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«Il faut créer une croissance génératrice d’emploi»

«Il faut créer une croissance génératrice d’emploi»
Aicha Beymik Membre de la commission Emploi et Relations sociales à la CGEM.

Le Matin Emploi : Quelles sont vos attentes dans le cadre du Conseil supérieur de la promotion de l’emploi ?
Aicha Beymik : Nous aspirons à ce que toutes les propositions de la CGEM, nos remarques et nos réticences soient prises en considération notamment en ce qui concerne le diagnostic sur lequel nous continuons de travailler ensemble. Pour nous, l’observatoire est un organe fondamental pour la promotion de l’emploi et de la formation. C’est un organisme vital pour le pays, mais qui n’est pas encore mis en place. Aujourd’hui, la CGEM a fait une proposition. Et un projet va être présenté par le ministère.

Ce projet répond-il aux attentes de la CGEM ?
Le projet ne répond pas à nos attentes. Nous sommes en négociations pour que l’observatoire soit le plus proche possible de la proposition de la CGEM qui est la plus objective. Elle propose une indépendance et une autonomie de cet organe et une direction qui émane des régions vers le central. Or, le projet d’observatoire tel qu’il est proposé aujourd’hui ne permet pas encore cette régionalisation. Celle-ci est prévue dans un second temps mais sans pour autant fixer le timing. Pour la CGEM, la régionalisation est fondamentale comme la mise en place d’un répertoire
«emploi et métiers » et d’un répertoire «emploi et compétence»s qui sont primordiales pour l’efficacité de cet observatoire. Aujourd’hui, on ne sait pas exactement comment l’observatoire va être mis en place. Si on rate ce rendez-vous, plusieurs axes relatifs à la stratégie de l’emploi vont en subir les conséquences.

Outre l’Observatoire de l’emploi, quelles sont, selon vous, les priorités pour promouvoir l’emploi au Maroc ?
Il s’agit, en premier lieu, de la nécessité de créer des emplois décents. Pour concrétiser cet objectif, il faut créer une croissance génératrice d’emploi. Jusque-là, la croissance au Maroc n’est pas génératrice d’emploi. Pour la création de l’emploi décent, des schémas sont à mettre en place notamment la problématique «formation-emploi», le coût de l’emploi, la rigidité du code du travail. Cette rigidité est liée au coût. En effet, on ne recrute pas aisément car on a peur d’être attaché à vie aux salariés et de ne pas pouvoir s’en séparer facilement. La flexibilité du marché n’existe encore pas au Maroc.
Le secteur privé est accusé de ne pas jouer son rôle dans la création de l’emploi. Qu’en pensez-vous ?
Le secteur privé n’est pas tout rose. Un grand effort est à déployer au niveau interne par le secteur privé afin de structurer, formaliser, normaliser et mettre en conformité sociale un certain nombre d’entreprises. Mais, il est à signaler que les conditions ne s’y prêtent pas à l’emploi en matière des dispositions légales, du coût de l’emploi, de la stabilité du climat du travail…Ce sont des axes sur lesquels œuvre la CGEM seule ou en collaboration avec les partenaires sociaux et le gouvernement.

En tant que patronat, quelles sont vos attentes au niveau du secteur de l’enseignement et de la formation ?
Aujourd’hui, nous attendons à ce que l’enseignement s’adapte à la réalité du terrain et qu’il comprenne exactement les attentes de l’entreprise. Il faut comprendre les besoins réels non seulement en termes de diplômes mais surtout en matière de compétences.

Le gouvernement mise sur l’auto-entrepreneuriat pour promouvoir l’emploi. Que pensez-vous du projet qui a été ficelé par le gouvernement en la matière ?
L’auto-entrepreneuriat est un axe de création et de promotion de l’emploi qui est très important. Il doit se faire en trois phases : avant, pendant et après la création du projet. À l’heure actuelle, certains mécanismes existent pour la phase antérieure à la création du projet. Peu de mécanismes sont mis en place pendant la création tandis qu’aucune mesure n’existe pour la phase suivante. Tout le monde ne peut pas être entrepreneur. Il s’agit d’un métier nécessitant des compétences techniques et managériales. Certaines personnes ne sont pas faites pour l’auto-entrepreneuriat et il faut, dans ce cas-là, leur expliquer que leur projet n’est pas viable. S’agissant de ceux qui ont les compétences et le profil requis, il faut les accompagner à long terme. 

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