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Ces inégalités ont été également soulevées lors d'une rencontre organisée le 8 mars par les femmes affiliées à l'UMT. Les participantes ont déclaré que le combat n'est pas gagné d'avance et qu'il faudra continuer le forcing pour que la femme marocaine accède aux postes de responsabilités, soit associée à la prise de décisions et soit considérée comme une personne égale à l'homme. Selon la sociologue Soumaya Naamane Guessous : «De l'avis de tous, les femmes sont bien plus assidues que les hommes. Que ce soit dans l'enseignement secondaire ou universitaire, les filles obtiennent de meilleures notes que les garçons. Dans les universités, elles sont plus présentes dans les salles de cours, plus actives, plus disciplinées». Et d'ajouter : «Outre le fait qu'elles soient responsabilisées par l'éducation, les femmes sont conscientes de vivre dans un environnement qui ne leur accorde pas encore toute la valeur qu'elles méritent, de par les efforts qu'elles déploient dans le développement du pays. Elles vivent dans un environnement où les hommes ont plus d'importance par le fait même qu'ils soient hommes». D'ailleurs, l'homme est toujours perçu comme supérieur à la femme, quel que soit son profil. Une injustice qui pousse les filles et les femmes à s'investir plus et à donner le meilleur d'elles-mêmes pour s'imposer. Une injustice difficile à vivre, mais qui joue en faveur de la promotion des femmes, souligne la sociologue.
Heureusement, le tableau n'est pas très noir. Certains employeurs valorisent mieux le rôle des femmes dans le travail et sachent récompenser leurs dévouements. Que ce soit dans l'hôtellerie, les services, la presse ou autres domaines, ces décideurs avertis ont consacré un peu de leur temps et ont partagé ce moment spécial avec leurs collaboratrices, ce qui a créé une grande synergie entre les deux parties. A titre d'exemple, l'hôtel La Mamounia a instauré un rendez-vous annuel avec son personnel féminin. En effet, le palace a fêté en interne cette journée et a rendu hommage à ses femmes. «Dans notre métier, la valeur ajoutée du personnel féminin est évidente: ainsi, dans un palace où la qualité des services et le souci du détail sont de mise, la femme trouve tout naturellement sa place, de part son sens inné vers les domaines du service et du relationnel», rappelle Didier Picquot, directeur général de La Mamounia qui a habillé ses femmes en rose. «Cette journée était pour nous l'occasion de reconnaitre la valeur du travail de la femme et de ses efforts pour s'inscrire dans l'excellence.
Tout le personnel féminin était sur le même pied d'égalité, sans considération de hiérarchie, ce qui renforce la dynamique de groupe et le sentiment d'appartenance à une unité où l'équité est garantie», a souligné Ilham Mouhriz, DRH régionale du palace. Notons aussi que l'égalité homme-femme est au cœur de la politique de recrutement, de rémunération, des évolutions de carrières et du management des équipes de ce palace de luxe. Les femmes y occupent des postes allant du comité de direction exécutif et opérationnel aux différents services. D'autres groupes ou filiales de multinationales s'alignent sur cette vision mais comme le tissu économique marocain est composé à hauteur de 90% par des PME, le combat n'est pas encore gagné. Rendons donc hommage à ces femmes qui se dévouent pour leurs familles et leur travail. Elles méritent qu'on les honore au moins une fois par an, restrictions budgétaires ou pas. A bon entendeur.
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Comment gérer la relation homme/femme au travail ?
Au travail, elles peuvent déranger les hommes quand elles sont plus performantes qu'eux et réussissent mieux leur carrière. Les hommes ont encore du mal à être managés par des femmes compte tenu des blocages culturels. Même si les mentalités changent avec les jeunes hommes, les femmes doivent encore fournir de grands efforts pour se faire respecter par leurs équipes masculines. Souvent, elles sont confrontées à des critiques, des plaisanteries relatives à leur sexe et il n'est pas rare qu'une femme ayant été promue dans son travail, doive faire face à des rumeurs allant dans le sens d'une promotion canapé. Les femmes qui sont sures d'elles et qui ne prêtent pas attention aux insinuations des hommes sur leur sexe, arrivent à manager convenablement. Quand les hommes sont face à ce genre de femmes, ils les respectent. Reste que les femmes marocaines ont une lourde charge dans le foyer, du fait que le partage des rôles entre les époux demeure traditionnel : ce sont elles qui gèrent le foyer, l'éducation des enfants… Elles sont par conséquent plus stressées que les hommes, sont souvent moins disponibles pour faire des heures supplémentaires, allonger les heures de travail, à assister à des réunions tardives ou des repas d'affaires. Ce qui pénalise leur carrière.
