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Accueil next Mobilisation des compétences marocaines à l'étranger : où en

« L'Etat doit mettre les opérateurs locaux à l'épreuve »

Le président de l'Apebi (Fédération des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring) insiste sur la nécessité d'impliquer les entreprises locales dans la réalisation des projets e-gov prévus dans le cadre du plan Maroc Numeric 2013.

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Écoplus : Vous avez clairement demandé, dans le document regroupant vos doléances, un accès plus large à la commande de l'Etat. Est-ce que votre lobbying a porté ses fruits ?

Abdellah Deguig :
Nos doléances sont écoutées certes, mais elles n'ont pas encore été déclinées en actions. Nous demandons que la commande publique soit un véritable levier pour l'émergence des acteurs locaux. Pour ce faire, il est nécessaire d'orienter une partie des marchés prévus notamment dans le cadre de Maroc Numeric 2013 vers ces acteurs. Néanmoins, si les marchés lancés exigent des soumissionnaires des références liées aux projets déjà réalisés, la majorité des opérateurs locaux se retrouveront écartés de facto. Cela suppose une prise de risque de la part de l'administration pour permettre à notre secteur de s'émanciper. Cette démarche ne devrait pas exclure les PME et les TPE qui sont éligibles pour profiter d'une partie de la commande publique. Les administrations et organismes de l'Etat sont également appelés à externaliser davantage leurs applications informatiques. Car leur mission n'est pas de construire le service, mais de le fournir. Cette externalisation peut concerner une panoplie de services tels que la gestion des serveurs, le back up et le sourcing

Qu'en est-il de la solution qui consiste à associer des opérateurs locaux à des entreprises étrangères pour un même marché ?

Il ne s'agit pas de prôner le protectionnisme. La solution des consortiums regroupant locaux et étrangers est parfaitement envisageable. Mais on gagnerait à capter plus de valeur ajoutée localement.
Dans le document précité, vous évoquez également la problématique du financement.

Quelles sont les alternatives que vous proposez à ce niveau ?

En plus des sources de financement classiques, à savoir les cotisations des adhérents, l'association n'exclut pas de fournir des services payants. Pour les projets où nous sommes consultés pour donner notre avis aux pouvoirs publics, nous voulons que soient mis à notre disposition les moyens nécessaires pour faire appel à des consultants professionnels afin de mener notre travail dans les meilleures conditions.

Vous venez d'intégrer la fédération des centres d'appels dans votre association, les deux métiers sont-ils compatibles ?

Nous cherchons sérieusement à élargir la base de nos adhérents. La première action dans ce sens était l'intégration de l'ASTEC, association des opérateurs installés au Technopark. Ce qui nous a permis d'intégrer 150 PME et TPE d'un seul coup. Nous avons ensuite approché l'ANRC, l'association des centres d'appels. Cela ne veut pas dire que celle-ci perdra son autonomie. L'objectif de ce rapprochement est de mettre en place des plateformes communes destinées à des sujets qui intéressent les deux parties, tels que les ressources humaines ou l'observatoire du secteur.

Cette panoplie de métiers et d'opérateurs aussi bien nationaux que ceux à capitaux étrangers ne risque-gt-elle pas de créer des conflits d'intérêt au sein de l'Apebi ?

Pas du tout. Les grands opérateurs ont atteint un niveau d'expertise qui leur permet de traiter des marchés de grande envergure. Le challenge consiste à ce que ces derniers puissent entraîner les petites structures dans leur sillage. Cela passe d'une part, par la sous-traitance qui permet un bon partage d'expertise. D'autre part, il y a le développement des applications informatiques chez les PME. Au lieu que celles-ci s'adressent à de gros opérateurs qui exigent des prix élevés, elles peuvent recourir aux PME qui leur permettent d'accéder au même niveau d'expertise à des coûts plus bas.

Alors que le secteur des technologies de l'information compte des centaines d'entreprise, le nombre d'adhérents à votre fédération se limite à 180, comment expliquer ce décalage ?

Pour que les dirigeants des entreprises de TI acceptent d'adhérer à notre fédération, il faut qu'ils soient convaincus du service et de l'accompagnement que nous leur fournissons. Nous sommes en train de mener une campagne d'information à ce niveau.
Au lieu de se limiter à attirer les multinationales françaises de l'offshoring, plusieurs opérateurs membres de la Fédération cherchent un support institutionnel pour mieux accéder à ce marché.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Les multinationales réalisent des commandes pour le compte de gros clients, en s'appuyant sur une infrastructure technique à la pointe de la technologie. Néanmoins, l'opportunité existe pour les opérateurs locaux pour s'allier à des structures francophones de moyenne taille, opérant dans le segment du mid-market. Pour ce faire, notre travail consiste à aider les SSII locales à identifier des niches de développement adaptées à leur expertise dans l'offshoring. Une fois ces niches identifiées, l'étape suivante consiste à mettre en place les synergies nécessaires avec les opérateurs francophones pour les exploiter. Cela passe par différents modes de partenariat.

Quelles sont les actions concrètes menées à ce niveau ?

Nous avons commandé une étude auprès de l'IDC pour pouvoir identifier le potentiel du mid-market dans le secteur francophone de l'offshoring. De plus, les discussions sont en cours avec Maroc Export pour organiser des missions B to B destinés à mettre en relations les SSII marocaines avec les opérateurs de ce segment.
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