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Accueil next Les ménages à bout de souffle

Les ‘'Panthères'' ont sorti leurs griffes

Les ‘'Lions'' n'ont pu rivaliser avec l'agilité et la vivacité des “Panthères''. Les coéquipiers d'Al Hmadaoui étaient lourds, tiraient leurs crinières derrière eux et ont laissé aux Gabonais un territoire vierge qu'ils ont su marquer de leur empreinte.

Les ‘'Panthères'' ont sorti leurs griffes
On ne croyait plus ce qu'on était en train de voir. Tout le monde se demandait si on jouait à Libreville, surtout avec les applaudissements du public marocain à l'égard des “Panthères'' du Gabon. Ces “Panthères'' ont sorti donc leurs griffes devant des “Lions'' pourtant rois de la jungle, mais pas pour ce soir. Les Gabonais n'ont pas attendu longtemps pour prendre en proie les filets marocains, gardés par un certain Karim Zaza, méconnaissable. Dès la 6e minute, quelque chose ne fonctionnait pas bien... Talal Karkouri, pourtant chevronné et qui connaît bien les règles de la défense, remettait un ballon court à son gardien. Zaza a paniqué et a sorti le ballon “en chandelle''. Les premières confusions ont commencé dès cet instant.

Les coéquipiers de Chamakh vont alors avoir un sursaut d'orgueil. Ils sont passés à l'action. Ils ont commencé à faire pression sur leurs adversaires, contre-attaquer et même rater des occasions franches de buts, comme celle qui s'est présentée à Youssef Hadji à la 13e minute, après un bon service de la gauche de la part de l'attaquant des Girondins Marouane Chamakh. Les vingt minutes qui vont suivre cette action vont s'avérer très révélatrices du sort du match, surtout pour notre adversaire du jour. Les Gabonais vont prendre en main le match et contrôler le milieu de terrain d'une poignée de fer. Ni Safri ni Kharja n'ont pu rivaliser avec l'agilité et la vivacité des “Panthères''. Les “Lions'' étaient lourds, tiraient leurs crinières derrière eux et ont laissé aux “Panthères'' un territoire vierge qu'elles ont su marquer de leur empreinte. A la 34e minute, les “Panthères'' vont définitivement prendre les commandes. Le sociétaire de Dijon, club de deuxième division en France, subtilise le ballon d'entre les pieds des attaquants marocains, se déjoue de la défense, prend tout le monde de vitesse et le glisse au fond des filets de Karim Zaza, incapable d'intervenir (0-1). Quatre minutes plus tard, Zita, de la droite, démarre une accélération digne d'une “Panthère'' affamée et qui veut assouvir sa soif, dépasse tous les “Lions'' qui campaient en défense et sert son coéquipier qui se voit refuser son but à cause d'un hors-jeu.

Les “Lions'', qui sentaient le match filer d'entre leurs griffes, vont réagir par le biais de Youssef Hadji qui voit encore son ballon buter sur Ovono Ebang, le gardien de la tanière gabonaise. On jouait la 42e minute. Juste après, ce sont les “Panthères'' qui surgissent encore. Et de quelle manière... Dans les arrêts de jeu, Nguema, l'un des meilleurs Gabonais durant le match, a exécuté un corner dans la surface de réparation marocaine. Roguy Meye, qui évolue en Turquie, a sauté sur les pointes de ses pieds, comme un vrai félin, plus haut que toute la défense marocaine, pour intercepter le ballon dans l'air et le pousser au fond des filets (0-2). Le coup de grâce... Le reste du match n'était que des détails. Malgré l'entrée tardive de Taarabt qui a fait bouger un peu le milieu de terrain, cela n'a pas suffi. Taarabt avec sa vivacité et sa dynamique ne pouvait pas faire grand-chose. Une seule main n'applaudit jamais.

