Tanit» ou la déesse de la fertilité
Une nouvelle traversée par les thèmes de l'exil, de la nostalgie, de l'amour…
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LE MATIN
06 Mai 2007
À 14:51
Le dernier-né de la jeune écrivaine, Fatiha Aarour, porte le nom de «Tanit». Un titre qui sonne comme une tendre symphonie et qui dit toute la passion qu'elle a pour les belles-lettres. Après s'être essayée avec succès à la poésie, Fatiha jette cette fois-ci son dévolu sur la nouvelle qui lui va si bien.
Ce genre littéraire indémodable révèle son talent de narratrice infatigable et son côté lyrique que mettent en exergue ses récits exaltés. «L'écriture est pour moi une nouvelle
naissance.
C'est une sorte de jeu de séduction qui me permet de dompter les lettres et les images pour les introduire dans mes jardins secrets. La littérature est surtout le moyen grâce auquel j'arrive à survivre dans cette vie où le mal est omniprésent», déclare-t-elle.
Exile, nostalgie, amour, souffrance, désir de liberté… sont autant de thèmes qui traversent ce recueil de nouvelles qui fleurent bon l'amour de la patrie et l'attachement aux origines.
Puisant dans la mythologie berbère et dans les diverses
cultures, Fatiha Aarour peint des tableaux hauts en couleur que peuplent des personnages sortis tout droit de ses souvenirs les plus lointains et de son imagination enrichies par des lectures de la littérature universelle ou tout simplement par les personnes qui ont croisé son chemin et qui ne sont pas passées inaperçues.
Elle capte leurs caractères, les analyse sous sa loupe, les imprègne de sa sensibilité pour leur donner une teneur et un cadre dramatiques captivants. Ses héros sont à la recherche d'un bonheur perdu, d'un sens à leur existence… bref, à se réconcilier avec eux-mêmes et à trouver la paix intérieure. Ils s'accrochent aux vestiges de leur passé qu'ils tentent de faire vivre à jamais, et pour se donner une raison de survivre, se projettent dans des avenirs hypothétiques qu'ils souhaitent meilleurs.
Quant à ses héroïnes, ce sont des femmes simples mais fortes, émancipées et aspirant à plus de liberté. Qu'elles s'appellent Touda, Tounarose ou autre, qu'elles soient berbères marocaines ou de tout autre nationalité, elles portent des rêves et bataillent pour sortir des moules trop étroits dans lesquels tentent de les confiner les sociétés traditionnelles.
Fatiha Aarour, la fière amazighe, ne s'enferme pas dans ses racines. Elle se réclame de culture universelle. «Tamazighte ? Je le suis évidemment.
Mais en même temps, je suis un mélange de toutes les autres cultures qui composent l'identité marocaine dans sa globalité et sa diversité. Je me proclame tamazighte, arabe, moresque et africaine», clame-t-elle haut et fort.Elle reconnaît, pourtant que le fait de s'inspirer de la culture amazighe est une nouvelle aventure de création. «Tanit», déesse de la fertilité dans la culture amazighe, l'a bien inspirée. N