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Le projet du MCA avance sûrement

Le projet arboriculture fruitière en zones pluviales couvre près de 175 000 ha sur 19 provinces et cible 83 mille exploitations réparties sur 230 communes.

Le projet du MCA avance sûrement
Le projet arboriculture fruitière en zones pluviales inscrit dans le cadre du programme Millennium Challenge Account avance bien. Les agronomes du ministère de l'Agriculture et les consultants de l'Agence du partenariat pour le progrès, pilotant ce projet ont fait escale le 02 février à Fès pour les consultations publiques sur les résultats de l'évaluation environnementale stratégique de ce projet.  «Le projet arboriculture fruitière comporte des activités qui sont susceptibles d'induire des effets positifs et négatifs sur les milieux naturel et humain. Le projet prévoit la plantation d'arbres fruitiers, l'utilisation d'intrants agricoles et la construction d'ouvrages antiérosifs dans un nombre important de périmètres entre 400 et 500 d'une superficie moyenne d'environ 400 ha à l'échelle d'un territoire s'étendant sur plus de 230 communes du Nord jusqu'au sud du pays et cela pendant cinq ans. De ce fait, il est assujetti à l'article 2 de la loi relative aux études d'impact sur l'environnement et figure sur la liste des projets soumis à l'étude d'impact sur l'environnement», explique Khadija Bourarach, professeur à l'ENA lors de la présentation du projet à Fès.

La réalisation de l'évaluation environnementale et stratégique du projet débouche sur la production d'un rapport d'étude et sur l'établissement d'un cadre de gestion environnementale qui déterminera la nécessité de procéder ou non à une étude spécifique d'impact sur l'environnement pour un périmètre donné ou un groupe de périmètres touchés par une même problématique et débouchera de fait, sur la production des plans de gestion environnementale et sociale. La soumission du rapport à la consultation publique a pour objectif selon Khadija Bourarach la vérification de la conformité du projet aux exigences du développement durable. «Ces exigences reposent sur l'utilisation rationnelle des ressources dans une perspective de renouvellement de protection et ou de conservation de manière à faire profiter les générations actuelles et futures.

Et ce sont les résultats de cette évaluation qui sont soumis à la consultation publique de manière à assurer la transparence du processus de planification et de mise en œuvre du projet, à recueillir et tenir compte des avis émis par la population cible notamment les agriculteurs mais aussi mettre la lumière par les impacts anticipés de ce projet sur le plan socio-économique et à satisfaire aux exigences de la loi quant à la réalisation des études d'impact sur l'environnement», ajoute-t-elle. Sur le plan socio-économique, le projet vise l'amélioration des revenus des agriculteurs, assurer la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Les concepteurs de l'étude ont d'ailleurs beaucoup insisté sur ce point pour impliquer davantage des agriculteurs des zones cibles et les encourager à adhérer au projet. Ils ont aussi consacré une part importante aux impacts et aux risques du projet sur l'environnement et qui sont au cœur de l'étude d'évaluation présentée. Cela concerne l'impact et risques induits par la production des plants en pépinière surtout que celle-ci requiert l'usage d'engrais et de produits phytosanitaires qui pourraient contribuer à la contamination de l'environnement naturel, plus spécifiquement des écosystèmes qu'abritent les cours d'eau et des nappes phréatiques souterraines qui peuvent être contaminées par les produits contenus dans les eaux de ruissellement émanant des pépinières.

«Pareille contamination pourrait mettre en péril la santé des populations ou des individus qui exploitent ces nappes à des fins domestiques. Ceci étant, les pépinières ne sont pas polluantes, mais tout dépend de la qualité de la gestion des facteurs de production», précise-t-on. L'impact et risques induits par l'aménagement a été également abordé. Il est lié essentiellement d'après le rapport présenté, à la mise en place des ouvrages antiérosifs. Pour l'éviter, il faut tenir compte de la pertinence des ouvrages à implanter en un lieu donné le contrôle effectif des allées et venues sur les lieux d'implantation ainsi que des pollutions et nuisances. Aussi, comme la zone agro géologique ciblée par le projet arboriculture fruitière est celle que caractérisent les zones pluviales non irriguées, les périmètres admissibles doivent répondre au critères d'éligibilité en fonction des exigences de cultures retenues  et qui sont l'olivier, l'amandier et le figuier quant à leur production et à l'efficacité des aménagements à effectuer pour en garantir la viabilité à long terme.

