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Le spectre du chômage

Le bon démarrage de la campagne agricole 2008/2009 serait de nature à favoriser la création d'emplois en milieu rural et un repli du chômage.

Le spectre du chômage
Globalement, le taux de chômage national augmenterait pour se situer à un niveau légèrement supérieur à celui de 2007. Pour le début de l'année 2009, les prévisions des chefs d'entreprises en termes de recrutement sont plutôt moroses.

A l'exception des industries de textile qui subissent l'impact du ralentissement des commandes étrangères, les anticipations des chefs d'entreprises en matière de recrutement, sont globalement favorables. Toutefois, le climat d'attentisme dans des secteurs tels que le tourisme et la construction, conjoint à un tassement de la demande étrangère adressée aux industries militent pour un ralentissement de l'offre d'emplois concurrentiels et une légère hausse du taux de chômage en villes. En revanche, note le Haut commissariat au plan (HCP), le bon démarrage de la campagne agricole 2008/2009 est de nature à favoriser la création d'emplois en milieu rural et un repli du chômage. Globalement, le taux de chômage national augmenterait pour se situer à un niveau légèrement supérieur à celui de 2007.
Pour le début de l'année 2009, les prévisions des chefs d'entreprises en terme de recrutement sont plutôt moroses. Le marché du travail reste, en partie, tributaire de la conjoncture extérieure. La baisse des commandes étrangères adressées à l'économie pourrait se traduire par un ralentissement de la production et une réduction des effectifs employés, notamment des saisonniers. Le HCP rappelle qu'en dénouant avec la tendance baissière amorcée au début de l'année 2007, la population active disponible s'est accrue, au troisième trimestre 2008, de 1,5%, en glissement annuel.

Cette évolution attribuable, essentiellement, au milieu urbain (2,9%), reste, toutefois, en deçà de celle de l'aubaine démographique, entraînant un recul de 0,2 point du taux d'activité, pour se situer à 50,8%. La contribution féminine à l'activité s'est infléchie de 0,1 point, s'établissant à 27,3%. C'est surtout en zone rurale que le retour à l'inactivité des femmes, notamment celles considérées comme aides familiales, a été très prononcé. Le taux de féminisation de la population active citadine s'est, par contre, accru de 0,2 point, atteignant 22,3%.Par branche d'activité économique, ce sont les services marchands qui ont le plus contribué à l'embauche, en créant près de 108 000 postes, majoritairement dans des activités liées au secteur financier et les services rendus aux entreprises. Les services de restauration et de l'hôtellerie ont, par contre, pâti du relâchement des nuitées enregistrées au niveau des touristes étrangers.

La valeur ajoutée y afférente s'est infléchie de 3,3%, en glissement annuel. Le secteur du bâtiment et des travaux publics a poursuivi sa dynamique, entamée depuis trois années, en générant 62 000 emplois supplémentaires. L'industrie, en ralentissement pour le deuxième trimestre successif, a cédé 1000 emplois. La plupart de ces pertes ont été enregistrées au niveau des industries de textile et de l'habillement qui connaissent un tassement des commandes étrangères et une suppression d'emplois. Les professions indépendantes, notamment l'auto-emploi, continuent de favoriser le marché du travail au détriment du salariat, dont la part, en baisse pour la deuxième année consécutive, a fléchi de 2,7 points se situant à 57,2%.

Les nouvelles opportunités ont continué de bénéficier aux personnes âgées de plus de 25 ans et aux diplômés. Bien que le taux de chômage de ces derniers (19,5%) est de loin plus élevé que celui des non diplômés (4,8%), certaines qualifications et spécialités restent difficiles à trouver, particulièrement au niveau des ingénieurs et des technico-commerciaux.Consécutivement à ces évolutions, la population active en chômage a renoué avec la hausse, après une année de baisse, en progressant de 2,3%, par rapport à la même période de l'année précédente, soit près de 25 000 chômeurs en plus, dont 20 000 en zone rurale.
Le taux de chômage, au niveau national, se maintenant sous la barre de 10% depuis le deuxième trimestre 2007, s'est établi à 9,9%, soit le même niveau atteint une année passée. En ville, le taux de chômage est passé de 15,9 à 15,5%, alors qu'en milieu rural il a poursuivi sa tendance haussière, observée depuis le début de l'année 2008, s'établissant à 3,9%, contre 3,5% un an auparavant. Son évolution, au niveau national, marque un recul pour les hommes, contre une légère progression pour les femmes et pour les personnes âgées de moins de 25 ans. La part des chômeurs n'ayant jamais travaillé a bondi de 8,2 points, en variation annuelle, s'établissant à 56,1%.

Celle des chômeurs de longue durée s'est accrue de 4,8 points, pour se situer à 70,9%. Cette contre-performance a été enregistrée aussi bien en villes que dans les campagnes et a été causée surtout par l'entrée en activité d'une partie importante de la population arrivée à l'âge de travail ou ayant terminé ses études et sa formation.
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Près de 186 000 postes

En contrepartie de l' offre de travail, le marché de l'emploi a poursuivi sa vigueur entamée depuis l'année 2006, en créant, au troisième trimestre 2008, environ 337 000 emplois nets rémunérés, en une année. Près de 186 000 postes ont été générés dans les villes. L'emploi non rémunéré s'est, par contre, maintenu sur son trend baissier, en reculant de 192 000 postes, dont 169 000 en milieu rural. Les créations nettes d'emplois ont, ainsi, atteint 145 000 emplois, soit une hausse de 1,4% de la population active occupée. Le secteur privé a contribué pour 1,2 point à cette croissance. Le milieu urbain a concouru pour 163 000 postes, contre une perte de 18 000 postes dans les campagnes, en grande partie des emplois agricoles non rémunérés. L'offre d'emploi primaire, en repli depuis le début de l'année 2007, n'a pas retrouvé sa vitalité en 2008, la production agricole étant en dessous de sa moyenne des cinq dernières années.
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