Fête du Trône 2006

L'Afrique dans les cœurs

17 Avril 2007 À 17:50

Ce n'est pas la première ni certainement la dernière fois qu'un haut responsable africain en appelle à ce que le Royaume du Maroc reprenne sa place au sein de l'Union africaine, héritière de l'OUA à la création de laquelle notre pays a activement pris part en 1961.

Ce n'est pas non plus la première fois que le paradoxe est dénoncé d'une situation où l'illégalité n'a que trop persisté, à savoir l'héritage du complot qu'un certain Edem Kodjo, alors secrétaire général de l'OUA, avait fomenté en 1984 contre le Maroc pour faire admettre la fantomatique rasd et, par conséquent, pousser le Maroc à dénoncer la manœuvre et à quitter l'organisation panafricaine.

Le dernier témoignage nous provient de Cheikh Tidiane Gadio, ministre sénégalais des Affaires étrangères, qui non seulement a demandé à ce que « le Maroc reprenne le plus rapidement possible toute sa place dans l'Union africaine », mais que celle-ci doit « enlever cette épine du pied », consistant à « tenir le Maroc en dehors de l'UA et à y maintenir une entité qui n'est pas encore reconnue ». L'a-t-elle jamais été au demeurant par la communauté africaine, exceptées l'Algérie et l'Afrique du Sud ? Ce n'est pas dénoncer seulement le déni de la loi que le chef de la diplomatie sénégalaise entreprend, mais rappeler des principes de base qui sont au cœur de la charte même de l'organisation panafricaine.

Celle-ci reconnaît-elle des Etats constitués ou des mouvements séparatistes ? Il existe des dizaines pour ne pas dire plus de mouvements analogues sur le continent africain, de la Somalie au Darfour et jusqu'en Afrique du Sud même. Ils réclament l'indépendance ou la sécession et se proclament comme des Etats libres.

Et pourtant, l'organisation ne les reconnaît pas, comme elle a reconnu la rasd !
La contradiction ou l'anachronisme est là ! Le Maroc ne saurait l'accepter et encore moins le cautionner. Pourtant, il ne s'est pas départi de son ancrage réel, historique et ethnique, en Afrique.

Cofondateur dès janvier 1961 de l'OUA, dans le cadre de ce qu'on appelait autrefois le groupe de Casablanca (Ghana, Egypte, Maroc, Tunisie, Ethiopie, Libye, Soudan, Guinée-Konakry, Mali et GPRA), notre pays - et le ministre sénégalais l'affirme – « n'a jamais lâché le continent africain, ne s'est jamais découragé du continent africain et reste une entité majeure dans le développement de la renaissance de l'Afrique ». Un tel témoignage a valeur de symbole.

Explicite, sincère et spontané, il fait la part des choses et constitue le meilleur hommage à la sagesse et à la perspicacité des Rois du Maroc, feus S.M. Mohammed V, S.M. Hassan II et, aujourd'hui, Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui fait de l'Afrique un continent de prédilection.
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