Boussoufa a aussi fait des siennes sur le côté droit. D'ailleurs, c'est lui qui était l'origine des deux occasions ratées de Mounir Hamdaoui, malchanceux. Le buteur de l'Eredivisie s'est vu deux ballons écrasés sur les bois gabonais. Le premier sur le poteau gauche et le deuxième sur une frappe puissante qui a fait trembler la transversale. Il a attendu jusqu'à la 84e minute pour enfin voir son ballon au fond des filets. Cette fois, il a repris un centre de la gauche de la tête pour enfin tromper le gardien de la tanière gabonaise, vigilant jusqu'à cet instant (1-2). Le public a commencé à croire de plus en plus à une égalisation. Mais ni les débordements de Boussoufa ni les pénétrations de Taarabt n'ont été en faveur de l'équipe nationale. Le score en est resté là... Les “Panthères'' ont humilié les ‘'Lions'' à Casablanca devant des milliers de spectateurs.

Il faut le reconnaître. Les “Lions'' ont sombré dans la désillusion et peut-être une sous-estimation de l'adversaire. L'équipe nationale a paru désordonnée tactiquement, techniquement et même physiquement, au mérite et à la grandeur d'une modeste équipe du Gabon qui a été plus présente et plus décisive. Les chances de l'équipe marocaine se minimisent surtout que le prochain match se jouera contre l'équipe du Cameroun blessée dans son orgueil. Serait-il là l'éclipse des “Lions de l'Atlas'' en faveur des autres équipes du continent africain ? A suivre…
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L'élève surclasse le maître

Les ‘'Panthères'' du Gabon ont été plus soudées et mieux organisées sur le terrain. Elles ont respecté la tactique du jeu de leur entraîneur Alain Giresse. De l'autre côté, l'équipe du Maroc a été dispersée, divisée et chaque joueur voulait garder le ballon pour lui et ne trouvait aucune assistance de ses coéquipiers. Chose qui faisait que ces derniers perdent très vite la balle pour se mettre après en danger. Il faut aussi signaler la vivacité et l'intelligence des joueurs gabonais. Leur moyenne d'âges faisait d'eux une équipe jeune mais qui a su tenir la dragée haute à une équipe marocaine expérimentée.
A. Giresse a profité donc du mauvais coaching de l'entraîneur des Lions de l'Atlas pour le battre devant ses inconditionnels, qui n'ont pas hésité à scander le nom de Badou Zaki après cette humiliation.

Déclarations

Mehdi Benatia :
«On a fait une mauvaise première mi-temps. On a essayé de réagir par la suite, mais on n'avait pas de chance. Le football parfois c'est comme ça. On a touché des poteaux sans pouvoir concrétiser. Maintenant, il va falloir aller gagner à l'extérieur. Cela va être dur mais on n'a pas le choix. Depuis ce soir, on va devoir analyser ce qui n'a pas marché pour pouvoir corriger les anomalies.»

Yessi Achi  :
«C'était très difficile. Dieu merci, on a empoché les trois points de la victoire. Maintenant, je pense que la qualification pour le Mondial est jouable. Il faudra continuer sur cette lancée. Il ne faut, surtout, pas négliger aucune équipe parce que toutes les équipes du groupe A sont de gros calibres. »

Stéphane Nguema :
«Je pense qu'on est tombé sur une bonne équipe marocaine mais on l'a bien étouffée. Je pense également que c'est notre solidarité qui nous a permis de remporter les trois points. On sait que le Cameroun a perdu mais avec cette victoire, on a de l'ambition. C'est vrai, on est tombé dans une poule difficile, on le savait dès le départ, mais on va s'accrocher. Cela fait du bien, on va savourait cette victoire et on va bien aborder le deuxième match face au Togo à Libreville.»

Didier Evono Ebang (gardien) :
«L'équipe du Maroc a eu vraiment de la malchance et le football c'est ça, si tu rates des occasions, tu perds. Pour nous, il reste encore cinq finales à jouer, le prochain match c'est à domicile contre le Togo et j'espère qu'avec la grâce du bon Dieu, on pourra gagner. »

Marouane Chamakh :
«Non, on n'a pas sous-estimer le Gabon. En Afrique, on ne peut sous-estimer aucune équipe. Il faut voir ce qui n'allait pas ce soir et faire en sorte de rectifier les lacunes qui nous ont fait défaut. Le fait qu'on prenne un premier but au début, c'est vrai que cela nous a, un petit peu, démoralisé. On aurait dû marquer en premier... Ce n'est pas juste, la défense était mal en point. Nous, on est les premiers défenseurs. C'est un échec, on est très déçu. Le reste des qualifications sera difficile. L'équipe camerounaise aimera gagner puisqu'elle joue chez elle. Nous, on garde encore espoir.»

