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Quelles pratiques pour la performance ?

L’équipe de recherche en management des ressources humaines, de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II, a organisé, les 15 et 16 mars courant, un colloque international sur le thème «La gestion des ressources humaines dans les P.M.E. Marocaines : quelles pratiques pour la performance ?». L’événement a réuni un parterre de professeurs chercheurs et praticiens qui ont animé plusieurs ateliers débats autour de la problématique.

Quelles pratiques pour  la performance ?

La réflexion a été engagée sur la problématique liée à la gestion des ressources humaines notamment dans les PME qui représentent une grande partie du tissu économique, à savoir plus de 90% des entreprises marocaines. Une réflexion qui interpelle aussi bien les praticiens que les chercheurs qui sont unanimes quant à l’importance de l’intégration de la gestion des ressources humaines au cœur de la stratégie de développement de ces petites et moyennes entreprises.

Intervenant à l’ouverture de ce colloque, Noureddine Cherkaoui, professeur au master RH de la FSJES, a tenu a rappeler le constat principal qui a structuré l’idée de ce débat, à savoir «la brutalité de la crise actuelle et les événements que connaît le monde … qui constituent pour les entreprises et les administrations une mise à l'épreuve impitoyable de leurs choix stratégiques en matière de choix d’investissement, de fonctionnement, de la qualité de leurs dirigeants en ce qui concerne la maîtrise et même l’anticipation des risques, de la solidarité de leur management et de leur ressources humaines, et également des pratiques RH». Un constat partagé par l’ensemble des intervenants qui ont relevé les défis de la PME dans l’enjeu économique et social ainsi que la vision que les dirigeants devront développer afin d’intégrer de nouvelles conceptions et pratiques en matière de gestion des ressources humaines au même niveau que les stratégies économiques et financières de l’entreprise.

Jamal Eddine Tebba, professeur à la FSJES, a commencé son intervention par un petit rappel de l’histoire des RH qui, pendant les années 80, faisaient l’objet d’un petit chapitre dans la structure de l’entreprise, alors que maintenant, c’est une option à part entière, avec des masters et un travail de recherche très approfondi.
S’agissant de l’évolution de la fonction de gestion des RH, M. Tebba a expliqué qu’elle se base essentiellement sur deux éléments : le hard qui comprend la gestion de la rémunération, la gestion de carrière, les systèmes d’information RH…. Et le soft qui comprend l’élément humain, les hommes et les femmes qui font l’entreprise. C’est cet élément que le DRH est amené à gérer, il doit être en mesure d’incorporer la subtilité de la gestion de l’humain.

Pour sa part, Abdelkrim Guergachi, président de l’AGEF, a évoqué quatre idées de débat autour de la problématique de la gestion des RH dans les PME marocaines. Il s’agit, tout d’abord, de définir l’importance du DRH, ensuite, réfléchir sur sa fonction exacte et sur le contenu de sa mission pour conclure enfin sur son rôle au sein de la PME. En somme, M. Guergachi estime quele responsable RH doit inspirer sa force de la ressource humaine, il lui incombe la responsabilité de mettre en place un process pour garantir à chaque élément humain, un traitement valorisant en se basant sur un certain nombre de pratiques et d’outils qui permettent de garantir l’équité. D’autant plus que dans la PME, le nombre de salariés à gérer est relativement limité, d’où la facilité d’évaluer chaque salarié et donc de le récompenser.

De son côté, Abdellatif Komat, vice président de l’Université Hassan II, Aïn Chock chargé de la recherche et de la coopération, et responsable du master RH de la FSJES, a traité du lien entre la GRH et la performance de la PME, en expliquant qu’il est nécessaire de sensibiliser les PME sur l’importance du management RH comme vecteur de développement.

Il a également mis l’accent sur l’évolution de la notion de compétitivité, basée initialement sur la recherche de rentabilité, mais qui doit être accompagnée par des pratiques d’innovation, de qualité et de durabilité afin qu’elle évolue vers une performance globale qui intègre l’élément humain. «Le rôle du facteur humain est crucial, notamment par sa compétitivité et son savoir-faire» indique M. Komat. Et d’ajouter que «le capital humain d’une entreprise apporte une valeur ajoutée de part sa compétence et son expertise, car il représente un élément  imparfaitement imitable  qu’on ne peut remplacer par aucune autre ressource».

L’étude menée par l’équipe de recherche, à l’origine de ce débat, a été réalisée auprès de 73 entreprises industrielles marocaines, dont 70% sont des PME. Elle a porté sur le degré d’élaboration des pratiques de la gestion RH afin de définir les axes les plus élaborés et ceux qui le sont moins. Cette étude a démontré que dans plus de la moitié des PME, les pratiques RH restent à un niveau rudimentaire et/ou moyen. Concernant les axes, les résultats placent celui de la gestion des carrières en tête des pratiques les moins appliquées, suivie par l’évaluation de la performance et la stratégie de rémunération.

La PME devra donc s’intégrer dans une véritable stratégie de GRH en rendant cette fonction plus professionnelle et en l’impliquant davantage dans la stratégie de l’entreprise. Elle devra renforcer la prise de conscience du rôle d’une GRH efficace et intégrée pour l’amélioration de la performance.

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