pays partenaires devait porter préjudice aux envois de fonds, aux exportations ou au tourisme. Toutefois, une baisse des cours n'aurait qu'un impact limité sur la demande intérieure car la base de l'actionnariat reste très étroite.
--------------------------------------------------

Un cycle de ralentissement

Le recul du rythme de distribution du crédit, observé au troisième trimestre et en octobre 2008, marquerait l'amorce d'un cycle de ralentissement qui est appelé à se poursuivre au cours de cet exercice pour ramener le taux de croissance des concours bancaires à un niveau plus proche de celui de la croissance économique nominale. En effet, selon les résultats de l'enquête semestrielle de Bank Al-Maghrib auprès des directeurs généraux des banques, l'accroissement annuel du crédit s'établirait à 23% à fin décembre 2008, au lieu de 29% en 2007, avant de revenir à 16% à fin 2009.

Le ralentissement ainsi envisagé concernerait l'ensemble des catégories de crédit à l'exception des prêts à l'équipement qui, après une faible hausse durant les deux derniers mois de 2008, marqueraient de nouveau une forte expansion en 2009, culminant en fin d'année à un niveau supérieur de 26% à celui de décembre 2008.
Lisez nos e-Papers