Youssef Hadji :
«Il faut se battre et aller prendre des points à l'extérieur. Le Gabon a su le faire, pourquoi pas nous ? On a perdu trois points, j'espère qu'on ne sera pas pénalisé par la suite et ne plus perdre à domicile. On a fait des erreurs. Aussi, il ne faut pas le cacher, il faut qu'on corrige certaines lacunes le plus rapidement possible.»

Youssef Safri :
«Je pense qu'on a manqué notre chance. On n'a pas pu marquer en premier. Le second but nous a ‘'tués''. Mais cela reste le premier match des qualifications, la route est encore longue...
On est sûr que cela ne va pas “nous mettre à terre''. Pour être honnête, c'était vraiment une défaite stupide devant notre public et sur notre terrain. C'était un choc pour nous. Jamais les choses n'ont été si faciles. Et je le redis encore, nous avons manqué notre chance. Les joueurs ont fait leur devoir, je pense que ce sont quelques fautes qui nous ont coûté très cher. On était préparé à 100% parcequ'on savait qu'il n'y avait aucun maillon faible parmi ce groupe. Tout le monde parlait du Cameroun, du Maroc, du Togo. Maintenant, on va commencer à parler du Gabon. Ce que je souhaite, c'est que cette défaite n'affecte pas le moral des joueurs et qu'ils feraient mieux la prochaine fois.»

Alain Giresse, entraîneur du Gabon :
«On n'est pas venu pour gagner ici. On visait au meilleur des cas un match nul, mais voilà, on a gagné, c'est une bonne chose surtout que nous avons connu plusieurs problèmes de préparation. Il ne faut surtout pas s'enflammer. La compétition est encore longue... Mes joueurs ont respecté les consignes que je leur ai demandé d'appliquer. On a su profiter des occasions que nous avons eues. On a su jouer avec les moyens que nous avons. On n'a pas des individualités qui peuvent faire la différence. On va continuer à travailler dans ce sens.»

Roger Lemerre, sélectionneur de l'équipe nationale. :
«Je pense à la déception de tous les Marocains qui attendaient une victoire. On s'aperçoit que dans les compétitions officielles, le jeu apporte peu, ce qui compte c'est le résultat. Et Aujourd'hui, on le sait. C'est dommage parce que je pense qu'on avait abordé ce match-là dans des meilleures conditions offensives. Par contre, le hic c'est que nous avons sous-estimé les réactions des Gabonais, à savoir les contre-attaques qui nous ont énormément fait du mal. Et c'est vrai, quand vous joué l'attaque, pour vous mettre à l'abri, il faut marquer des buts, on a pas eu assez de chance. Eux par contre ont très bien négocié les contres et nous ont mis en difficulté, ce qui a ébranlé tout le stade. La chose importante que je veux retenir dans cette rencontre, c'est la deuxième mi-temps. Pourquoi ? Parce qu'à aucun moment, il n' y a eu pas de faiblesse de l'un ou l'autre joueur. On a continué sur notre lancée pour revenir au score, mais malheureusement, le football a cette particularité de na pas rendre assez souvent à celui qui domine justice. Nous avons eu une reprise sur la barre et une autre sur le poteau, on aurait pu revenir au score, voire gagner (3-2), mais les Gabonais ont bien profité des contre-attaques. L'avenir on le connaît en termes de point. Avec ce score, on est dernier de la classe. Bien entendu, il ne faut pas désespéré. Arithmétiquement, il y a une possibilité de revenir… Mais c'est vrai qu'il y a déjà un ‘'joker qui a brûlé''. Entamer la compétition avec zéro point, en plus chez soi, n'est pas chose aisée. On est là avec trois points de retard avec le Togo et le Gabon, c'est énorme mais parfois, il y a des revirements de situation. On va tout faire pour remettre les choses au point .»
Propos recueillis par Abderrahman Ichi et Rachid Nahli
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