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Accueil next Une décennie de règne

Le Maroc a su tirer son épingle du jeu

Malgré le retrait de quelques investisseurs étrangers (Sama Dubai, Thomas & Pion), d'autres groupes internationaux croient encore au Royaume et veulent tirer profit de son développement.

Le Maroc a su tirer son épingle du jeu
Emaar a maintenu ses projets au Maroc et compte même travailler d'arrache-pied pour livrer ses produits à temps. De son côté, le groupe Delphi a inauguré une seconde usine à Tanger, à l'heure où Nissan s'est retiré du projet programmé avec Renault. Une chose est sûre, les opportunités d'investissement au Maroc sont encore grandes et un regain de confiance est enregistré.

Investir au Maroc représente encore de nombreuses opportunités pour les opérateurs étrangers. Certes, nous avons constaté un ralentissement des arrivées des capitaux étrangers, ces derniers mois, mais il y a un regain de confiance après la crise psychologique qui a frappé le pays, suite à la crise économique mondiale. Après le retrait de Thomas et Piron de la station Lixus et la cession de ses parts minoritaires dans les sociétés de développement des stations Mogador (Essaouira) et du projet Mansour Lake City à Ouarzazate ainsi que du retrait de Sama Dubaï du projet de développement de la vallée du Bouregreg, (projet Amwaj), le doute s'est installé. Confrontés à de sérieux problèmes de financement, ces groupes n'ont pas pu mener à terme ce projet. D'ailleurs, c'est le cas aussi du groupe américain Colony Capital dont le contrat pour le développement de la station balnéaire Taghazout a été suspendu par l'Etat vu que les travaux n'ont même pas été entamés par manque de fonds.

Heureusement que des investisseurs nationaux sont venus à la rescousse de ces mégaprojets, locomotives du développement du pays, que ce soit Addoha pour Saadia Mediterranéa ou encore Alliances qui a racheté l'ensemble des participations de Thomas & Piron (83,5%) à 5 milliards de dirhams (450 millions d'euros). Quant au projet Amwaj (Bouregreg), l'Agence d'aménagement de la vallée du Bouregreg (autre actionnaire de référence auprès de la Caisse de Dépôt et de Gestion) envisagerait de prendre la relève pour la partie gestion.

Et ce n'est pas tout, le groupe émirati Emaar a décidé, contre toute attente, de rester au Maroc et de continuer à développer ses projets. Dans une interview accordée au Matin, datant du 17 avril 2009, Yves Delmar, président d'Emaar Maroc a confirmé l'intention du holding de continuer ses investissements entamés dans le Royaume. Pour lui, le Maroc a largement été épargné par les problèmes qui ont mené à une crise économique mondiale globale. Il reste confiant quant à l'avenir du secteur immobilier. «La crise de confiance qui a affecté la plupart des économies est en train d'être traitée par les gouvernements du monde entier.

Toutefois, le Maroc-et en fait la plupart des économies d'Afrique du Nord- ont montré leur capacité de résistance face à la crise mondiale». Et d'ajouter : «Nous souhaitons maintenir notre présence au Maroc et faisons le nécessaire pour répondre à nos engagements». Le président de la filiale marocaine du groupe émirati a, toutefois, souligné que les investisseurs semblent frileux, principalement dans les marchés secondaires qui connassent un tassement des ventes actuellement. «Le gouvernement marocain fait des efforts afin de regagner la confiance des acheteurs et maintenir les niveaux de liquidité. Nous gardons confiance en la perspective de développement de ce secteur dans le Royaume», a-t-il estimé.

