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Accueil next Les cadres courtisés pendant la crise

Le timide redressement

Après plusieurs passages à vide, la demande étrangère adressée à l'économie marocaine s'est timidement redressée. Sans pour autant atteindre son niveau de fin 2007-début 2008, celle-ci profiterait, notamment, du retour progressif du commerce mondial à sa croissance de moyen terme. Certaines exportations n'ont que partiellement tiré profit du relèvement de la demande extérieure.

Le timide redressement
Le contexte extérieur s'est caractérisé par une sortie de la récession de la plupart des pays avancés, se manifestant par une reprise du commerce international, tirant vers le haut les importations des principaux partenaires commerciaux du Maroc. Dans leur sillage, la demande étrangère adressée à l'économie marocaine s'est timidement redressée, après plusieurs trimestres de baisses continues.
Au premier semestre 2010, la demande étrangère adressée à l'économie marocaine se redresserait de 5,7%, en variation semestrielle, sans pour autant atteindre son niveau de fin 2007-début 2008. Dans cette configuration pourtant, il faut signaler que certaines exportations n'ont que partiellement tiré profit du relèvement de la demande extérieure. Des produits n'ont pas pu encore s'inscrire sur le chemin de la croissance, comme c'est le cas pour les biens d'équipement et de consommation.

Selon le HCP, celle-ci profiterait, notamment, du retour progressif du commerce mondial à sa croissance de moyen terme. L'appréciation de l'euro sur le marché mondial, amorcée depuis le début de l'année 2009, jouerait en faveur de la compétitivité-prix des exportations marocaines. L'amélioration du contexte international s'est reflétée au niveau de l'évolution de la demande mondiale adressée au Maroc, qui s'est redressée de 4% en glissement trimestriel, au troisième trimestre 2009, après cinq trimestres de contraction.
Ce raffermissement se serait poursuivi au quatrième trimestre, en lien avec la reprise du commerce mondial et des importations des principaux partenaires commerciaux. Reste que globalement et en 2009, la demande étrangère de biens adressée au Maroc (en volume) a connu une chute de 12%. D'après le CMC, cette baisse est due à la chute des importations européennes du fait de la crise économique et financière inter­nationale qui a touché de plein fouet ces pays qui constituent les principaux partenaires commerciaux du Maroc.

Ceci explique à son tour le recul des exportations marocaines, notamment en produits textile-habillement et en composantes de l'industrie automobile.
Au passage, rappelons que les industries du textile auraient bénéficié, d'une part, du plan de soutien aux secteurs industriels stratégiques, mais auraient pâti, d'autre part, de la faiblesse de la demande européenne, particulièrement au niveau de la sous-traitance, et de la rude concurrence des produits asiatiques, surtout en provenance de la Chine.
La reprise de la croissance mondiale et des échanges commerciaux devrait se traduire par une reprise de la demande étrangère adressée au Maroc, quoique à un rythme inférieur à celui qui a prévalu sur la période 2002-2007.
Pour l'Observatoire privé de l'économie marocaine, l'analyse de l'évolution de la demande étrangère adressée au Maroc montre que celle-ci, qui reste largement dépendante des partenaires européens, a connu une tendance positive entre 2002 et 2007, devenant ensuite négative depuis l'avènement de la crise internationale pour ne reprendre que depuis la fin de 2009.
L'analyse de l'écart entre demande étrangère et les exportations marocaines montre que le Maroc ne profite pas des périodes d'augmentation de la demande étrangère.

Ceci dénote une faiblesse de la compétitivité des entreprises marocaines et un faible impact des politiques publiques menées jusque-là. Sur la période 2000-2008, les pays de l'Union européenne contribuent à hauteur de 80% de la demande étrangère adressée au Maroc, ce qui reflète la structure des exportations marocaines. L'analyse de l'évolution de la demande étrangère adressée au Maroc montre que celle-ci reste largement dépendante des partenaires européens, même si la dynamique de la demande en provenance des pays hors Union européenne (Inde, Brésil, Russie, Turquie, Chine…), est plus forte depuis 2004.

D'un autre côté, après une période de stagnation de la demande pendant les années 2000-2002, une augmentation fut constatée depuis qui s'est vu brutalement arrêtée en 2008 et 2009 avec l'avènement de la crise internationale.
Le raffermissement de l'activité des principaux partenaires commerciaux pourrait contribuer à relancer la demande adressée à l'économie et rétablir la confiance au niveau des secteurs producteurs, pénalisés par les retombées de la récente crise. La croissance économique mondiale serait lente et progressive dans un horizon de moyen terme, mais elle serait bénéfique à l'économie nationale à travers l'orientation à la hausse de la demande mondiale adressée au pays.

Retournement conjoncturel

En ligne avec l'amélioration du commerce mondial (+4,2%, en glissement trimestriel, après une baisse de 0,6% un trimestre plus tôt), la demande mondiale adressée au Maroc s'est redressée au troisième trimestre 2009 (+4%, en variation trimestrielle), après cinq trimestres de contraction. Cette tendance se serait poursuivie au quatrième trimestre (+5%) ; le Maroc ayant bénéficié du léger regain d'activité de ses principaux partenaires commerciaux. L'on assiste problablement à une situation de retournement conjoncturel, le point bas du cycle de la demande extérieure semble avoir été atteint au deuxième trimestre 2009. La timide reprise des ventes avec le reste du monde demeure, cependant, fragile et hésitante : certains produits clés à l'export sont encore en difficulté.

Il s'agit, notamment, des expéditions des biens d'équipement qui ont subi le recul des ventes extérieures des fils et câbles électriques (-12,2%). Ces dernières semblent ne pas avoir encore profité du rebond du secteur automobile européen entamé au deuxième trimestre. Il en est de même pour les biens de consommation (-11,8%) qui, après deux trimestres de croissance positive, ont pâti de la baisse des exportations de la confection et de la bonneterie (-5,9% et -2,8% respectivement). Les tentatives de redressement des exportations de ce secteur, observées sur la première moitié de 2009, après une période de morosité enregistrée tout au long des années 2007 et 2008, ont été avortées au troisième trimestre.

Faible compétitivité

L'analyse de l'écart entre demande étrangère et les exportations marocaines montre que le Maroc ne profite pas des périodes d'augmentation de la demande étrangère. Ceci dénote une faiblesse de la compétitivité des entreprises marocaines et un faible impact des politiques publiques.
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