L'environnement professionnel doit jouer un grand rôle pour valoriser le travail des femmes afin de contribuer à l'équité hommes/femmes et à reconnaitre la participation des femmes au développement non seulement de l'entreprise, mais également du pays.
Le 8 mars est justement une occasion à saisir par les entreprises pour valoriser le travail des femmes. Peu d'initiative sont prises lors de cette journée. J'ai eu le plaisir d'animer cette année une grande cérémonie, organisée par une équipe de jeunes femmes très dynamiques, à la Mamounia, en faveur de tout son personnel féminin. Une conférence sur le rôle des femmes dans les mutations sociales et les nouvelles relations hommes/femmes dans le cadre privé et professionnel. Ensuite, les femmes ont participé à un concours « Questions pour une championne » où elles ont répondu à des questions relatives à la réalité socio-économique du Maroc, à la culture et au Code de la Famille. Une façon ludique de les informer sur leurs droits et leurs devoirs en tant que citoyennes. La journée s'est terminée par une soirée musicale où toutes les femmes ont reçu un cadeau de la part de la Direction.
Pour quel résultat ?
Les retombées d'une telle manifestation sont très importantes pour motiver le personnel féminin, reconnaître la valeur de son travail et de ses efforts pour s'inscrire dans l'excellence. Tout le personnel féminin était sur le même pied d'égalité, sans considération de hiérarchie, ce qui renforce la dynamique de groupe et le sentiment d'appartenance à une unité où l'équité est garantie.
Promouvoir le travail des femmes ne se limite pas seulement à les former et à les employer, mais également à leur créer un cadre de travail où elles peuvent s'épanouir, et évoluer dans leurs carrières, tout en considérant les spécificités de leur condition : discrimination à l'égard des femmes au travail, difficultés à concilier les obligations professionnelles et familiales, le stress qui en découle… Reconnaitre, une journée par an, la valeur du personnel féminin c'est lui rendre justice et le stimuler. C'est aussi contribuer à l'instauration d'une nouvelle culture d'entreprise basée sur l'équité du genre. Un bel exemple de politique sociale qui met en avant la valorisation de ses collaborateurs à travers des actions ciblées. Un exemple qui devrait faire des émules.
Les femmes se battent toujours pour arracher leurs droits, ce qui les dote d'une grande efficacité. C'est dire que la discrimination qu'elles subissent dans le monde du travail n'a pas que des mauvaises retombées. Qu'en pensez-vous ?
Les femmes qui travaillent s'inscrivent dans la modernité, mais avec des mentalités qui n'ont pas beaucoup évolué et avec une vie privée encore de type traditionnel. Elles sont responsabilisées sur tous les champs en tant que fille, sœur, épouse, mère, employée... Elles sont dans un combat perpétuel, que ce soit dans leur famille, leur couple, dans le travail et également dans la rue. Une situation épuisante, mais qui joue en faveur des futures générations, puisque ce sont les femmes d'aujourd'hui qui font un travail fabuleux pour un meilleur bien-être féminin et une meilleure relation hommes/femmes.
Que conseillez-vous aux femmes cadres qui travaillent ?
