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L’EGE de Rabat, un modèle qui se distingue

50% des étudiants sont boursiers, lancement d’une initiation pour lycéens aux sciences politiques, économiques et sociales, un diplôme conditionné par le trilinguisme… les moyens pour renouveler les élites de demain.

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Ces dernières années, le paysage de l’enseignement supérieur s’est enrichi avec l’arrivée de nouveaux opérateurs introduisant de nouvelles approches. Reste qu’une régulation du marché s’impose. «Notre secteur souffre d’un manque de régulation malheureusement. L’État, à travers le ministère de tutelle, doit veiller à son assainissement», c’est ce qu’a annoncé Marie-Claude Azzouzi, directrice exécutive de l’EGE, lors d’une conférence tenue début octobre pour dresser le bilan et les perspectives de l’école. Et d’ajouter : «Plus le secteur sera assaini, mieux ce sera, car nous allons travailler dans un environnement concurrentiel sain».

Malgré ces contraintes, l’École de l’économie et de la gouvernance (EGE) de Rabat, à but non lucratif, créée en 2008, a réalisé de bonnes performances. D’après Marie-Claude Azzouzi, le premier pari réussi concerne le lancement du premier second cycle, qui apporte une innovation pédagogique et professionnalisante majeure : mettre sur le marché des cadres avec des compétences transversales, juridiques et financières, en matière de gestion des grands projets. Baptisée Financements internationaux des projets dans les pays émergents (FIPPE), cette formation accueille cette année 20 étudiants. C’est la première d’une série de cinq «2e cycle» autorisés par le ministère de tutelle.
Le but de cet établissement est de contribuer au renouvellement des élites de demain, en formant de futurs cadres, dirigeants et experts aux sciences politiques, économiques et sociales, et ce, en alignement avec les standards internationaux en matière d’enseignement et de recherche. «Les profils de nos lauréats constituent une réelle valeur ajoutée pour la région du monde arabe, de la méditerranée et de l’Afrique. Les décideurs de demain doivent être en mesure de promouvoir des idées innovantes, des stratégies alternatives et des schémas de pensée indépendants vis-à-vis des rapports de force contemporains», précise la responsable.

Actuellement, sur les 200 étudiants inscrits à l’EGE, 50% sont boursiers. «Notre modèle est unique au Maroc. Ce sont des bourses octroyées sur des critères sociaux pour les étudiants qui ne peuvent s’acquitter des frais de scolarité», explique Marie-Claude Azzouzi. Pour choisir les meilleurs bacheliers, l’école, chaque année, en partenariat avec l’Agence de développement social (ADS) et les Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF), dans le cadre de l’INDH, part à leur recherche et leur administre les tests d’admission. Résultat : des étudiants provenant de Dakhla, Tata, Midelt, Ahfir, Tiznit, Azrou, Figuig… sont formés au sein de l’école. Ils bénéficient d’une exonération totale ou partielle des frais liés à la formation et à l’hébergement et pour les plus démunis, une bourse de vie de 350 DH/semaine leur est également assurée par l’école pour leur permettre de vivre convenablement. À noter que les frais de scolarité se situent à hauteur de 65 000 DH/an/étudiant.  Pour augmenter le rayonnement de l’école, le top management vient d’initier une nouvelle opération ciblant les lycées marocains. Il s’agit de l’opération «EGE student partner», une initiation aux sciences politiques économiques et sociales, pour ces jeunes, qui devra démarrer dès 2013.


Questions à Marie-Claude Azzouzi, directreur exécutif de l’ege de rabat

«L’accès à l’enseignement supérieur, non gratuit, va être un facteur de plus permettant d’élargir la fracture sociale»

Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
Nous espérons atteindre, à terme, 2 000 étudiants. Nos étudiants doivent être des acteurs de changement. D’ailleurs, nous ne pouvons préparer les élites de demain sans changer un certain nombre de valeurs. Notre mission consiste à démultiplier les énergies, à insuffler le goût de l’innovation, à doter nos étudiants d’un sens aigu du leadership, à leur donner le moyen de réussir, de s’engager et de faire la différence quelle que soit leur carrière professionnelle. Nous aspirons à initier, à travers nos lauréats, des coopérations d’un nouveau genre, à faire évoluer les lignes de force, à conduire à l’élaboration de propositions alternatives et à imposer des stratégies fondées sur un profond respect mutuel.

Quels sont les enjeux de l’internationalisation de la formation ?
L’EGE a fait le choix de l’internationalisation de la formation, car les réussites de demain s’appuieront non seulement sur la pluridisciplinarité, mais elles dépendront pour beaucoup de l’ouverture à l’international. Forte de ce paradigme, l’EGE a développé, depuis sa création, un réseau universitaire sur l’ensemble des continents. Toute la promotion de l’EGE doit valider sa 3e année du 1er cycle au sein de l’une de ses universités partenaires.
Aujourd’hui, l’EGE a signé près de 40 partenariats universitaires en Afrique, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Europe. Ces partenariats permettent l’échange d’étudiants, de professeurs et la mise en œuvre de projet de recherche conjoints. Nous cherchons, à développer d’autres partenariats avec des universités de la région. Pour le moment, les derniers développements, suite au Printemps arabe, ont freiné notre élan.

Dans quelle mesure le financement est-il un frein au développement des compétences au Maroc ?
La crise de financement dont souffre le secteur d’enseignement supérieur, n’est pas un problème lié uniquement au Maroc, il existe partout en Europe, où des mesures d’austérité sont appliquées.
Au Maroc, il faut rester vigilant, car l’accès à l’enseignement supérieur, non gratuit, va être un facteur de plus permettant d’élargir fracture sociale. Les frais de scolarité élevés, se situant à hauteur de 65 000 DH/décourageront des étudiants méritants et leur barreront l’entrée aux établissements privés. Pour contourner ce problème, l’EGE a mis en place une politique de bourses volontariste au service de la méritocratie. Ces aides financières sont accordées sur des critères sociaux après admission de l’étudiant qui ne peut s’acquitter des frais de scolarité. Elles prennent la forme d’exonération totale ou partielle des frais de scolarité, de l’hébergement et de bourse de vie.

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