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Accueil next L'affaire devant les tribunaux

Les patrons oubliés…

Depuis le temps qu'ils l'attendent, les parlementaires ont eu droit au grand oral du Premier ministre.

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Deux bonnes heures durant, Abbas El Fassi a donné lecture à sa deuxième déclaration. Cette fois-ci en guise de bilan d'étape, en lieu et place de celui d'il y a deux années et demie où il avait égrené le chapelet des engagements de la majorité. Une vingtaine de pages (version langue arabe) où le Premier ministre a passé en revue, pratiquement, tous les sujets. A croire que l'on était dans une déclaration bis repeteta, avec ce plus relatif à ce qui est en train d'être entrepris par son équipe. Une équipe, semble-t-il, qui ne voudrait nullement être trop bavarde en réaction. ''Le chef a parlé, ils sont soumis de se taire''. Pourtant, il aurait été judicieux que les ministres éclairent l'opinion publique par rapport à certains détails qui n'ont pas été étayés par le Premier ministre. Ce dernier n'étant pas censé tout détailler, mais juste de révéler les grandes tendances. Quand bien même il s'est évertué à être ce touche-à-tout qui a envie d'assouvir la curiosité de ses audiences. Il semble même que certains ministres seraient en hibernation. Qu'à cela ne tienne. En 120 minutes, avec un débit plus vite que nature, A. El Fassi semble avoir voulu convaincre que tout va bien. Que la machine économique tourne. Que les chantiers avancent. Que les engagements sont honorés. Que le combat contre le chômage marque des points. Que l'Exécutif accompagne comme il se doit le tissu productif, notamment les PME-PMI. Que la fibre sociale du gouvernement est intacte. Bref, que tout va bien dans le meilleur des mondes. Sans aller vers l'opposition, la petite phrase d'un membre, pourtant compté sur la majorité, résume un peu une certaine frustration: «On s'attendait à un bilan d'étape, on s'est retrouvé devant un bilan d'activités». Dans cette même majorité, un autre membre n'a pas tari d'éloges pour signifier toute l'adoration qu'il a par rapport au «courage politique sans précédent» du Premier ministre de venir devant les parlementaires. Juste pour la mémoire, cette pause de mi-mandat a été dans l'actif de Youssoufi, reproduite par Jettou et El Fassi ne pouvait se permettre d'en faire l'impasse. Certes, rien ne l'oblige, d'un point de vue légal, à faire un tel déplacement. Sauf que les précédents ont parfois valeur de loi non écrite. Encore que le propos n'est pas dans ces détails. Le plus important est que cette déclaration s'est trop étalée dans les généralités. Alors que l'on s'attendait à au moins deux choses.

1- Que le Premier ministre détaille le taux de réalisations des engagements pris il y a deux ans et demi.
2- Qu'il décline son tableau de priorisation pour les exercices à l'horizon 2012.
Ces deux choses faites, personne n'y trouvera à en redire. Car, loin de tout calcul qui voudrait prendre l'Exécutif au dépourvu, ce dernier pourrait, le cas échéant, sortir la carte de la clarté dont il a fait preuve. Maintenant, si d'aucuns seraient tentés d'intenter des procès d'intension, pour des raisons politiques, le monde des affaires, lui, serait le plus insatisfait de tous. Et à raison. C'est qu'en parcourant la vingtaine des pages, à aucun moment l'on ne sent un message, même voilé, à l'adresse des opérateurs économiques. Aucun signe. Cela aurait été un signal à l'endroit de l'entrepreneuriat national, ne serait-ce que pour le rassurer quant à l'intérêt qu'éprouve le gouvernement à son égard. Qui sait, peut-être que le Premier ministre lui réserverait une séance à part.
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