Les Etats-Unis n'avaient plus perdu autant d'emplois sur un seul mois depuis mars 2003, a reconnu vendredi le secrétariat au Travail. Après 73.000 pertes d'emploi en août et 67.000 en juillet, cette accélération de la détérioration du marché de l'emploi est d'autant plus inquiétante que rares sont les secteurs épargnés : seuls ceux des mines, de l'éducation et de la santé ont été créateurs nets d'emplois le mois dernier. Le secteur tertiaire, qui emploie près de 80% de la population active, a été particulièrement touché : 82.000 suppressions d'emplois contre 14.000 en moyenne sur les trois mois précédents. L'impact de la crise se fait durement sentir, puisque 17.000 postes ont été perdus dans les services financiers. L'industrie a continué à détruire massivement des emplois, avec 77.000 postes supprimés, après 57.000 en août.
Septembre a été le neuvième mois consécutif de pertes nettes d'emplois pour l'économie américaine, qui en a perdu en moyenne 75.000 chaque mois depuis le début de l'année. Si le taux de chômage est resté à 6,1%, son plus haut niveau depuis septembre 2003, conformément à ce qu'attendaient les analystes, l'ampleur des destructions d'emplois les a surpris puisqu'ils tablaient en moyenne sur 105.000 suppressions. Ce rapport mensuel du ministère confirme "notre opinion selon laquelle l'économie est en récession et que celle-ci s'est aggravée en septembre", notent John Ryding et Conrad DeQuadros, analystes de RDQ Economics. "La crise du crédit s'est étendue à l'économie réelle. Les entreprises tournent au ralenti avec un effectif aussi maigre que possible", relève l'économiste indépendant Joel Naroff. Pour lui, le nombre de nouveaux chômeurs est compatible avec les niveaux atteints pendant les récessions.
"Les entreprises sont très méfiantes et cela se traduit dans leurs commandes et leurs décisions d'embauche", écrit Stephen Gallagher, analyste à la Société Générale. Dans un environnement économique défavorable, elles "vont chercher à maintenir leur productivité", ajoute Amin Tazi, économiste de Natixis.
La dégradation du marché de l'emploi devrait donc se poursuivre. D'autant que les conséquences de l'ouragan Ike (qui a frappé le Sud des Etats-Unis à la mi-septembre) et de la grève des mécaniciens de l'avionneur Boeing commencée le 6 septembre devraient se faire sentir sur les chiffres du chômage en octobre, selon Nigel Gault de l'institut Global Insight.
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Septembre a été le neuvième mois consécutif de pertes nettes d'emplois pour l'économie américaine, qui en a perdu en moyenne 75.000 chaque mois depuis le début de l'année. Si le taux de chômage est resté à 6,1%, son plus haut niveau depuis septembre 2003, conformément à ce qu'attendaient les analystes, l'ampleur des destructions d'emplois les a surpris puisqu'ils tablaient en moyenne sur 105.000 suppressions. Ce rapport mensuel du ministère confirme "notre opinion selon laquelle l'économie est en récession et que celle-ci s'est aggravée en septembre", notent John Ryding et Conrad DeQuadros, analystes de RDQ Economics. "La crise du crédit s'est étendue à l'économie réelle. Les entreprises tournent au ralenti avec un effectif aussi maigre que possible", relève l'économiste indépendant Joel Naroff. Pour lui, le nombre de nouveaux chômeurs est compatible avec les niveaux atteints pendant les récessions.
"Les entreprises sont très méfiantes et cela se traduit dans leurs commandes et leurs décisions d'embauche", écrit Stephen Gallagher, analyste à la Société Générale. Dans un environnement économique défavorable, elles "vont chercher à maintenir leur productivité", ajoute Amin Tazi, économiste de Natixis.
La dégradation du marché de l'emploi devrait donc se poursuivre. D'autant que les conséquences de l'ouragan Ike (qui a frappé le Sud des Etats-Unis à la mi-septembre) et de la grève des mécaniciens de l'avionneur Boeing commencée le 6 septembre devraient se faire sentir sur les chiffres du chômage en octobre, selon Nigel Gault de l'institut Global Insight.
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