L'organisation. Une femme bien organisée arrive à mieux concilier toutes ses fonctions. L'entretien du bien-être. Les femmes s'oublient, elles deviennent des machines et négligent leur personne, leur plaisir, leur bien-être. Et surtout vivre pour elles-mêmes et non pour les apparences. L'éducation des femmes les incitent à être constamment dans la perfection, ce qui entraîne une tension permanente. Lorsqu'elles travaillent, elles doivent aussi exceller dans le foyer en tant que ménagère. Elles se sentent toujours persécutées par le regard et le jugement des autres. Leur maison doit toujours être parfaitement rangée, leur table bien garnie. Elles continuent à être jugées par l'entourage selon des critères propres aux femmes au foyer et si elles ne se libèrent pas de ces contraintes, elles vivent dans un stress qui affecte non seulement leur vie de couple, mais également leur carrière professionnelle. Vivre pour soi, cultiver son bien-être, responsabiliser l'époux et les enfants sont des conditions pour assurer son équilibre.
Heureusement, le tableau n'est pas très noir. Certains employeurs valorisent mieux le rôle des femmes dans le travail et sachent récompenser leurs dévouements. Que ce soit dans l'hôtellerie, les services, la presse ou autres domaines, ces décideurs avertis ont consacré un peu de leur temps et ont partagé ce moment spécial avec leurs collaboratrices, ce qui a créé une grande synergie entre les deux parties. A titre d'exemple, l'hôtel La Mamounia a instauré un rendez-vous annuel avec son personnel féminin. En effet, le palace a fêté en interne cette journée et a rendu hommage à ses femmes. «Dans notre métier, la valeur ajoutée du personnel féminin est évidente: ainsi, dans un palace où la qualité des services et le souci du détail sont de mise, la femme trouve tout naturellement sa place, de part son sens inné vers les domaines du service et du relationnel», rappelle Didier Picquot, directeur général de La Mamounia qui a habillé ses femmes en rose. «Cette journée était pour nous l'occasion de reconnaitre la valeur du travail de la femme et de ses efforts pour s'inscrire dans l'excellence.
Tout le personnel féminin était sur le même pied d'égalité, sans considération de hiérarchie, ce qui renforce la dynamique de groupe et le sentiment d'appartenance à une unité où l'équité est garantie», a souligné Ilham Mouhriz, DRH régionale du palace. Notons aussi que l'égalité homme-femme est au cœur de la politique de recrutement, de rémunération, des évolutions de carrières et du management des équipes de ce palace de luxe. Les femmes y occupent des postes allant du comité de direction exécutif et opérationnel aux différents services. D'autres groupes ou filiales de multinationales s'alignent sur cette vision mais comme le tissu économique marocain est composé à hauteur de 90% par des PME, le combat n'est pas encore gagné. Rendons donc hommage à ces femmes qui se dévouent pour leurs familles et leur travail. Elles méritent qu'on les honore au moins une fois par an, restrictions budgétaires ou pas. A bon entendeur.
«Créer un cadre de travail où les femmes peuvent s'épanouir»
Avis de l'expert • Soumaya Naamane Guessous, SociologueComment gérer la relation homme/femme au travail ?
Au travail, elles peuvent déranger les hommes quand elles sont plus performantes qu'eux et réussissent mieux leur carrière. Les hommes ont encore du mal à être managés par des femmes compte tenu des blocages culturels. Même si les mentalités changent avec les jeunes hommes, les femmes doivent encore fournir de grands efforts pour se faire respecter par leurs équipes masculines. Souvent, elles sont confrontées à des critiques, des plaisanteries relatives à leur sexe et il n'est pas rare qu'une femme ayant été promue dans son travail, doive faire face à des rumeurs allant dans le sens d'une promotion canapé. Les femmes qui sont sures d'elles et qui ne prêtent pas attention aux insinuations des hommes sur leur sexe, arrivent à manager convenablement. Quand les hommes sont face à ce genre de femmes, ils les respectent. Reste que les femmes marocaines ont une lourde charge dans le foyer, du fait que le partage des rôles entre les époux demeure traditionnel : ce sont elles qui gèrent le foyer, l'éducation des enfants… Elles sont par conséquent plus stressées que les hommes, sont souvent moins disponibles pour faire des heures supplémentaires, allonger les heures de travail, à assister à des réunions tardives ou des repas d'affaires. Ce qui pénalise leur carrière.
