Les Ghanéens, organisateurs de la 26e Coupe d'Afrique des nations (Can-2008) de football, ont vu leur rêve de s'illustrer à domicile brisé par les Rois de la jungle camerounais, qui les ont évincés au stade des demi-finales, jeudi soir au stade Ohene Djan à Accra (1-0).
Jeu collectif contre mental d'acier. (Photos : AFP)
MAP
09 Février 2008
À 06:53
Les protégés de Claude le Roy, qui comptent quatre titres à leur palmarès, souhaitaient jouer leur septième finale, mais il s'est avéré qu'ils n'en avaient pas les moyens.
En effet, ils n'avaient jamais impressionné depuis le début du tournoi, sauf contre le Maroc au dernier match du premier tour (2-0), ce qui les a soumis à une grande pression et leur a valu les critiques de leurs fans.
Les Black Stars, qui devront tenter de faire mieux en match de classement samedi à Kumasi contre le perdant de la seconde demi-finale (Egypte-C.Ivoire), avaient déjà échoué au dernier carré en 1996, en Afrique du Sud. "On n'a pas eu de faiblesses et la différence a été faite au niveau du mental", estime Claude le Roy, expliquant que son équipe, dotée de grands joueurs, a fait jeu égal face au Cameroun et que ses protégés n'ont pas à rougir de cette défaite.
Quant aux Lions indomptables, quadruples vainqueurs de la Can, ils atteignent la sixième finale de leur histoire et n'avaient perdu qu'une seule fois, en 1986. Ils avaient chuté en demi-finale à deux reprises, en 1972 face au Congo et en 1992 face à la Côte d'Ivoire, futur champion.
Les Camerounais avaient remporté leur premier titre en 1984, au moment où les Ghanéens avaient déjà en poche leurs quatre couronnes continentales, dont la dernière remonte à 1982.
Lors de ce duel Ghana-Cameroun, il y avait également un choc entre les entraîneurs allemand Otto Phister et français Claude le Roy. Les deux techniciens, qui se connaissent parfaitement, ont plusieurs points en commun pour avoir notamment vécu leurs moments de gloire sur le continent noir. Les deux équipes se sont affrontées pour la 13e fois seulement en 50 ans d'existence de la Coupe d'Afrique.
Phister, qui a fait sa première apparition en Coupe d'Afrique en 1972 avec le Rwanda, avait gagné avec le Ghana la Coupe du monde des -17 ans en Italie et avait terminé deuxième de la Can-1992 derrière la Côte d'Ivoire, avec les Blacks Stars du légendaire Abedi Pele. Le technicien allemand avait également mené le Burkina Faso à la Can-1978 au Ghana.
Pour sa part, le sélectionneur des Black Stars avait déjà entraîné les Lions indomptables, les emmenant au deuxième de leurs quatre titres africains, en 1988 au Maroc. Et c'était au moment du Cameroun d'antan, avec les inoubliables Roger Milla, Abega, Kunde et le portier Thomas N'kono.
Lors de cette première demi-finale, les Ghanéens, qui ont joué sans leur capitaine emblématique John Mensah, ont éprouvé toutes les difficultés du monde à imposer leur jeu, même si c'était un match tactique au cours duquel aucune équipe n'a osé prendre le risque.
D'autant que la tâche des joueurs a été rendue délicate par une pelouse très lourde en raison de son gazon long, comme c'était déjà le cas lors du match d'ouverture.
Le jeu s'est concentré ainsi au milieu de terrain avec des tentatives par intermittence à mettre à l'actif des Ghanéens, tantôt par des tirs de loin et parfois par des infiltrations des flancs, mais tombaient souvent sur une défense camerounaise accrocheuse, menée par l'inoxydable capitaine Rigobert Song.
Vers la fin de la première période, Geremi Njitap a failli tromper la vigilance du portier ghanéen Richard Kingson d'un tir puissant décroché des trente mètres, suite à une balle arrêtée, mais il a trouvé la transversale. Après la pause, les hommes d'Otto Phister reviendront métamorphosés et ne tarderont pas à passer à l'action, face à des locaux très hésitants et imprécis. Ils parviendront à trouver la faille à la 71e minute, par l'entremise du remplaçant Alain Nkong. Celui qui vient de relever Job Joseph Desire, va prendre de vitesse la défense ghanéenne suite à une lancée de Samuel Eto'o, avant de loger le cuir dans les filets adverses, donnant l'avantage aux siens.
Les protégés de Claude le Roy se jetteront corps et âme dans la bataille pour revenir au score, mais pécheront par précipitation. Les Camerounais termineront à dix après l'expulsion d'Andre Bikey Amougou, renvoyé aux vestiaires par l'arbitre marocain Abderahim El Arjoune, mais c'était trop tard pour les Ghanéens pour en profiter afin de revenir dans le match.
Otto Pfister fier "Je suis très fier de cette qualification pour la finale et je tiens à remercier tous les joueurs pour leurs efforts consentis le long du match", s'est félicité le technicien allemand Otto Pfister au terme de la rencontre, mettant en exergue les multiples obstacles qui empêchent le bon déroulement de cette compétition. "C'est l'Afrique, j'y travaille depuis de longues années. Il y a vraiment beaucoup de problèmes mais il faut faire avec. C'est un grand exploit pour nous d'atteindre la finale, nous avons un mental fort et nous allons mettre tous nos moyens pour remporter le titre", a-t-il dit.