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La concentration traduite en chiffres…

Près des deux tiers de la richesse sont créés par cinq des seize régions que compte le pays.

La concentration traduite en chiffres…
Cela en dit long sur les onze autres régions qui se partagent les 30% restants et le chemin qui leur reste à parcourir. Toute réflexion sur la régionalisation ne peut se réduire à tirer des plans sur la comète, mais de repenser les modes d'intervention pour un développement spatial plus équilibré et plus cohérent. Le HCP a mis sur la place un document de référence. Enseignements...

Dans le débat actuel autour de la régionalisation avancée, il est toujours d'utilité méthodologique de se rappeler le bon souvenir de la «photo réalité ».
Cette dernière, loin des lectures hâtives qui pèchent souvent par l'approximation, est à ressortir du côté des données chiffrées. Or, en revenant sur la récente étude du Haut Commissariat au Plan sur les comptes régionaux, c'est à une réelle mine d'or d'informations dont on dispose.

En effet, les chiffres parlent d'eux-mêmes et n'ont, dans l'absolu, pas besoin de commentaires particuliers. Prenons-en le premier : sur les 16 régions du Royaume, seulement cinq créent près des deux tiers de la richesse nationale. Dans l'ordre, c'est bien évidemment le Grand Casablanca qui sort en tête avec un peu plus de 21%. A sept points de moins, arrive la région de Rabat-Zemmour-Zaërs qui produit plus de 13%. En revanche, et dans la fourchette de 8%, on retrouve les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz, Tanger-Tétouan et le Souss-Massa-Draâ. Au niveau de la consommation des ménages, toutes ces régions ont des dépenses de consommation qui représentent pratiquement 57% de la consommation nationale finale. La première marche du podium est occupée par la région de la capitale économique du Royaume, avec un taux de 15,3%. A quatre points vers le bas, on retrouve, respectivement Tanger-Tétouan (11,2%) et Rabat-Salé-Zemmour Zaërs (11,1%). Quant à la région de Marrakech, elle se positionne au quatrième rang avec un taux frôlant les 10%, alors que Souss-Massa-Draâ arrive en cinquième position avec un taux de 8,8%.

Outre ces deux aspects, il est tout autant instructif de s'appesantir sur la répartition du PIB régional par secteurs d'activités. A ce niveau-là, il est à relever que l'étude du HCP dégage des enseignements selon lesquels trois régions ont la caractéristique d'avoir une prédominance des activités agricoles. Il s'agit, notamment de Taza-Al Houceima-Taounate où l'agriculture représente plus de 30% de l'activité économique. Une prédominance aussi relevée du côté de la région du Gharb où ce taux frise les 27%, ainsi que Tadla-Azilal où elle représente plus de 23%.

Toujours dans ce décryptage de la prédominance, les données du HCP indiquent que les activités industrielles sont davantage visibles dans quatre régions. Sans surprise, elles représentent 28,4% sous l'angle de la répartition du PIB régional du Grand Casablanca. La région des Doukkala-Abda suit avec un taux dépassant légèrement les 26%, alors que dans Chaouia-Ouardigha, ce taux est de 25,9%, et dans la région de Fès-Boulemane, il est de plus de 17%. Le même genre de concentration concerne aussi d'autres segments. Concernant le transport et les communications, deux régions assurent, à elles seules, plus des deux tiers de ces deux activités: il s'agit de Rabat et de Casablanca avec, dans l'ordre, 37,9 et 30,2%.

En outre, près des trois quarts des activités financières se trouvent dans deux pôles. Loin devant, c'est la métropole qui accapare la part du lion avec plus de 57%, suivie par la région de Rabat avec un peu plus de 15%.

Il n'est pas surprenant, non plus, de se rendre compte que les activités d'hébergement de restauration sont concentrées dans deux grandes destinations touristiques du pays: la région de Marrakech assure plus de 32% et Souss-Massa plus de 26%.

Toujours sur ce tableau de bord, quatre régions réalisent près de 56% de la valeur ajoutée en BTP. Rabat occupe le ''premier ranking'' avec pratiquement 16%, suivie par Casablanca qui en réalise 14,8%. Les régions de Marrakech et de Tanger-Tétouan réalisent, respectivement 13,5 et 12% de la valeur ajoutée en BTP.

Par ailleurs, quatre régions dominent le segment de l'activité de pêche, avec un taux frôlant les 72%. Il est question, en fait, des trois régions du Sud du Royaume (36,4%) et Souss-Massa-Draâ (35,4%).

Que peut-on déduire de cela ? D'abord, que la concentration reste de mise. Ensuite, que la majorité des régions demeurent un espace fertile sur lequel il faut miser pour assurer un développement spatial plus équilibré et donc plus porteur. De trois, que la volonté actuelle qui tend vers une sorte d'équité spatiale devra se traduire par des actions de nature à dépasser les déficits actuels pour bâtir le socle d'un développement global, intégré et intégrateur. Et de quatre, que le chemin n'est pas bordé de roses et qu'il incombe aux différents intervenants d'assurer leur part de responsabilité en vue de répondre aux exigences que la situation actuelle impose.
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Des sources…

D'un point de vue purement méthodologique, il est à noter que le HCP s'est basé sur des comptes nationaux annuels et sur plusieurs enquêtes et recensements, notamment ceux relatifs à la consommation et aux dépenses des ménages qui remontent à 2001, ainsi que l'enquête sur le niveau de vie des ménages établie en 2007, et sur les données recueillies dans le cadre de deux enquêtes sur l'informel de 1999 et 2007, etc. Sans oublier les indices et statistiques des prix et autres statistiques des autorisations de construire.
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