L'environnement professionnel doit jouer un grand rôle pour valoriser le travail des femmes afin de contribuer à l'équité hommes/femmes et à reconnaitre la participation des femmes au développement non seulement de l'entreprise, mais également du pays.
Le 8 mars est justement une occasion à saisir par les entreprises pour valoriser le travail des femmes. Peu d'initiative sont prises lors de cette journée. J'ai eu le plaisir d'animer cette année une grande cérémonie, organisée par une équipe de jeunes femmes très dynamiques, à la Mamounia, en faveur de tout son personnel féminin. Une conférence sur le rôle des femmes dans les mutations sociales et les nouvelles relations hommes/femmes dans le cadre privé et professionnel. Ensuite, les femmes ont participé à un concours « Questions pour une championne » où elles ont répondu à des questions relatives à la réalité socio-économique du Maroc, à la culture et au Code de la Famille. Une façon ludique de les informer sur leurs droits et leurs devoirs en tant que citoyennes. La journée s'est terminée par une soirée musicale où toutes les femmes ont reçu un cadeau de la part de la Direction.
Pour quel résultat ?
Les retombées d'une telle manifestation sont très importantes pour motiver le personnel féminin, reconnaître la valeur de son travail et de ses efforts pour s'inscrire dans l'excellence. Tout le personnel féminin était sur le même pied d'égalité, sans considération de hiérarchie, ce qui renforce la dynamique de groupe et le sentiment d'appartenance à une unité où l'équité est garantie.
Promouvoir le travail des femmes ne se limite pas seulement à les former et à les employer, mais également à leur créer un cadre de travail où elles peuvent s'épanouir, et évoluer dans leurs carrières, tout en considérant les spécificités de leur condition : discrimination à l'égard des femmes au travail, difficultés à concilier les obligations professionnelles et familiales, le stress qui en découle… Reconnaitre, une journée par an, la valeur du personnel féminin c'est lui rendre justice et le stimuler. C'est aussi contribuer à l'instauration d'une nouvelle culture d'entreprise basée sur l'équité du genre. Un bel exemple de politique sociale qui met en avant la valorisation de ses collaborateurs à travers des actions ciblées. Un exemple qui devrait faire des émules.
Les femmes se battent toujours pour arracher leurs droits, ce qui les dote d'une grande efficacité. C'est dire que la discrimination qu'elles subissent dans le monde du travail n'a pas que des mauvaises retombées. Qu'en pensez-vous ?
Les femmes qui travaillent s'inscrivent dans la modernité, mais avec des mentalités qui n'ont pas beaucoup évolué et avec une vie privée encore de type traditionnel. Elles sont responsabilisées sur tous les champs en tant que fille, sœur, épouse, mère, employée... Elles sont dans un combat perpétuel, que ce soit dans leur famille, leur couple, dans le travail et également dans la rue. Une situation épuisante, mais qui joue en faveur des futures générations, puisque ce sont les femmes d'aujourd'hui qui font un travail fabuleux pour un meilleur bien-être féminin et une meilleure relation hommes/femmes.
Que conseillez-vous aux femmes cadres qui travaillent ?
L'organisation. Une femme bien organisée arrive à mieux concilier toutes ses fonctions. L'entretien du bien-être. Les femmes s'oublient, elles deviennent des machines et négligent leur personne, leur plaisir, leur bien-être. Et surtout vivre pour elles-mêmes et non pour les apparences. L'éducation des femmes les incitent à être constamment dans la perfection, ce qui entraîne une tension permanente. Lorsqu'elles travaillent, elles doivent aussi exceller dans le foyer en tant que ménagère. Elles se sentent toujours persécutées par le regard et le jugement des autres. Leur maison doit toujours être parfaitement rangée, leur table bien garnie. Elles continuent à être jugées par l'entourage selon des critères propres aux femmes au foyer et si elles ne se libèrent pas de ces contraintes, elles vivent dans un stress qui affecte non seulement leur vie de couple, mais également leur carrière professionnelle. Vivre pour soi, cultiver son bien-être, responsabiliser l'époux et les enfants sont des conditions pour assurer son équilibre.
