Le Stade Marocain maintenu
L'équipe a gagné la réserve déposée contre un joueur de Houara
LE MATIN
06 Juin 2007
À 15:27
Le verdict est tombé tel un couperet sur la nuque du Hilal Nador. C'est officiel, il sera relégué en division «Amateurs». L'infortuné club rifain a subi la foudre de la fatalité, alors qu'il avait sauvegardé son maintien en GNF2, au terme du dernier match de la saison. Le nul obtenu par le Stade Marocain face au Chabab de Houara condamnait le club r'bati à descendre en division inférieure.
Mais ce dernier a déposé une réserve contre un joueur de Houara et obtenu gain de cause. La réserve concerne le joueur guinéen, Mohamed Mami Soumah, présumé détenir une double licence, la seconde le liant au Fath de Rabat. Houara a fait un démenti catégorique et a déclaré disposer d'un document délivré au joueur par le secrétaire général du FUS, attestant que Soumah était libre de tout engagement vis-à-vis du club r'bati.
A Nador, on a crié au hold-up. On menace de descendre à Rabat pour organiser un sit-in devant la Fédération, au cas où leur club serait condamné à la relégation. La tension est vive et le sujet donne lieu aux supputations. Au FUS, le fougueux Houcine Zaz s'apprête à déballer ce sujet devant l'assemblée générale prévue le 16 juin. Il pointe d'un index accusateur l'administration du Fath.
L'opinion sportive, elle, n'a pas compris pourquoi on a attendu si longtemps avant d'épingler ce joueur, au dernier match de la saison. On a fait le lien avec l'occupation du président du SM d'un poste de décision au sein de la Fédération et à la complicité présumée d'autres membres fédéraux. Une affaire alambiquée, en fait.
Le cas Soumah comporte des zones d'ombre. En donnant une suite favorable à la réserve du SM, le GNF reconnaît que le joueur dispose d'une double licence. Dans ce cas, il désavoue le FUS, qui n'est nullement concerné par l'affaire.
Sinon, ce dernier aurait automatiquement étalé la carte de la réserve le jour où il a été battu à Rabat, par Houara, sur une passe justement du joueur concerné.
Pour Houara comme pour le FUS et Nador, il y aurait anguille sous roche. Les Rifains ont fait appel pour faire annuler la sentence qui leur a infligé la perte d'un point et qui a accordé les trois points de la victoire aux R'batis.
Hilal Nador, lui, n'a que ses yeux pour pleurer sa mauvaise fortune, en attendant le résultat de l'appel introduit par Houara. Mustapha Harmach, président déchu, est sceptique : «C'est vrai que cela nous dépasse, mais nous demandons au moins une certaine équité en ce qui concerne l'appel. A cette occasion, nous sollicitons le président Hosni Benslimane pour qu'il désigne un comité ad hoc pour statuer. Sinon, ceux-là mêmes qui nous ont sanctionnés au départ vont faire de même en appel».
Et certains s'étonnent du retard pris par cette sérénade de la mise à niveau claironnée sous le balcon des clubs, qui tarde à donner ses premiers fruits. Pourquoi ? Tout simplement parce que charité bien ordonnée commence par soi-même. En termes clairs, la mise à niveau doit commencer par les preneurs de décisions.
___________________________
La genèse de l'affaire
Le Stade Marocain a terminé la saison à l'avant dernière place au classement général du GNF2. Il devait rejoindre la RS Berkane, reléguée bien avant. Mais les stadistes ont déposé une réserve technique contre un joueur de Houara, pour détention d'une double licence dont une le lierait au FUS.
La Commission des Statuts et Règlements de la Fédération a statué en faveur du plaignant qui a été déclaré alors vainqueur contre Houara après le nul obtenu au terme du match ayant opposé les deux équipes au titre de la dernière journée du championnat.
Les rbatis se voient ainsi attribuer 3 points ce qui leur a permis d'en capitaliser 33 contre 32 pour Hilal Nador. De fait, ce dernier a été condamné à la relégation.
Le Hilal et Houara crient au scandale. Ils ont fait appel. Vont-il gagner le pari ?