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Accueil next Un siècle de tracasseries !

De quel bois se chauffe le Haut Commissaire ?

Les campagnes de reboisement se suivent et se ressemblent. En épluchant les chiffres officiels avancés, il reste de précieux détails à sortir du bois.

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Quarante sept mille ha. C'est la superficie que veut reboiser, d'ici 2011, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HC eflcd). Le prix à payer, pour ce faire, s'élève à 273 millions de dirhams. C'est ce que précise le communiqué que vient de diffuser l'administration concernée. Cela fixe le coût de reboisement de chaque hectare à 5.900 DH. Pourtant, au titre de la campagne 2008-2009, la même administration avait annoncé le reboisement de 37.000 ha, soit 10.000 ha de moins que cette année, pour un coût global plus important : 280.000.000 DH, soit près de 7.600 DH le ha.

S'agissait-il d'un ou de marchés mal négociés ? On n'en saura rien, tant que le Haut Commissariat reste confiné dans son silence gêné. Autre zone d'ombre, celle que constitue le net décalage entre les objectifs de reboisement annoncés pour 2005-2014 par les Eaux et forêts et les réalisations effectives.

Exemple : entre 2005 et 2010, soit en six ans, 170.000 ha seulement ont été reboisés. Cela équivaut à moins de 29.000 ha/an. On est bien loin des 50.000 ha/an inscrits dans le « Plan d'action d'urgence » que rabâche chaque année Abdeladim El Hafi. Le Haut Commissaire vient d'ailleurs de ressortir l'objectif décennal de 500.000 hectares à atteindre d'ici 2014. Mais, avec les 47.000 ha/an de reboisement qu'il vient d'annoncer pour chacune des prochaines quatre années qui restent, il n'atteindra que moins de 359.000 ha.

Le pourquoi du comment concernant le trou de 140.000 ha n'est expliqué nulle part. C'est pourtant une vaste forêt fantôme.
Plus intriguant encore, le silence qui entoure les incendies de forêts qui seraient provoqués par des mafias de l'immobilier, ou encore les ravages que provoque la mafia du cèdre, en toute impunité… Ce n'est pas pour rien que des associations locales réclament des enquêtes dans différentes régions pour sauver le patrimoine forestier national. Et ce n'est pas non plus sans raison qu'à Amalou Nait Ali Oubrahim (dans la région de Tounfit) et non loin de là, à Aouragh Boueyghrem, on crie au scandale au vu des déperditions que connaissent les opérations de reboisement. Ce n'est là que quelques arbres qui cachent la forêt.
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