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Les propos d'Ahmadinejad non condamnés

L'ONU n'a pu s'entendre sur la proposition française

10 Juin 2007 À 15:44

Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pu s'entendre vendredi sur une déclaration proposée par la France qui visait à condamner l'affirmation par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad que le "compte à rebours" pour l'annihilation d'Israël avait commencé.

L'ambassadeur de France, Jean-Marc de La Sablière, a déclaré à la presse que ce texte non contraignant, censurant le chef de l'Etat iranien pour ses "propos inacceptables", était soutenu par une "très large majorité des Etats membres".

"Malheureusement, nous n'avons pu adopter ce texte aujourd'hui, comme nous l'aurions souhaité, car une des délégations n'avait pas d'instructions et une autre a émis des réserves et va en référer à sa capitale", a-t-il dit.
"Le Conseil se doit de réagir. Nous espérons que ce sera le cas lundi", a-t-il ajouté.

Selon un diplomate occidental qui a souhaité garder l'anonymat, le représentant du Qatar a indiqué n'avoir pas d'instructions et son collègue d'Indonésie a émis des réserves sur le texte.
Contrairement aux résolutions, les déclarations du Conseil de sécurité requièrent l'unanimité des quinze membres pour être adoptées.

Le texte préparé par la France déclare que "les membres du Conseil condamnent vigoureusement les propos attribués à Mahmoud Ahmadinejad concernant la destruction d'Israël".

Il ajoute que les membres "réaffirment les droits et obligations de l'Etat d'Israël comme membre de plein droit et de longue date des Nations unies" et qu'"aux termes de la Charte de l'ONU, tous les membres se sont engagés à s'abstenir de la menace ou de l'utilisation de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un autre". "Les déclarations par des chefs d'Etat appelant à la destruction d'un Etat membre des Nations unies sont inacceptables par principe", a déclaré de son côté l'ambassadeur américain, Zalmay Khalilzad.

Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le département d'Etat américain avaient fait des déclarations similaires.
M. Ahmadinejad avait déclaré dimanche: "Le compte à rebours a commencé pour l'annihilation du régime sioniste aux mains des peuples libanais et palestinien". "Dans un avenir proche, nous assisterons à l'annihilation du régime sioniste, si Dieu le veut", avait-il ajouté.

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Durcissement des sanctions

Le président français Nicolas Sarkozy s'est déclaré vendredi favorable à "un durcissement des sanctions" de l'ONU contre l'Iran qui refuse de suspendre son enrichissement d'uranium.
"Je pense qu'il faudra envoyer un message de fermeté, certainement un durcissement des sanctions", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G8 à Heiligendamm.

"Je crois que la politique des sanctions peut permettre de créer les conditions d'un débat au sein de la société iranienne, qui est issue d'une grande civilisation", a-t-il expliqué.

L'Iran, qui fait déjà l'objet de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU à cause de son refus de suspendre son enrichissement d'uranium, risque de nouvelles mesures s'il persiste dans ce refus.

Les grandes puissances craignent que l'Iran, qui a accéléré ces derniers mois son programme d'enrichissement, ne détourne son programme nucléaire civil à des fins militaires, ce que Téhéran dément. "Il me semble qu'il y a une grande communauté de vues de la Chine, de la Russie, des Etats-Unis pour pousser les dirigeants iraniens à revenir à la table de négociations", a dit M. Sarkozy.

M. Sarkozy a ajouté qu'"il convient surtout de ne faire aucun amalgame entre les Iraniens, un grand peuple, et les dirigeants d'aujourd'hui, dont le président, qui tient des propos parfaitement inqualifiables".

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a récemment déclaré que le "compte à rebours" pour l'annihilation d'Israël avait commencé.
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