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La logique d'anticipation prime

La démarche du CVS devrait être adaptée à la nouvelle donne, allant d'une logique de réaction vers une logique d'anticipation et intégrant un périmètre un peu plus large traitant des thématiques spécifiques à caractère structurel.

La logique d'anticipation prime
Avec l'intenable volatilité de la parité euro/dollar, le ralentissement des moteurs d'exportation dans un contexte européen difficile et la détérioration de la balance courante, la vigilance reste de mise.

L'économie marocaine a certes affiché une bonne résilience face aux effets de la crise, avec des perspectives de croissance relativement bonnes en 2010 et 2011. Cependant, l'actuelle déprime qui sévit un peu partout a accentué des fragilités structurelles. Outre une diversification insuffisante des moteurs d'exportation, la texture interne aura pâti de l'atonie potentielle de certains moteurs domestiques, dans un contexte où les marges de manœuvres des finances publiques sont de plus en plus restreintes. Avec l'intenable volatilité de la parité euro/dollar, le ralentissement des moteurs d'exportation dans un contexte européen difficile et la détérioration de la balance courante, la vigilance reste de mise.

Pour Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, la donne qui régit la conjoncture exige «un suivi plus soutenu». Lors de la onzième réunion de travail du Comité de veille stratégique (CVS) de mercredi dernier, M.Mezouar a estimé que l'instabilité du contexte externe impose «d'être anticipatif et non réactif et de mettre en place des dispositifs d'accompagnement et de soutien au profit des secteurs économiques les plus exposés».
Voilà pourquoi, l'outil du CVS devrait être adapté à la nouvelle donne, allant d'une logique de réaction vers une logique d'anticipation et intégrant un périmètre un peu plus large traitant des thématiques spécifiques à caractère structurel. A cet égard, ce comité est désormais institutionnalisé avec une fréquence trimestrielle mais qui reste flexible. Les réunions des comités de veille sectorielle garderont leurs fréquences mensuelles pour renforcer leur capacité d'analyse et de proposition et les soumettre au CVS. Lors de cette rencontre, la présentation du dispositif du monitoring relatif à l'évolution des conjonctures sectorielles a conforté les signes de reprise au niveau de l'ensemble des secteurs concernés (Automobile, composants électroniques, tourisme, OCP et transferts des MRE) à l'exception du secteur du textile-habilement et de l'aéronautique.

La propagation
Des restitutions des travaux des comités sectoriels ont été présentées, mettant l'accent sur les perspectives d'évolution des secteurs en question mais également apportant des éléments d'évaluation des mesures de soutien apportées par les pouvoirs publics au profit des entreprises en difficulté. Ce qui a permis de statuer sur la prorogation de ces mesures de soutien jusqu'en fin décembre 2010, et ce, pour l'ensemble des secteurs concernés. Il a également permis de décider la relance de certains comités sectoriels, en l'occurrence, «l'immobilier» et le «tourisme» et d'instituer un comité sectoriel dédié à la question de «l'épargne». Ce dernier volet devrait faire converger les analyses existantes, les enrichir et faire ressortir des recommandations appropriées à soumettre lors du prochain CVS. Le comité a également été l'occasion pour le GPBM d'éclairer le CVS sur l'évolution des ressources et des emplois du secteur bancaire depuis 2007 jusqu'à fin mai 2010. Le constat révèle un essoufflement des dépôts, malgré le grand effort de bancarisation effectué par les banques, ce qui nécessite une forte mobilisation pour redresser la captation de l'épargne. En perspectives, les efforts de bancarisation devraient se poursuivre afin d'améliorer la proximité des banques avec la clientèle.

Ralentissement
Le crédit a poursuivi son mouvement de décélération graduelle entamé depuis le deuxième trimestre 2008. En avril dernier, son rythme de croissance annuelle est revenu à 11,4% au premier trimestre 2010 puis à 10,2% en avril, après un point haut de 28,7% au premier trimestre 2008.
Le ralentissement a été plus marqué pour les concours alloués aux entreprises. Ces derniers, qui représentent plus de 60% du total des crédits, ont vu leur contribution absolue à la croissance du crédit global revenir à 5,6 points de pourcentage en avril contre 6,7 points au premier trimestre et 10,1 points en moyenne au cours de l'année 2009.
De même, les crédits à la consommation n'ont pas enregistré de flux significatifs durant le même mois, continuant ainsi leur mouvement de ralentissement constaté depuis plusieurs trimestres. Par ailleurs, les travaux du CVS ont permis de passer en revue des éléments de cadrage portant sur l'état des lieux au niveau international.
Des perspectives d'amélioration de la situation économique au niveau mondial ont été notées depuis 2009. Un découplage entre la dynamique des économies développées et celles des économies émergentes a été également signalé à la faveur de perspectives plus positives de croissance pour ces dernières. La reprise de l'économie mondiale s'est renforcée au premier trimestre 2010, de concert avec le redressement du commerce international.
La reprise dans la zone euro devrait se poursuivre à un rythme modéré en 2010 dans un contexte marqué par de fortes incertitudes, notamment sur les retombées de la crise de la dette souveraine. Cependant, malgré ces signes de reprise, des questions liées aux fondamentaux restent encore incertaines et révèlent des problématiques structurelles de compétitivité et de productivité. Le Maroc, resterait à l'abri des perturbations financières, au vu de la faible dépendance du Trésor et des agents privés à l'égard du financement à l'extérieur, mais également grâce à la nette différence entre le profil d'évolution de ses finances publiques et de celui des pays européens touchés par la crise.
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Timide redressement

Les exportations de phosphates et dérivés ont enregistré une hausse de 62,4% en glissement annuel. Les perspectives pour le reste de l'année 2010 s'annoncent bonnes tirées notamment par la reprise de la demande au niveau de l'Europe, des Etats-Unis et de l'Inde. Pour le textile-habillement, il est indiqué une baisse cumulée des exportations à fin mai de 17,6% pour les vêtements confectionnés, de 17,2% pour les articles de bonneterie et de 10,2% pour les chaussures. On souligne que l'atténuation du rythme des baisses constatées au cours des premiers mois ainsi que la reprise des importations en admission temporaire du secteur de 3% à fin mai augurant d'un début de reprise de l'activité à l'export. Contrairement aux secteurs de l'automobile et de l'électronique, les exportations du secteur de l'aéronautique ont accusé une baisse de 32,2% à fin mai s'expliquant par la contre-performance des segments « câblage » et « manufacturing » qui ont chuté respectivement de 50,6% et 44,1%. A fin mai 2010, les exportations du secteur électronique ont progressé de 18% tirée par les composants électroniques qui ont progressé de 40,2%. L'évolution des importations en admission temporaire du secteur dénote d'une forte reprise au cours des cinq premiers mois avec +83,6%.
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