01 Août 2023 À 15:12
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Non, la Narsa ne marginalise pas les professionnels de l'enseignement de la conduite ! Ces derniers, par l'intermédiaire de l'Union nationale des associations des auto-écoles et de la sécurité routière (UNAAESR), avaient diffusé un communiqué listant une série de reproches à l'adresse de l'Agence.
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Mais pour le directeur de l'Agence, ces reproches n'ont pas lieu d'être, étant donné que la Narsa travaille d'arrache-pied pour réformer le secteur de l'enseignement de la conduite, en concertation constante avec les professionnels. «Nous comprenons qu'il y ait parfois, non pas une réticence, mais une mauvaise compréhension de certaines dispositions par certains professionnels, mais l'administration et son management sont là pour élucider les zones d'ombre», déclare Nacer Boulaajoul au «Matin», assurant que «l'administration n'a jamais eu l'intention d'étouffer le secteur, mais plutôt de le moderniser et d'assurer l'encadrement nécessaire des professionnels pour relever le niveau de la formation dispensée aujourd'hui dans les auto-écoles».
La Narsa travaille actuellement sur un vaste projet de modernisation du secteur de l'enseignement de la conduite. «Ce n'est pas une tâche facile, mais nous la gérons avec les professionnels. Parfois, tout le monde n'est pas d'accord, et c'est normal, mais nous pensons que cette approche participative et l'ouverture aux professionnels sont nécessaires», indique M. Boulaajoul. Parfois aussi, «bousculer les habitudes et sortir des zones de confort n'est pas toujours évident pour certains professionnels», dit le responsable. «Aujourd'hui, nous essayons de les rassurer en leur expliquant que chaque fois qu'il y a un changement ou une amélioration, c'est pour le bien du secteur. Malheureusement, il y avait un certain nombre de pratiques qui nuisaient au secteur à travers une concurrence anarchique entre les professionnels, faisant qu'un certain nombre d'éléments n'étaient pas respectés. C'est pourquoi l'administration se doit d'intervenir pour que la réglementation soit appliquée sur un pied d'égalité», soutient-il.
Ce chantier, sur lequel la Narsa planche vigoureusement porte sur plusieurs programmes. Parmi ces programmes, il y a celui du renouvellement de l'examen théorique, qui est en cours de finalisation. «Les 1.000 questions ont été complétées, finalisées et livrées. Aujourd’hui, nous sommes en train de tester le système informatique qui va supporter la base de questions de cette épreuve théorique», nous explique M. Boulaajoul. De même, poursuit-il, la Narsa travaille également sur un programme d’automatisation de l’examen pratique.r>En matière de formation, il y a la plateforme e-learning qui a été élaborée avec les professionnels et qui est en phase de test. «C’est la première fois que l’administration met à la disposition des professionnels une plateforme e-learning contenant les outils didactiques et pédagogiques et qui sera mise à la disposition des candidats aux permis de conduire pour mieux préparer leurs examens», fait savoir M. Boulaajoul. «Nous avons déjà fait suivre une formation à un groupe de professionnels proposés par leurs organisations afin de recueillir leurs commentaires et les éventuelles améliorations à apporter au système avant sa généralisation».
La Narsa est également en train de finaliser un schéma directeur de l’enseignement de la conduite de plusieurs volets. Il y a un volet «analyse de l’activité» mis en place pour dégager le taux de remplissage par province et par commune. Il y a aussi un volet «audit des auto-écoles» pour savoir exactement dans quelle mesure ces établissements respectent le cahier des charges qui régit le secteur, souligne le directeur de l’Agence.r>La Narsa a également mené une enquête «satisfaction client» pour recueillir l'avis des usagers des auto-écoles. «Aujourd'hui, nous sommes en train d'agréger les données pour avoir une idée de la répartition de l'activité dans le pays à l'aide d'un certain nombre d'indicateurs, et aussi pour identifier les zones où il peut y avoir un réel besoin afin de pouvoir ensuite réguler l'octroi des agréments aux nouvelles auto-écoles. Ce travail tient compte des auto-écoles en activité et de leur viabilité économique», précise le responsable.
Des actions sont également en cours pour pallier le manque de moniteurs. Un arrêté a été signé (à la demande des professionnels de l’auto-école) et est en cours de publication, annonce M. Boulaajoul. Toujours en relation avec les moniteurs, ceux-ci vont commencer à bénéficier d'une formation continue, du fait qu'à date d’aujourd'hui ils n'ont jamais suivi de formation depuis qu'ils ont été agréés. «Aujourd'hui, les instructeurs qui ont reçu leur carte de moniteur en 2018 vont bénéficier d'une formation continue», annonce encore le responsable. De plus, la Narsa compte lancer également une formation qualifiante pour répondre au besoin en moniteurs, après une année de formation, afin de réguler l'offre et la demande sur ce plan, fait savoir M. Boulaajoul, rappelant que les centres de l'OFPPT forment actuellement entre 250 et 300 moniteurs par an.
Par ailleurs, et dans le souci de professionnaliser encore plus les auto-école, la Narsa est en train d’implémenter une formation initiale destinée aux gestionnaires ou propriétaires des auto-écoles. «L’objectif étant d’accompagner ces auto-écoles pour qu’elles puissent s’aligner sur les standards et les bonnes pratiques en vigueur à l’échelle internationale». Un effort est également fait pour soutenir le renouvellement du parc des auto-écoles, et la Narsa accorde une priorité aux professionnels qui veulent remplacer leurs véhicules arrivés à un certain âge.