Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Gestion des conflits entre collègues

Agriculture : Peu de visibilité sur la demande

No Image
Le travail des champs et l'élevage est sans doute le secteur où la gestion des ressources humaines est la plus compliquée. A tel point qu'il est impossible de quantifier ses besoins en emplois, qui demeurent importants et constituent un frein pour son développement. En témoignent les énormes difficultés rencontrées par les agriculteurs à mobiliser la main-d'œuvre nécessaire en temps de récoltes. « La situation est encore plus problématique quand il y a chevauchement des récoltes», précise un membre de la Comader (Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural). Dans de telles conditions, les camions et pick-up qui transportent les ouvriers saisonniers ont besoin de plusieurs journées pour rassembler la main-d'œuvre nécessaire au travail des champs. La situation se complique davantage quand d'autres secteurs consommateurs de ressources humaines ont plus d'appétit. C'est le cas notamment de l'immobilier qui absorbe une bonne partie de la population active masculine dans le monde rural. « Dans ces conditions, nous sommes obligés de nous rabattre sur les femmes, et dans plusieurs cas malheureusement sur les mineurs », reconnaît notre source. Une réalité amère qui n'est un secret pour personne. Cette réorientation est favorisée par le coût généralement faible de ce type de ressources.

Recrutements au gré des saisons

Ce qui complique davantage la quantification des besoins en recrutement dans l'agriculture, c'est la difficulté de distinguer entre employeur et employé. « Le propriétaire d'un terrain peut être employeur le temps qu'il réalise ses travaux saisonniers (plantation, récolte, traitement des plantes…ndlr). Ses travaux terminés, il rentre dans les rangs des demandeurs d'emploi », explique la même source. Il n'y a que les grosses entreprises agricoles structurées, qui se comptent sur le bout des doigts, qui ont un personnel plus ou moins stable. Pour le reste, le recrutement se fait au gré des saisons, mais quand il s'agit d'exploitation comptant des centaines d'hectares, « nous sommes dans l'impossibilité de respecter la législation du travail», précise notre source. Alors que la pression se fait sentir au niveau des emplois basiques, le chômage est fortement ressenti parmi les techniciens et ingénieur agronomes. Les débouchés de ces derniers se limitent à l'Etat et aux distributeurs de produits agricoles (semences, produits phytosanitaires, matériel d'irrigation). Ils mènent des opération d'encadrement ne serait-ce que pour fidéliser la clientèle. A l'exception de quelques entreprises structurées, il est rare que les agriculteurs même les plus grands, songent à employer un technicien et encore moins un ingénieur.
Lisez nos e-Papers