Le top management d'Emaar Maroc est plus que confiant quant à l'avenir de ses projets au Maroc. «Nous nous attachons à parfaire et développer avec réalisme nos projets au Maroc, que nous continuerons à exposer à l'international comme sur le marché marocain. Emaar Morocco contribue déjà aux profits d'Emaar Properties et nous prévoyons un enregistrement de ventes positif cette année». Une décision qui redonnera, certainement confiance aux opérateurs étrangers surtout qui veulent profiter des opportunités offertes par le Maroc qui présente un potentiel élevé de bonnes affaires. Preuve à l'appui, le groupe a publié deux communiqués, le premier faisant état de l'état d'avancement du projet Tinja et le second portant sur le projet Saphira. Concernant le premier projet, la filiale d'Emaar Properties PJSC a annoncé qu'elle respecte les délais en ce qui concerne la construction des villas et maisons mitoyennes Tinja. Ainsi, les travaux de fondation des maisons progressent selon le calendrier et l'achèvement de la première phase est prévu pour fin 2010. Par ailleurs, la filiale marocaine déposera courant avril le dossier de demande de permis de construire d'un hôtel de 280 chambres dont l'opérateur sera « The Address », la nouvelle chaîne hôtelière lancée par le groupe en 2008.

Quant au projet Saphira, qui deviendra un centre animé et incontournable de Rabat, le groupe émirati a officiellement reçu confirmation que le projet révisé était accepté, en janvier 2009. Depuis cette date, la société prépare les dossiers et documents nécessaires à l'obtention des permis, et ceci dans la perspective d'une ouverture de chantier courant 2009. Livia, la première phase du projet Saphira comprenant environ 300 unités résidentielles et commerciales ainsi que le réaménagement de la route côtière est programmée cette année. Quant à la seconde phase, Ocea, qui sera un développement à l'échelle urbaine, elle est en phase de finalisation. Elle comprendra des espaces bureaux, un centre d'affaires, un mall commercial relié à une avenue piétonne orientée vers l'océan, des hôtels et des résidences variées.

En dehors de l'immobilier, malgré le désistement de Nissan, Renault a maintenu ses projets au Maroc. Par ailleurs, en mars dernier, le groupe Delphi au Maroc a annoncé le démarrage réussi de sa deuxième usine spécialisée dans la fabrication de câblage pour l'industrie automobile. «Avec de très bons résultats en termes de qualité et des procédés de fabrication très efficaces, la nouvelle usine, située dans la zone franche d'exportation de Tanger, est à présent entièrement opérationnelle seulement quelques mois après le démarrage de la production en août 2008», souligne le groupe. Sur une surface totale de 60.000 m_, la nouvelle usine, qui comprend un espace pour la production de 23.400 m_, fournit du câblage pour différents modèles de constructeurs automobiles européens. Avec ce nouveau site, Delphi célèbre ainsi 10 ans d'activité au Maroc. «Notre investissement démontre la confiance que nous témoignons au Maroc, pays que nous considérons comme attractif pour y conduire nos activités», a déclaré Stefaan Vandevelde, président Delphi Systèmes de Distribution Electrique / Electronique au niveau international.

Autant de signaux forts pour les investisseurs étrangers, qui restent frileux et qui doivent aussi prendre en compte les efforts que le gouvernement multiplie pour la promotion des secteurs de l'immobilier, du tourisme, des services et de l'industrie entrant dans le cadre du plan Emergence.
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«Tanger Med II n'est pas remis en cause»

Contrairement aux rumeurs, aucun opérateur étranger ne s'est retiré du projet d'extension du port Tanger Med, que ce soit le danois Maersk dans le cadre du terminal 3 ou encore le singapourien APM au niveau du terminal 4. En marge du Matin Forum, lundi dernier, le ministre de l'Equipement, Karim Ghellab, reconnaît par contre que la crise a fait baisser le trafic international et a changé les équilibres du commerce mondial et de la manutention portuaire. « Les opérateurs ont demandé un peu de temps pour pouvoir réadapter leurs différents projets en tenant compte de ce qui s'est passé dans le monde. Les discussions se poursuivent aujourd'hui avec ces opérateurs », explique-t-il. Et d'ajouter : « TMSA avance en tenant compte de la difficulté de la crise actuelle. Il y aura certainement des changements et des adaptations pour tenir compte de la crise mondiale. Mais il n'y aura pas de remise en cause du projet inchallah ».
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