29 Juin 2021 À 19:55
Revoir le statut de la fonction publique qui date des années 1960, souligner l’apport révolutionnaire de la loi 59-19 sur la simplification des procédures et des formalités administratives, l’enrichissement du site «Idarati»… Ce sont quelques-uns des sujets abordés lors de la dernière «Matinale» organisée, vendredi dernier, par le Groupe le Matin, autour de la thématique «L’administration digitale, une avancée au service du citoyen et de l’économie».r>Ces sujets abordés ont été débattus par des gens qui ont roulé leur bosse dans l’administration publique. C’était plus particulièrement le cas du secrétaire général du département de la Réforme de l’administration, Ahmed Laamoumri, avec une expérience de plus de trois décennies, et qui s’est exprimé sur l’ensemble de ces sujets avec un langage franc et direct. Il a évoqué, lors de cette rencontre, le travail effectué pour se conformer aux exigences de la loi 59-19. Relevant le nombre important de procédures qui sont digitalisées (voir : www.lematin.ma), il a souligné, dans ce sens, que la digitalisation de l’ensemble des procédures, qui sont actuellement à presque 23%, doivent être «injectées» dans les délais (la loi a imparti un délai de 5 ans pour le faire).
Il a également appelé à ce que des voies de recours soient accordées aux usagers dans les cas où des fonctionnaires refusent de se conformer aux procédures prévues.r>Selon lui, en matière de digitalisation, il faut penser aussi à l’environnement existant, notamment celui juridique. Dans ce cadre, il a beaucoup insisté sur ce qu’il a qualifié de «souci du statut de la fonction publique». «Ce statut a été revu 14 fois, il est temps de procéder à sa refonte. Pour qu’il y ait un changement dans la fonction publique, il faut rompre avec ce statut. On ne peut pas développer une transition digitale avec un tel statut», a-t-il déclaré. Il a insisté en liant la question du statut à la préoccupation d’attirer les meilleurs profils au sein de l’administration pour accompagner l’opération de digitalisation.r>Ce sujet l’a d’ailleurs amené à bifurquer vers un autre, celui lui de la contractualisation. Mécanisme qu’il a présenté comme une alternative, tout en disant qu’il faut rester «vigilant». «Le recrutement par contrat, oui, mais 80% des profils recrutés via ce dispositif ont une tendance politique. Il faut peut-être prévoir une instance indépendante pour assurer un intermédiaire et évaluer les besoins et ne pas donner la main à un politique. Il faut changer le système de fonction publique, la relation avec le politique et abolir certaines pratiques», a-t-il plaidé. r>