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Accueil next Quelles leçons tirer de l'après-crise ?

De la vapeur au TGV…

Inédit ! L'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) a organisé mercredi la « Journée du Capital Investissement». Deux études réalisées, pour son compte par Fidaroc Grant Thornton dans le cadre du PAAP de l'UE, y ont été rendues publiques.

De la vapeur au TGV…
Ouverture officielle avec Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, qui indique que les chantiers initiés par le Pacte national pour l'émergence industrielle (PNEI) ambitionnent de répondre aux défis de l'entrepreneuriat au Maroc, rappelant que les fonds publics-privés, les programmes "Imtyaz" et "Moussanada", ou encore les plates-formes de rating (6 plates-formes conventionnées dont 3 opérationnelles), viennent appuyer les entreprises à différentes phases de leur cycle de vie. Le ministre ''s'envole'' et les chiffres débarquent !

Elan
Les sociétés de gestion opérant sur le marché marocain du Capital investissement (CI) et leurs fonds sous gestion ont connu une forte évolution depuis 2000. Remarque: «Tous les secteurs à l'exception des fonds dédiés à l'immobilier, l'infrastructure et le tourisme ont été englobés » dans cette étude statistique. Le cumul des fonds sous gestion est passé de 400 millions à 6,2 milliards DH en 2008 (17 sociétés gérant 25 fonds). Cette tendance devrait se confirmer dans les années à venir, compte tenu de la multiplication des fonds ces 5 dernières années, de la croissance économique nationale et de la participation des professionnels du secteur aux différents stades de développement de l'entreprise.

Avec 75% des capitaux apportés, les institutions financières s'imposent comme les principaux actionnaires des sociétés de gestion suivis par les équipes de gestion dont la part s'élève à 17%. Plus de 30% des fonds établis au Maroc sont localisés à l'étranger. Le Maroc constitue la zone d'investissement prioritaire de 67% des fonds étudiés et 80% de ceux-ci sont généralistes.

Les organismes internationaux et les institutions financières étrangères, principaux apporteurs de capitaux, contribuent à hauteur de 56% des montants levés et plus de la moitié des fonds levés provient de l'étranger.

Le montant cumulé des capitaux investis à fin 2008 s'élève à 1,8 milliard DH. Le différentiel entre les montants levés (6,2 milliards DH) et ceux investis s'explique principalement par des levées de fonds récentes (3,4 milliards DH entre 2007 et 2008) non encore investies. Le taux annuel de croissance des investissements dépasse 30%. A fin 2008, 98 investissements cumulés ont été opérés dans 86 entreprises. A signaler une répartition homogène des investissements en nombre et en valeur dans 3 secteurs principaux – l'ingénierie et la technologie, les services et l'industrie – lesquels drainent plus de la moitié des sociétés et des montants investis.

Valeur ajoutée
Création, développement, transmission/LBO ou retournement, les métiers du CI soutiennent les entreprises marocaines à chaque stade de leur développement.
Plus de 50% des investissements s'effectuent dans des entreprises en stade de développement. Ces dernières concentrent près de 60% des investissements en valeur. Cependant, plus de 20% des montants investis le sont dans des entreprises en phase de création. Sur l'ensemble des portefeuilles des fonds, 29 actes de désinvestissement ont été enregistrés à fin 2008. L'année 2007 a été marquée par des montants de désinvestissement élevés avec des introductions en Bourse importantes. A l'issue d'une période moyenne de 4 ans, les rachats de participations par les propriétaires constituent 41% des sorties. Les introductions en Bourse et les cessions industrielles représentent respectivement 31 et 21 % des désinvestissements. Le TRI moyen global pondéré s'élève à 26,85%. Ce taux correspond à la moyenne des 26 actes de désinvestissement à fin 2008, soit 1/4 du portefeuille global des fonds. Les entreprises où sont présents des investisseurs en capital à fin 2008 se caractérisent par un développement soutenu et dynamique quels que soient leur stade de développement et leur taille. Elles enregistrent une croissance annuelle globale de leur chiffre d'affaires de 29,91% et de leur effectif de 17,35%; une croissance supérieure au PIB marocain (4,7%) sur la période 2000 à 2008.

Cadeaux !
Les résultats de l'étude «Benchmarking réglementaire» permettent d'affirmer que le Maroc (avec une moyenne de «2,6»), n'offre pas un environnement assez favorable au développement du CI. La loi 41-05 sur les OPCR apporte certes des avantages aux professionnels du secteur, comme la transparence fiscale, mais soumet également les fonds à des règles contraignantes de fonctionnement. En conséquence, les sociétés de gestion préfèrent rester sur leur système de fonctionnement actuel (SA, SAS, etc.) plutôt que d'opter pour le régime des OPCR. Il apparaît nécessaire de faire évoluer le cadre juridique et fiscal de manière à améliorer le positionnement régional et mondial du Maroc en matière de CI.
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Principales recommandations...

- Elargissement du ratio d'investissements aux sociétés non cotées (article 6 de la loi 41-05)
Pour bénéficier de la transparence fiscale, les OPCR doivent détenir 50% de leur actif dans des PME. Or, les fonds marocains investissent majoritairement dans des entreprises en stade de développement qui ne correspondent pas toujours à la définition de la PME instituée par la loi 53-00. Aussi, est-il proposé d'élargir ce ratio à toutes les sociétés non cotées.
- Développement de l'épargne institutionnelle
Les investisseurs institutionnels qui sont les principaux contributeurs à l'industrie du CI devraient bénéficier d'un cadre juridique et fiscal plus favorable (exonérations, abattements fiscaux, etc.), compte tenu de leur prise de risque et de leur stratégie de placement à long terme. Par ailleurs, les compagnies d'assurances marocaines devraient être autorisées à investir une part de leurs réserves techniques dans les fonds d'investissement.
- Développement de l'épargne privée
Il n'existe aujourd'hui au Maroc aucune incitation fiscale pour les personnes physiques à placer leur argent dans les fonds d'investissement. Que ce soit en France, en Tunisie ou en Afrique du Sud, ces investisseurs peuvent bénéficier d'avantages fiscaux sous réserve de conservation des titres pendant une durée prédéfinie. De plus, des avantages fiscaux à l'entrée (comme en France) peuvent également être envisageables.
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