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Examen du décret de dissolution du Parlement

La cour constitutionnelle tente ainsi d'apaiser la grave crise politique que vit le pays

18 Avril 2007 À 13:26

La Cour constitutionnelle d'Ukraine a commencé à examiner mardi le décret de dissolution du Parlement, à l'origine d'une grave crise
politique, tandis que le président Viktor Iouchtchenko et le Premier ministre Viktor Ianoukovitch cherchaient du soutien en Europe.A l'issue de mois de tensions, Viktor Iouchtchenko, un pro-occidental, a prononcé le 2 avril la dissolution du Parlement mais celle-ci est contestée par la majorité gouvernementale pro-russe de M. Ianoukovitch qui a saisi la Cour pour obtenir l'annulation du décret.

Les 18 juges de la Cour se sont réunis à 9h30 locales pour une première journée d'audience avec des représentants du Président, du gouvernement et du Parlement. Ils ont jusqu'au 5 mai pour rendre leur verdict. Dès le début, les débats ont traîné en longueur, butant sur de nombreuses questions de procédure, tandis que les pro-russes réclamaient une décision rapide.

Cette première session a aussi été émaillée de piques entre des juges et des intervenants des deux camps.

Dans ce contexte, le président de la Cour, Ivan Dombrovski, a émis des doutes sur la possibilité de conclure cette affaire rapidement. "Tout le monde attend de la Cour un travail constructif mais, vu le nombre de requêtes et de questions, elle ne pourra pas rendre vite sa décision", a dit le juge, cité par l'agence Interfax.
Des centaines de partisans du Parti des régions de M. Ianoukovitch et du Parti socialiste, tous deux membres de la majorité pro-russe, se sont rassemblés devant le siège de la Cour. Plusieurs dizaines d'inconditionnels du président Iouchtchenko ont eux aussi manifesté. Aucun incident n'a été rapporté.

Une juge, dont l'entourage avait été pointé du doigt pour corruption présumée par les services de sécurité ukrainiens (SBU) proches du Président, a improvisé une conférence de presse pour assurer avec véhémence qu'elle ne se laisserait pas intimider par ces accusations.
"Je ne vais en aucun cas me désister et vais continuer
à travailler sur ce dossier", a martelé Suzanna Stanik.

Le 10 avril, cinq juges de la Cour constitutionnelle avaient déjà dénoncé des pressions "grossières" de la part de la majorité gouvernementale et demandé des gardes du corps.

Sur une place centrale de Kiev, où ils manifestent
régulièrement contre la dissolution du Parlement, au moins 5.000 partisans du Premier ministre étaient de nouveau rassemblés mardi.
A Donetsk (est), fief de M. Ianoukovitch, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté, brandissant des pancartes sur lesquelles il était écrit "Donetsk est une ville russe!" et "Etre russe est chouette!", a constaté une journaliste de l'AFP.

A Bruxelles, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, recevant mardi M. Iouchtchenko, a encouragé ce dernier à tout faire pour arriver à "une solution viable avec toutes les parties clés, dans le plein respect de la démocratie et du droit".
Le chef de l'Etat ukrainien s'est une nouvelle fois dit "décidé à trouver une solution démocratique" à la crise politique, excluant tout usage de la force.

Son adversaire, Viktor Ianoukovitch, invité à l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe (APCE) à Strasbourg, s'est montré plus offensif, évoquant la destitution du Président au cas où la Cour constitutionnelle annulerait le décret de dissolution du Parlement.

M. Iouchtchenko avait fait une étape à Bruxelles avant de se rendre à Cardiff (Pays de Galles) pour défendre la candidature double de l'Ukraine et de la Pologne pour accueillir l'Euro-2012 de football.
Il a toutefois raccourci sa visite à Cardiff, prévue initialement pour deux jours,.
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La menace persiste

Le Premier ministre ukrainien Viktor Ianoukovitch, réputé pro-russe, a menacé lundi
de destituer son adversaire, le président Viktor Iouchtchenko, qui a prononcé la dissolution du Parlement dominé par la coalition gouvernementale pro-russe, a rapporté l'agence Interfax.

Interrogé sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer la procédure de destitution au cas où la Cour constitutionnelle juge la dissolution illégitime, M. Ianoukovitch a répondu "oui", selon Interfax.
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