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Bensalah, un an après

La présidente de la CGEM est attendue lors de l’Assemblée générale ordinaire de la Confédération patronale. Miriem Bensalah devrait y dresser un bilan d’étape de son mandat et se prononcer sur la crise de confiance avec le gouvernement Benkirane.

Bensalah, un an après
Miriem Bensalah-Chaqroun aura-t-elle les coudées franches pour se positionner dans les négociations autour du projet de loi de Finances 2014 ? PH. Seddik

Les patrons de la CGEM vont tenir leur assemblée générale ordinaire ce lundi 17 juin. Cet événement annuel est très suivi, car il réunit le ghota des milieux des affaires. Miriem Bensalah-Chaqroun y est attendue pour établir le bilan de la première année de son mandat 2012-2015. Outre ce bilan d’étape, la patronne des patrons devrait normalement être également interpellée sur les actions concrètes qu’elle a promises, au début de son mandat, en faveur de la PME.
Il faut dire que depuis son élection le 16 mai 2012, Miriam Bensalah a marqué sa première année par différentes prises de position plutôt musclées vis-à-vis du gouvernement et, en parallèle, par son rapprochement des syndicats. Rompant avec la politique de son prédécesseur, Mohamed Horani, le style Bensalah a dérangé et ses effets ont nécessité une prise de position du gouvernement, dans l’enceinte même du Parlement, pour «brider» les patrons.

Dans le milieux des affaires, on est plutôt convaincu que la deuxième année du mandat de l’administratrice des Eaux minérales d’Oulmès ne sera pas différente de la première. Car, aujourd’hui, la confiance est, selon eux, brisée entre le patronat et le gouvernement. Cet état de fait devra se faire ressentir lors de l’élaboration du projet de loi de Finances 2014. Retour sur les principaux faits marquant de la première année du mandat de Bensalah à la tête de la CGEM.
Changement de style
En mars 2011, plusieurs patrons de fédérations sectorielles ne cachaient plus leur mécontentement des décisions de l’ex-président de la CGEM, Mohamed Horani, «passées souvent en force». Certains avaient ouvertement réagi au «style Horani» lors des fameuses réunions du conseil d’administration de la Confédération.

Avant d’être élue à la tête de la CGEM, Bensalah avait promis à ses électeurs de ne plus faire de concessions au gouvernement. Et elle a tenue sa promesse. Des sorties fermes, Bensalah en a plusieurs durant cette première année de son mandat. La dernière en date est le boycott par la Confédération patronale des rencontres économiques maroco-turques, organisées en marge de la visite officielle au Maroc du Premier ministreTayyip Erdogan, le 3 juin. La CGEM a invoqué deux raisons pour ne pas avoir répondu à l’appel du chef de gouvernement : le manque de temps pour préparer ces rencontres et la formule choisie (B to B). Mais derrière ce boycott, beaucoup y ont vu la poursuite du bras de fer entre le patronat et le gouvernement, enclenché en novembre 2012, à l’occasion de la préparation du Budget 2013.

Rapprochement «raté» avec les syndicats
Quelque mois après son élection et voyant que le Dialogue social (rendez-vous qui réunissait le gouvernement, les patrons et les syndicats autour d’une même table) avait échoué, Bensalah a d’abord tenté d’ouvrir de nouveaux canaux directs avec les syndicats. Elle a repris l’idée d’un pacte avec les centrales syndicales, idée promue mais pas concrétisée par son prédécesseur, Mohamed Horani. Le siège de la CGEM a vu ainsi défiler les secrétaires généraux de trois des cinq principaux syndicats de la place, à savoir l’UGTM, l’UMT et l’UNTM (la FDT et la CDT n’ont pas encore adhéré à l’appel de Bensaleh). La présidente de la CGEM a signé avec eux plusieurs accords, entre décembre et janvier derniers, une sorte de «pacte social pour une compétitivité durable». Gestion des litiges, dialogue social, conditions de travail, promotion de l’emploi et de la compétitivité sont les principaux axes de ce nouveau pacte. Ce rapprochement semble avoir réussi, car on a même vu El Miloudi El Moukharek, secrétaire générale de la puissante UMT, reprendre le slogan patronal à plusieurs reprises. Une première qui avait fait grincer des dents dans le milieu syndical. Mais depuis janvier 2013, le pacte avec les syndicats n’a pas encore donné ses fruits. Car ces alliances bilatérales devaient ouvrir la voie aux patrons vers un encadrement des grèves des salariés et accélérer l’adoption du projet de loi sur le droit de grève. Or, jusqu’à aujourd’hui, ce projet de loi, et bien d’autres encore, sont toujours au point mort. Serait-ce la réplique des syndicats aux réserves exprimées par le patronat sur l’indemnité pour perte d’emploi, la fameuse IPE.

Loi de Finances 2014, bras de fer annoncé
Lors de la préparation du projet de loi de Finances 2013, la CGEM avait marqué le coup en qualifiant les mesures fiscales de «décevantes» et ses membres s’étaient dit floués par Abdelilah Benkirane. Le geste n’a pas été apprécié par le gouvernement. Et l’on se rappelle cette déclaration au parlement de Driss Azami, ministre du Budget, où il s’en est pris ouvertement aux membres de la Confédération patronale. Il avait ainsi lancé que c’est le gouvernement politique qui est la seule institution constitutionnelle habilitée à décider si telle mesure est bonne ou non pour le pays. Aujourd’hui, les équipes du département des Finances devraient en principe être en train de préparer la Note de cadrage du projet de loi de Finances 2014. Un projet de Budget qui devra prendre en considération le creusement du déficit public, les promesses du Maroc vis-à-vis du Fonds monétaire international (réforme de la compensation, des  retraites…). Pour les membres de la CGEM, cela équivaut à une réduction de leur marge de manœuvre à renégocier et remettre sur la table des chantiers en suspens. Mais de l’avis de plusieurs patrons proches de la présidente, la CGEM ne veut pas être assimilée à un «faire-valoir» pour le gouvernement Benkirane et l’actuelle présidente devrait le rappeler à l’Exécutif.

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