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Orange relancera-t-il la guerre du MBanking au Maroc ?

Le moyen de paiement constitue le maillon principal dans une transaction commerciale. Au Maroc, l'arrivée prochaine de l'opérateur Orange, qui dispose de Orange Money, remet le débat du MBanking sur le tapis.

Orange relancera-t-il la guerre du MBanking au Maroc ?
Une fiction pour planter le décor. Un village, une association, un besoin d'accès à l'eau potable. De prime abord, c'est la recette type d'un projet de développement, généralement tagué INDH (initiative nationale pour le développement humain), que l'on retrouve un peu partout au Maroc. Mais la mise en service de la fontaine à eau se heurte souvent à un problème: qui va payer les frais de fonctionnement, du courant et de la maintenance des équipements de la fontaine ? Forcément, les bénéficiaires. Un trésorier de l'association est désigné, il impose un tarif réglementaire, du type 1 DH pour 10 litres, mais rapidement, la gestion de ce projet associatif tombe dans les aléas du business : amis et famille qui ne paient pas, détournement de fonds, abus de pouvoir, révolte, rébellion et arrêt d'exploitation de la fontaine. Retour à la case départ!
Voilà donc un exemple bien réel que vit l'économie nationale, et qui a un enjeu, un seul : le moyen de paiement.

A Paris, au salon Cartes & IDentification qui se tient chaque année au Parc d'Expositions de Villepinte, ce sont 500 exposants qui viennent de 150 pays proposer des idées pour gérer les moyens de paiements, d'identité, de sécurité et de mobilité. Pour le cas en l'occurrence de notre village, l'idée est de doter les bénéficiaires de cartes à puces prépayées, lesquelles seraient rechargeables dans des points de services bien identifiés (banques, agences postales, téléboutiques…).

Chaque bénéficiaire possède un solde d'argent sur sa carte, qu'il utilise à chaque alimentation en eau, muni d'un code secret. Le villageois s'alimenterait en eau comme ferait un citadin devant un distributeur automatique d'argent (GAB). La solution paraît invraisemblable, mais elle a donné d'excellents résultats auprès de populations similaires à celle du Maroc. Après tout, grâce au téléphone portable, tous les Marocains, ou presque, savent aujourd'hui composer des numéros sur un clavier à 10 touches !

Le moyen de paiement constitue au Maroc un véritable frein à plusieurs activités commerciales. Du livreur de pizza qui se plaint de fausses commandes au créateur d'un site Internet marchand en passant par les régies d'eau et d'électricité et les opérateurs télécoms, le besoin de se faire payer en toute sécurité et à distance s'exprime à chaque transaction. Le faible taux de « bancarisation active », c'est-à-dire des clients disposant d'un compte créditeur doté d'une carte de paiement et non pas une simple carte de retrait, ne favorise pas le recours au prélèvement automatique ou l'usage des TPE (Terminal de Paiement Electronique). Jusque là, pour les marchandises, le mode de paiement le plus répandu est la livraison contre paiement cash, très en vogue auprès des sociétés de messagerie et de transport, ou, pour les services, le paiement en cash auprès de réseaux financiers affiliés, solution prônée par les régies d'eau et d'électricités et les opérateurs télécoms.
Peut-on vivre sans banque ?
Paris, le 7 décembre 2010. C'est ce jour que des milliers de Français répondent à l'appel révolutionnaire de Eric Cantona pour vider leurs comptes bancaires, et c'est aujourd'hui que le Salon Cartes & Identification ouvre sa 25e édition. La question est dans toutes les premières pages des journaux : Peut-on vivre sans banque ? Ici, au Salon Cartes, la réponse est évidente : non.

Mais pour les moyens de paiement, il y a peut-être un meilleur support que la carte; le téléphone portable. Notoire sous l'appellation « mobile banking », la solution consiste à mettre un solde d'argent, similaire à un solde de minutes de communication, « dans » un téléphone portable, le transformant ainsi en moyen de paiement. Cette solution, S2M, société marocaine spécialisée dans la monétique et qui expose au Salon Cartes & Identification pour la huitième année consécutive, l'a déjà mise en place auprès d'un pays présentant des similitudes avec le Maroc. Selon son président de directoire, Aziz Daddane, le projet a donné des résultats satisfaisants. Au Maroc, il existe 30 millions d'abonnés au téléphone portable, ce qui offre un potentiel réel pour cette technique.

Néanmoins, l'expérience connue à ce jour est celle de « MobiCash » de Maroc Telecom. Elle a mobilisé une alliance entre Attijariwafa ban, la Banque Populaire et l'opérateur télécoms historique. Près d'un an après son lancement, « MobiCash » n'aurait pas un succès populaire, notamment en raison des coûts d'utilisation. Orange, la marque de France Telecomle nouvel actionnaire de Méditel, a développé une réelle expertise avec Orange Money, solution utilisée dans plusieurs pays, notamment en Afrique. Selon un spécialiste, le dilemme se pose toujours de savoir lequel des deux, l'opérateur ou la banque, porterait « l'image » du produit.

Sur un plan réglementaire, l'activité de « tenue de compte » relève du ressort exclusif des banques, mais la portabilité et la technicité des transactions sont assurées par l'opérateur. BMCE Lilkoul, qui propose un service de MBanking, aurait préféré jouer « solo » en réduisant les téléphones Méditel à de simples supports (en tapant *111# sur un téléphone Méditel, le menu BMCE Lilkoul s'affiche au rang 4). Avec l'arrivée d'Orange, la révision de Mobicash et l'éventuel alignement de Inwi sur le segment MBanking, au village, on remplira peut-être bientôt ses bidons d'eau en débitant son solde financier du téléphone portable!


Les Marocains de Cartes & Identification 2010

Trois entreprises marocaines exposent à la 25e édition du Salon Cartes & Identification 2010. Il y a d'abord, HPS, de Mohamed Horani.

Cotée à la Bourse de Casablanca, HPS vient notamment chercher les objectifs annoncés dans son business plan, lors de son introduction. Le résultat d'exploitation semestriel (1er semestre 2010) annoncé par HPS, établi à 13 millions de DH est en baisse de 43% par rapport au 1er semestre 2009.

« C'est notamment dû au maintien de notre plan d'investissement et une attente des contrats majeurs au second semestre «, avait expliqué à la presse Mohamed Horani, PDG de HPS. M2T, la société spécialisée dans le télépaiement et le mobile banking, détenue par Atlamed S.A, société de gestion de patrimoine pour compte fondée et gérée par Bassim Jaï Hokimi, l'ancien patron de l'ONA, est également présente en force, avec ses marques Geti et Geti Mobile. Enfin, S2M, qui se prépare à entrer en Bourse en 2011, est à l'affût de nouveaux contrats, notamment au Moyen- Orient.
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