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SOS PME !

Les PME-PMI ont toujours du mal à se financer auprès des banques pour assurer leurs programmes d’investissements. Elles représentent pourtant quelque 94% du tissu économique national. Faute de lignes de crédits régulières et aussi d’accompagnement en termes d’appui et de conseil, elles sont nombreuses en 2012 à craindre pour leur pérennité. Pour autant, des instruments financiers et des mécanismes managériaux existent. La responsabilité est, en effet, dans les deux camps et banquiers comme entrepreneurs sont toujours obligés de dépasser cette relation aigre-douce pour assurer la conduite des affaires.

SOS PME !

On ne jure aujourd’hui que par l’emploi et ses vertus pour assurer le développement et la croissance. La PME, faut-il le rappeler, est naturellement au cœur de cette dynamique et, comme vecteur de création de richesse, on compte sur elle pour créer de l’emploi. En a-t-elle les moyens ? La réponse est sans détour : «pas suffisamment et pas toujours».


La plupart des PME marocaines ont du mal à décoller parce qu’elles ne trouvent pas le financement nécessaire et, en tout cas suffisant, pour piloter leurs projets, investir et évidemment recruter afin de créer de l’emploi. C’est un des paradoxes auxquels fait face le pays sur le plan économique. La marge de manœuvre de l’État en matière de création d’emploi dans la fonction publique étant étroite pour toutes les raisons que l’on connaît, le secteur privé est censé assurer le relais, la PME représentant l’essentiel du tissu d’entreprises privées, comme le souligne Hammad Kassal, fin connaisseur de cet univers pour avoir longtemps présidé l’ex-Fédération de la PME au sein de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Selon lui, ces petites entités resteront toujours le fer de lance d’un développement économique censé se réaliser par le bas (voir entretien ci-contre). Elles sont, selon lui, seules capables d’absorber la masse des jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, tout en assurant la stabilité sociale et le développement de la classe moyenne.

«Taux d’enfer chez les banquiers !»

L’État a donc tout intérêt à moduler sa stratégie en matière de politique orientée PME, faute de quoi l’on se retrouvera dans les années à venir à ressasser les mêmes problématiques. C’est un constat que font la plupart des patrons : les PME rencontrent d’énormes difficultés à accéder au financement bancaire, et quand bien même elles y arrivaient, elles le paieraient souvent au plus fort. «Taux d’enfer chez les banquiers !», s’indigne un patron de PME de Casablanca qui se voit régulièrement ouvrir le robinet au compte-goutte lorsqu’on veut bien s’intéresser à ses problèmes...


L’attitude est la même chez de très nombreux entrepreneurs de PME et, à plus forte raison, de TPE à travers le Maroc. On en retrouve aussi régulièrement le diagnostic dans des rapports, notes et autres études produits à longueur d’année par les services et organismes chargés de faire le suivi de l’évolution de l’activité économique. Un récent sondage réalisé par Bank Al Maghrib auprès des opérateurs marocains montre que les entreprises arrivent difficilement à «décrocher» un crédit bancaire.


Dans une analyse émanant de la Banque centrale, l’importance du constat mérite d’être soulignée ! En effet, selon les chefs d’entreprises approchés dans le cadre de ce sondage, l’accès au financement bancaire est jugé globalement difficile. De même, le coût du crédit a connu un trend haussier, ce qui a pour corollaire la montée en puissance de l’autofinancement dans la structure globale du financement des investissements envisagés à court terme. Il vient même en première place avec 46% des capitaux investis, talonné par le canal du crédit bancaire avec 38% et celui du crédit-bail avec 15%.

Davantage de rigueur et de transparence

L’appel aux actionnaires notamment pour les opérations d’augmentation de capital arrive en dernier avec 1%. Le décryptage de cet état de fait est on ne peut plus clair : la banque peut mieux faire dans son rôle de locomotive de financement des petites et moyennes entreprises.
Davantage de transparence et de rigueur de la part des PME et moins de rigidité chez les banques devraient faire baisser la tension. L’exercice n’est pas impossible. Les patrons de PME ont, en effet, de plus en plus conscience de leurs responsabilités en termes de compétences et de capacités managériales. Il leur appartient d’en convaincre mieux les banquiers. Comme il revient à ces derniers de mieux s’assumer dans leur rôle de prêteurs. 

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