Salon international de l'agriculture de Meknès

Les exportations mal en point

>La compétitivité est toujours à la traîne
>Amplification constante du déficit de la balance commerciale, faible contribution des exportations à la croissance économique, baisse de la part du marché mondial,…, autant de caractéristiques qui marque

19 Avril 2007 À 16:55

Certes le sujet a fait couler beaucoup d'ancre et a suscité souvent l'intérêt du gouvernement, mais en vain. La compétitivité des exportations est toujours à la traîne. Pire encore, rien ne semblerait augurer d'un avenir meilleur.
On se contente le plus souvent d'énumérer les principaux facteurs déterminant leur faible dynamisme.

Sans oublier les innombrables recommandations déclinées en fin de séminaires débattant le sujet, mais qui restent lettre morte.
Aussi faudrait-il repenser la manière de s'attaquer à cette réalité. Car du moment où la coordination entre les différentes actions entamées ici et là fait défaut, tous les efforts déployés pour sauver la mise tombent à l'eau.

Pour l'heure, une chose est sûre. Le Maroc ne profite pas pleinement de la demande étrangère en provenance des zones à fort dynamisme économique comme les Etats-Unis et certains pays d'Asie. Les exportations ont enregistré un taux de croissance annuel moyen de 3,1% durant la période 1995-2004, soit un taux plus faible que celui de la demande étrangère adressée au Maroc (5%). Cette incapacité de répondre à la demande potentielle étrangère a contribué à la dégradation de la part de marché du Maroc sur le marché mondial de 0,13% en 1995 à 0,11% en 2004.

Tandis que de nombreux pays émergents, notamment d'Asie du Sud et d'Europe centrale et orientale, ont vu leurs parts de marché croître pour atteindre 0,7% en Turquie, 0,8% en Inde, Indonésie, Pologne et République Tchèque et surtout en Chine avec 6,5% contre 2,9% en 1995.

Rien que sur le marché français, qui représente le tiers des exportations marocaines, la part de marché est encore loin du compte.

Elle était limitée à 0,68% en 2005 contre 0,71% pour la Tunisie et 5,4% pour la Chine. D'ailleurs, la croissance des exportations marocaines (+18% en 2006) tient beaucoup à l'implantation croissante des entreprises étrangères, et françaises en particulier.
La quasi-totalité des entreprises du CAC 40 sont ainsi, sous une forme ou une autre, présentes au Maroc.

Au regard de ces éléments, beaucoup reste à faire en matière de promotion du pays auprès des étrangers. Il faut savoir vendre son produit en mettant tous les avantages de son côté.

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Taux de couverture en dégradation

Selon une analyse élaborée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) sur la période 1994-2005, la structure de l'offre et les coûts de production et de logistique continuent d'affaiblir le dynamisme des exportations.

La vulnérabilité de l'économie nationale à l'évolution de la conjoncture de l'Union européenne, aux fluctuations climatiques et à la volatilité des cours, aussi bien des matières premières que des principales devises de facturation, apparaissent comme les principaux facteurs externes entravant la compétitivité des exportations marocaines.

Au niveau interne, on pointe du doigt la faible diversification de l'offre et les coûts élevés de production et de logistique commerciale, par rapport à de nombreux pays concurrents.
En conséquence, le taux de couverture en pâtit.

Il est en dégradation par rapport à 1997, année où il a enregistré sa meilleure performance historique (74%).
Reste à signaler que ce taux, même s'il est en progression, est dû essentiellement aux importations.
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