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«Nous visons des entreprises porteuses de projets structurants pour leur secteur»

La SFI affirme être assez présente dans le secteur financier au Maroc. Dorénavant, elle compte mettre le paquet sur les énergies renouvelables et des secteurs à fort potentiel, dont la santé et l’agroalimentaire. Entretien.

«Nous visons des entreprises porteuses  de projets structurants pour leur secteur»
Selon Joumana Cobein, chef du bureau Maghreb, le logement économique fait également partie des priorités de la SFI. PH. DR

Matin Eco :  La Société financière internationale a multiplié ses interventions dans plusieurs secteurs marocains ces deux dernières années. Quel bilan dressez-vous ?
Joumana Cobein : Le Maroc est un pays prioritaire pour la Société financière internationale (SFI). Nous y avons intensifié nos efforts d’investissement, de financement et de conseils ces deux dernières années. Au total, nos engagements fermes se sont élevés à 420 millions de dollars. Ils prennent la forme de lignes de garanties, de financement ou de prises de participation. Ces dernières accaparent 350 millions de dollars, soit l’essentiel de nos interventions.  

Par secteur, c’est la finance qui vous attire le plus. Pourquoi ?
Effectivement, nous sommes très présents sur plusieurs composantes du secteur financier marocain. Notre objectif est de faciliter l’accès aux services financiers pour les petites et moyennes entreprises, les très petites entreprises et les ménages, notamment les femmes. Nous voulons également consolider le positionnement de certaines institutions financières marocaines en Afrique, un continent cible de la SFI. Nous accompagnons le secteur de la microfinance pour se financer, en mettant, entre autres, à la disposition de ses opérateurs des garanties. La dernière association bénéficiaire est la Fondep. Nous sommes également très actifs dans les fonds d’investissement. Nous venons d’ailleurs d’investir 10 millions d’euros dans le fonds Capital North Africa Venture Fund II (CNAV Fund II) lui permettant ainsi d’intervenir dans le capital de PME en Afrique du Nord, particulièrement celles présentant un potentiel de croissance. CNAV Fund II, géré par Capital Invest International, leur fournit également des conseils sur les meilleures pratiques.

Quel est votre plus gros investissement au Maroc ?
Notre plus gros investissement reste notre entrée dans le capital de la Banque Centrale Populaire, qui a nécessité la mobilisation de 205 millions de dollars. Cet investissement est le plus important de la SFI dans toute la région MENA. Notre objectif est d’accompagner le développement de la banque en Afrique, tout en élargissant sa flexibilité dans le financement des PME et TPE.  

Vous contentez-vous seulement de votre statut de partenaire financier de la BCP ?
Non, nous l’accompagnons pour l’adoption de plusieurs bonnes pratiques en matière de gestion bancaire. C’est le cas, entre autres, de la gestion des risques, du financement des PME ou encore l’accompagnement des TPE.

Quelle est la ligne directrice de tous vos investissements dans le Royaume ?
Notre objectif ultime est d’accompagner le développement du secteur privé. A cet effet, nous préférons généralement passer par des intermédiaires. C’est ce qui nous pousse à agir de la sorte afin de repérer des secteurs porteurs.

Mais, vous avez aussi des interventions directes dans des entreprises non financières à l’exemple de votre entrée dans le capital de l’école de commerce HEM.
En effet, nous avons investi 7 millions de dollars dans l’Institut des Hautes Etudes de Management. Notre objectif est d’accompagner ce groupe pour permettre à deux fois plus d’étudiants d’accéder à ses programmes et promouvoir l’accès à l’enseignement à travers le Maroc. Nous soutenons ainsi ses plans de développement, qui prévoient la construction de nouveaux campus à Fès et à Oujda, ainsi que la mise à niveau du campus de Rabat. Cette participation directe est la première du genre dans le secteur de l’enseignement privé au Maroc. Cette opération fait partie des investissements sélectifs de la SFI visant des entreprises d’une certaine taille et à fort potentiel qui sont en mesure de tirer leur secteur vers le haut. Outre l’éducation, nous ciblons d’autres secteurs bien spécifiques : agroalimentaire, technologies de l’information et de la communication, et santé.

Avez-vous évalué l’impact de toutes ces opérations ?
Généralement, nous faisons le suivi cas par cas. Mais l’évaluation globale est effectuée lors de l’élaboration du cadre de partenariat entre la Banque Mondiale et le Maroc, dans lequel s’inscrivent toutes les actions de la SFI. D’ailleurs, les consultations pour l’élaboration d’un nouveau cadre de partenariat stratégique couvrant la période 2014-2018 démarreront bientôt. C’est à cette occasion qu’on aura assez d’informations sur l’impact de nos opérations et sur la réalisation ou non de nos objectifs, en termes d’accès aux services financiers et de développement du secteur privé.

Votre stratégie d’implantation au Maroc restera la même pour les prochaines années ?
Je pense que la SFI est assez présente dans le secteur financier. Nous comptons mettre l’accent beaucoup plus sur l’infrastructure et certains secteurs spécifiques. Pour les infrastructures, nous ciblons notamment le développement des énergies renouvelables pour accompagner le Royaume dans la concrétisation, entre autres, de ses stratégies en matière  d’énergies éolienne et solaire. Nous comptons également mener des opérations de financement ou d’investissement dans d’autres institutions de formation. Le logement économique fait également partie de nos priorités à l’instar, entre autres, de l’agro-industrie.

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