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Le Royaume se dote d’une filière sidérurgique d’avant-garde

À coup de projets structurants, d’investissements et de mobilisation de ressources constante, le Royaume a pu structurer une industrie sidérurgique à la pointe de la technologie et aux meilleurs standards internationaux.

Le Royaume se dote d’une filière sidérurgique d’avant-garde
Sonasid et Maghreb Steel, deux des principaux acteurs de la filière sidérurgique marocaine.

Le secteur de la sidérurgie au Maroc vit assurément une phase charnière de son histoire. Le processus de mise à niveau de cette industrie, lourdement capitalistique, il faut le préciser d’emblée, ainsi que les investissements injectés par les opérateurs dans cette branche d’activité ont commencé à donner leurs fruits.

Le marché national est caractérisé essentiellement par trois groupes, en l’occurrence Sonasid, qui gravite dans le giron du géant mondial ArcelorMittal, Maghreb Steel et Ynna Holding (groupe Chaâbi), qui nourrit de fortes ambitions dans cette filière depuis quelques années. Que l’État régule le marché, intervienne dans les orientations stratégiques et définisse la feuille de route du secteur au plan institutionnel est une démarche de gouvernance classique qu’on lui reconnaît depuis longtemps. Ce qui est relativement nouveau, c’est que des opérateurs privés se positionnent aujourd’hui comme des «relais» de développement grâce aux capacités financières et à l’ingénierie industrielle dont ils disposent et sur laquelle ils ont réussi à construire un modèle de success-stories qui n’est pas sans rappeler celui des grands groupes internationaux. C’est le cas de Maghreb Steel dont S.M. le Roi Mohammed VI a inauguré, le 26 avril dernier, le site d’extension, dans la province de Mohammedia.
Un bel exemple de réussite nationale qui dote le Royaume d’un outil de production d’une valeur de 5,7 milliards de DH.

C’est, en effet, le montant d’investissement consenti par ce sidérurgiste national et l’acte est d’autant plus significatif dans le secteur qu’il a été réalisé par un acteur privé.
La modernisation du secteur induite par cet événement a lieu, il faut le souligner, au moment où la plupart des professionnels au Maroc s’attendent à une conjoncture plutôt difficile, cette année, à cause de facteurs aussi bien internes (attentisme ambiant) qu’externes (morosité internationale). Les chiffres de 2011 ne sont pas encore officiellement consolidés, mais ceux de 2010 indiquent que la consommation globale de barres d’acier était d’à peine 1,6 million de tonnes, alors que la production a dépassé 2 millions et demi. Les industriels misent notamment sur une relance dans l’immobilier pour renouer avec les belles marges d’antan. Mais en attendant, la confiance règne dans les capacités de cette filière à se transcender et à assurer sa pérennité sans trop de problèmes.

La preuve reste, rappelons-le, cet acte de foi de la famille Sekkat qui a investi aussi lourdement dans le complexe Maghreb Steel.

Industrie transversale

S’agissant des problèmes de surcapacité actuelle, les spécialistes s’accordent à expliquer le phénomène par une montée en puissance de l’investissement dans le secteur. Mais loin d’y voir un inconvénient, ils y trouvent plutôt un atout, voire une chance pour certains de passer à la vitesse supérieure en améliorant les process et en mobilisant les ressources. Le corollaire immédiat est que cela renforce l’autosatisfaction du pays en matériaux de construction, en sécurisant les besoins en acier de l’économie marocaine, à moyen, mais aussi et surtout à long terme, et en particulier dans des domaines aussi sensibles que l’immobilier et le BTP. De surcroît, le surplus de production peut être aisément écoulé vers les marchés étrangers, notamment au niveau des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique, ce que font déjà les sidérurgistes avec plus ou moins de réussite en fonction de la demande et de la conjoncture, car il ne faut pas perdre de vue le fameux «syndrome chinois» dans cette branche d’activité. En effet, avec une production mondiale de l’acier en hausse qui a atteint 1,52 milliard de tonnes en 2011, en augmentation de 6,8% par rapport à 2010, c’est surtout la Chine qui tire le marché vers le haut, avec une production en hausse de près de 9%, ce qui représente 46% de la production mondiale. Voilà pourquoi les sidérurgistes de la place parlent d’«aspirateur» en évoquant la prépondérance des produits sidérurgiques et métallurgiques en provenance de la Chine, qui inondent les marchés en ce moment. Quoi qu’il en soit, le Maroc franchit un nouveau palier dans cette filière. Les industries métallurgiques restent des pôles fournisseurs pour pratiquement l’ensemble des autres secteurs. Un statut de business transversal d’autant plus stratégique que ses produits sont utilisés comme intrants dans le BTP, l’énergie, le génie civil, l’automobile, l’aéronautique, etc. Autant dire tout ce qui participe à la construction du Maroc nouveau.

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