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La concentration régionale toujours de mise

La comparaison entre les économies des 16 régions du Royaume se trouve facilitée grâce à l'étude que vient de rendre publique le Haut Commissariat au Plan sur les comptes régionaux.

La concentration régionale toujours de mise
Outre la contribution à la création de richesse, le HCP a ventilé les PIB régionaux par secteurs d'activité et a comparé les dépenses de consommation finale des ménages par région. À l'avenir, il compte procéder à un partage de la valeur ajoutée régionale selon les facteurs de production, emploi par branches…

C'est à un besoin pressant de données macroéconomiques régionales que vient de répondre le Haut Commissariat au Plan. Il a rendu publiques, mardi 16 mars, les conclusions d'une étude sur la contribution des régions du Royaume à la création de la richesse. Pour plus d'une contrainte, les analystes du HCP se sont basés sur les statistiques de 2007, mais les conclusions sont apparemment extrapolables à d'autres exercices. Premier constat, qui n'a fait d'ailleurs que confirmer des perceptions mais avec des chiffres à l'appui: la concentration de la création des richesses au Maroc. En effet, sur les 16 régions du Royaume, cinq créent près de 60,6% du PIB national. Le Grand Casablanca vient en tête avec 21,3%, suivi de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (13,6%), Marrakech-Tensift-Al Haouz (8,9%), Tanger-Tétouan (8,8%) et Souss-Massa-Daraâ (8%).

Profils différents

La répartition du PIB régional par secteurs d'activité donne une idée sur les spécificités socio-économiques de ces 16 collectivités locales. Trois régions se caractérisent par une prédominance des activités agricoles. Il s'agit de Taza-Al Hoceïma-Taounate (30,1%), Gharb-Chrarda-Béni Hssein (26,9%) et Tadla-Azilal (23,4%). Quatre sont à dominance industrielle, à savoir Grand Casablanca (28,4%), Doukala-Abda (26,6%), Chaouia-Ouardigha (25,9%) et Fès-Boulemane (17,9%).

La région abritant la capitale économique connaît une concentration, comme on pouvait s'y attendre, de plus de la moitié des activités financières, avec exactement une part de 57,5%. Si on y ajoute celle de la région représentée par la capitale administrative (15,4%), près de trois quarts des activités financières au Maroc se déroulent dans ces deux régions. Et ce sont ces dernières qui assurent également plus de deux tiers des activités de transports et communications. Mais l'ordre change : Rabat-Salé-Zemmour-Zaer s'adjuge 37,9%, alors que Grand-Casablanca 30,2%.

Quant aux activités d'hébergement et restauration, les deux plus importantes destinations touristiques s'illustrent en accaparant près de 60%. Marrakech-Tensift-Al Haouz concentre en effet 32,1% et Souss-Massa-Draâ 26,6%. Pour la création de valeur ajoutée dans le secteur des BTP, Tanger-Tétouan figure au top du classement avec une contribution de l'ordre de 12%, mais derrière Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (15,8%), Grand Casablanca (14,8%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz (13,5%). Côté pêche, les 3 régions du Sud créent 36,4% de la valeur ajoutée, suivies de Souss-Massa-Draâ (35,4%), soit au total 72% de la valeur ajoutée du secteur.

Productivité et consommation

Autres indicateurs, d'autres conclusions. Le PIB régional par habitant qui est, par définition, «un bon indicateur de la productivité, mais ne rend compte que partiellement du niveau de bien-être de la population ou du degré de développement d'une région donnée». La moyenne nationale de cette mesure est de 20000 DH, selon l'étude du HCP.

Par région, il se trouve que quatre des seize régions ont un PIB par habitant qui dépasse la moyenne : c'est le cas du Grand Casablanca où cet indicateur est de plus de 35000 DH, de Rabat-Salé-Zemmour–Zaer (plus de 33000 DH), régions du Sud (24000 DH) et Tanger-Tétouan (21000 DH).

Les régions qui ont le PIB par habitant le plus faible sont Taza- Al Hoceima-Taounate (10200 DH), Tadla-Azilal (11000 DH), Gharb- Chrarda-Béni Hssen (12600 DH) et Meknès-Tafilalet (14700 DH).

Par dépenses de consommation finale des ménages par habitant et par région en 2007, 5 régions dépensent plus de la moyenne nationale (11700 DH). Il s'agit de Rabat-Salé-Zemmour–Zaer (16000 DH), Tanger-Tétouan (15600 DH), Grand Casablanca (14800 DH), Régions du Sud (14100 DH) et Fès-Boulemane (12000 DH). Reste à signaler que concernant les cinq régions qui créent plus de 60% de la richesse nationale, leurs dépenses de consommation finale représentent près de 57% de la consommation finale nationale. C'est compréhensible !
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Enseignements de l'étude

Les analystes du HCP ont tiré plusieurs enseignements de cette étude. Ils trouvent que les régions peuvent être classées en deux groupes. Les régions à économie diversifiée : Grand Casablanca, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Tanger-Tétouan. Et les régions à économie faiblement diversifiée: Taza-Al Hoceïma-Taounate, Gharb-Chrarda-Béni Hssein et Tadla-Azilal. Ils constatent également que les régions qui ont le PIB le plus élevé ont globalement la part des dépenses de consommation par rapport au PIB la plus faible : Grand Casablanca et Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. Ce qui fait que « ces régions disposent d'un potentiel en matière d'épargne et d'investissement ». Pour les régions à faible PIB/tête, des parts importantes du revenu sont consacrées aux dépenses de consommation.
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