Le coup de bélier des «Sardi», «Timahdit»

L'élevage au Maroc qui participe au produit intérieur brut (PIB) agricole à hauteur de près de 26%, fournit, en la circonstance, une véritable bouffée d'oxygène pour la campagne. Mais c'est surtout celui des ovins qui constitue la source essentielle de revenus des agriculteurs. Une manne très consistante, puisque environ quatre millions de têtes sont sacrifiées chaque année à l'occasion de l'Aïd AI Adha.

Bon an, mal an, les transactions commerciales concernant les animaux destinés au sacrifice dégageront un chiffre d'affaires estimé à plus de 6,5 MMDH qui seront transférés en grande partie au milieu rural. Pour cette année, on s'attend à ce que les transactions réalisées le jour de l'Aïd se traduisent par un chiffre d'affaires de 7 MMDH. Le secteur de l'élevage, qui contribue pour 38% à la production nationale de viandes rouges, constitue la principale source de revenu des fellahs, notamment dans les régions de l'Oriental, du plateau central et des Moyen et Haut-Atlas.

Le cheptel ovin est caractérisé par une grande diversité de races bien adaptées aux conditions du milieu, dont les principales sont "Sardi" (Settat, Kalâat Sraghna), "Timahdit" (Meknès, Ifrane, Boulemane, Khénifra, Béni Mellal, Khémisset), "Béni Guil" (Oujda, Figuig, Boulemane, Jérada, Taza), "D'mane" (Errachidia, Ouarzazate) et "Boujaâd" (Khouribga, Béni Mellal, Boujaâd, Oued Zem). Par ailleurs, l'élevage ovin joue d'autres rôles: il assure une trésorerie permanente pour la majorité des éleveurs, il contribue à la fertilisation des terres cultivées par la production du fumier et il approvisionne l'industrie en matières premières (laine et peaux).

La population ovine du Maroc est caractérisée par une riche biodiversité. En effet, plusieurs races très variées et relativement bien adaptées à leurs biotopes vivent au Maroc. Le mode de l'élevage ovin pratiqué dans le Moyen-Atlas est la conduite extensive sur parcours hors et sous forêt. Toutefois, on assiste à deux calendriers alimentaires : celui de la commune rurale Timahdite et l'autre de la commune rurale Aguelmouse.
A Timahdite, par exemple, pendant la sécheresse de l'été, les forêts jouent un rôle très important dans l'alimentation du bétail par les herbes et les feuilles protégée du soleil.

A Aguelmouse, les forêts sont exploitées parallèlement au parcours. Leur utilisation maximale est en printemps. La supplémentation des ovins pendant l'époque de disette est basée sur la fourragère (foin de vesce-avoine) et l'orge grain. La paille est distribuée seulement en cas de pénuries fourragères. Tandis que l'utilisation des concentrés est encouragée par les subventions étatiques. Les quantités d'orge utilisées pour le déprimage sont distribuées aux agneaux nés en hiver.
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Races locales

La race Sardi se caractérise par une fertilité moyenne qui est de l'ordre de 90 à 98%. Le poids à la naissance est en moyenne de 3 à 4 kg. Le poids moyen adulte est de 70 à 100 kg chez le bélier. Les croissances moyennes sont de 170 à 220g/j entre 10 à 30 jours et 160 à 200 g/j entre 30 et 70 jours. Pour la production de laine, la toison est blanche, dense et homogène, sans taches, ni jarre, ni fibres colorées.

Le poids moyen de la toison est de 2,2 kg.
Pour la race Timahdite, le poids à la naissance est en moyenne de 3,2 à 3,8 kg. Celui à 70 jours est de l'ordre de 14 à 18 kg. Le poids moyen adulte est de 60 à 80 kg chez le bélier.
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Des achats en un seul clic

Commander le mouton de l'Aïd Al Adha est possible grâce à l'Internet. C'est une idée originale de Nabil El Alami, propriétaire de ‘'Khayrat Farms'', qui a pris l'initiative de construire un site Internet pour permettre aux acheteurs d'entrer dans un marché virtuel du bétail et de choisir, selon leur goût et leur budget «le mouton» de l'Aid, selon le portail Menara.

Le site www.Anaam.net offre en effet à l'internaute la possibilité d'acheter l'ovin de son choix et d'être livré à domicile. Nabil Al Alami, son concepteur, est directeur d'un cabinet de consulting dans le diagnostic stratégique des entreprises et l'étude des marchés à Casablanca. M. El Alami a créé en 1996, dans la province d'El Jadida, une ferme agricole d'élevage d'ovins, de caprins et de bovins. Une exploitation de 33 hectares qu'il a transformée en une véritable entreprise, dont le capital est estimé à 3.500.000 DH.

Le but d'Anaam.net est d'ouvrir un marché des produits de Khayrat Farms, afin d'établir une relation directe entre le producteur et le consommateur, en éliminant les intermédiaires. Cette relation aura un effet direct sur le prix de vente, la fidélité des clients et sur le service accordé. L'offre s'adresse avant tout à la nouvelle génération de cadres, qui n'a souvent pas le temps d'aller au souk du bétail choisir la bête du sacrifice, selon Nabil Alami.