Matin Sports : Pour quelles raisons Haj Hanat voulait-il quitter son poste de président du Raja de Casablanca?
Abdeslam Hanat : La seule véritable raison est liée à mon état de santé. Il avait été convenu avec tous ceux qui m’ont approché au début de la saison 2010-2011 que ma présence à la tête du Raja ne pouvait aucunement excéder une année. À la fin de cette même saison, j’ai émis le souhait de céder ma place. On m’a demandé de patienter un peu en attendant de trouver une alternative. Et devant le mouvement de contestation et de déstabilisation qui s’est injustement installé, j’ai déclaré que je ne quitterai jamais un bateau partant à la dérive. J’ai donc attendu que la situation se stabilise pour mettre fin à ma mission.
Pourquoi êtes-vous donc revenu sur votre souhait de quitter le club?
Je ne suis absolument pas revenu sur ma décision. L’ensemble des membres du bureau, le président du comité directeur et les anciens présidents m’ont demandé de continuer jusqu’à la fin de la saison pour ne pas perturber la marche de l’équipe. J’ai promis d’y réfléchir avant de prendre une décision définitive.
Certains imputent votre intention de partir à la mauvaise santé financière du club, qu’en pensez-vous ?
En ce qui concerne la trésorerie, je peux vous assurer qu’aucune équipe au Maroc ne peut se targuer aujourd’hui d’avoir une situation florissante. Au Raja, et à ce jour, tous les salaires et primes des joueurs, du staff technique et administratif ont été réglés, à quelques exceptions près. Ce n’est pas le cas de plusieurs autres équipes nationales. Cet argument a été colporté par certains organes de presse depuis octobre 2010. À les entendre, on aurait déjà mis la clef sous le paillasson depuis cette date. Non, ce n’est pas du tout vrai. Se concentrer dans un hôtel de luxe à El-Jadida et procéder à des recrutements de choix demande de l’argent. Alors de grâce, cessons de dire n’importe quoi !
Quels critères doit avoir votre successeur pour réussir à diriger un club où la pression est trop forte ?
Il doit surtout et avant tout être rajaoui de souche, être un bon gestionnaire. Il doit en outre être fédérateur et savoir gérer les crises, surtout celles qui sont préfabriquées et alimentées par des personnes malintentionnées.
Tout le monde s’accorde à reconnaître que vous avez effectué un mercato de choix. Est-ce à dire que le Raja nourrit de grandes ambitions cette saison?
Effectivement, lors du dernier mercato, nous avons procédé à des recrutements ciblés dans le but de combler le vide dans certains postes. Notre objectif est donc clair, c’est celui de conserver notre titre et de nous qualifier pour les groupes de la ligue des champions d’Afrique.