Sur la base de ces critères, le potentiel pour ces cultures est estimé à 3 millions ha «Parmi les critères, figure, entre autres, une pluviométrie moyenne annuelle supérieure à 350 mm pour l'olivier et une pluviométrie moyenne annuelle supérieure à 300 mm pour l'amandier et le figuier. Les sols devraient être aussi favorables aux cultures retenues et avoir la capacité d'accueil des aménagements en plus de la disponibilité d'eau d'irrigation d'appoint prévus pour les deux premières années d'installation», explique Khadija Bourarach. A cela s'ajoutent d'autres conditions très importantes. Les périmètres doivent être constitués de parcelles de propriété privée ou assimilée et la production actuelle devrait être dominée par les cultures céréalières à rendement limité pour l'extension du domaine arboricole fruitier vergers dégradés et peu productifs pour ce qui est du domaine visé par la réhabilitation. L'implication de la communauté locale et son investissement dans les pratiques nouvelles et des exigences du projet, est une condition sine qua non pour son lancement et sa réussite.Concernant l'impact et risques induits par la transformation des fruits. Le rapport met le point sur la pollution engendrée par la production de l'huile d'olive. En fait, l'extraction de l'huile par la majorité des unités de trituration qui utilisent le procédé à trois phases, induit des sous produits très polluants margines et grignon. En revanche, la production de figues et d'amandes leur transformation n'engendre pas de risques sur l'environnement. Le rapport note d'ailleurs que sur les 120 mille ha qui feront l'objet de l'extension du domaine arboricole fruitier, 15000 le seront au profit de l'amandier et5000 au profit du figuier.

Et en dernier lieu, le rapport présenté à Fès aborde la question de l'impact et risques induits par l'introduction des nouvelles pratiques agricoles surtout que le passage de la céréaliculture à l'arboriculture constitue une migration et une transformation majeure au niveau des pratiques agricoles et des savoirs qui y sont associés. Cela ne demande pas un grand effort technologique mais la difficulté se situe essentiellement au niveau de chaque ménage impliqué d'induire les changements nécessaires dans l'organisation, le fonctionnement et l'adoption de nouveaux modes d'opération et d'exploitation respectueuse de l'environnement. A ce titre, l'implication et la participation pleine des femmes et des jeunes est une condition sine qua non pour assurer le succès de cet ambitieux projet pas seulement dans l'adoption des bonnes pratiques mais dans sa réalisation de manière générale.
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COMITÉ DE PILOTAGE

Pour éviter les différents impacts et risques des activités du projet sur l'environnement, le Comité du pilotage de l'étude appelle à une planification des interventions en tenant compte des conditions environnementales qui doivent permettre l'élaboration des plans de gestion environnementale et sociale. Pour ce qui est de la production des plans dans les pépinières. Il est conseillé de procéder à des audits inopinés dans au moins trois pépinières agréées et retenues par le projet comme fournisseurs dans les différentes régions afin d'établir le niveau de conformité aux bonnes pratiques en matière d'environnement. Pour ce qui est de la production de l'huile d'olive, il serait souhaitable, selon le comité, de lancer un processus d'agrément des huileries et unités de trituration sur la base de critères de plus grande conformité à des modes opératoires et à des pratiques moins préjudiciables à la nature.

Aussi, étant donné la pression générale exercée sur les ressources en eau à l'échelle du pays, une mesure préventive de mitigation devrait selon les concepteurs de l'étude être prescrite pour tous les périmètres retenus pour s'assurer que les ponctions d'eau de surface et souterraine n'exercent aucune pression en mesure de rompre l'équilibre actuel dans les cours d'eau ou les nappes visées par ces ponctions temporaires. Ceci étant, l'engagement des bénéficiaires et leur accompagnement par la formation, la sensibilisation et l'encouragement à la création de nouvelles activités génératrices de revenus et liées au monde rural s'avèrent important pour contrer les tensions qui risquent de survenir surtout après que les périmètres nouvellement aménagés entreront en production.
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