Rabat et Conakry confirment leur bonne entente
Insuffler une nouvelle dynamique au partenariat économique
LE MATIN
27 Juin 2007
À 17:00
Les relations bilatérales entre le Maroc et la Guinée se portent bien. S.M. le Roi Mohammed VI et le Président Lansana Conté entretiennent des relations d'amitié et de fraternité de longue date.
La visite de travail et d'amitié qu'effectue, ce jeudi et vendredi (28 et 29 juin), le Premier ministre guinéen, Lansana Kouyaté, en est la parfaite illustration. Invité par son homologue Driss Jettou, ce déplacement de M. Kouyaté est le premier, dans un pays maghrébin, depuis sa nomination à la tête de l'exécutif guinéen. Un entretien en tête à tête, entre les deux chefs de gouvernement, aura lieu aujourd'hui dans la matinée à la Primature.
Cette visite marque aussi un tournant décisif dans la coopération diplomatique entre Rabat et Conakry, d'autant plus qu'elle coïncide avec la prise de fonction du nouvel ambassadeur de la Guinée à Rabat, en la personne de son Excellence Mamadouba Diabaté. À l'Ambassade, on souligne que l'objet de cette visite est la confirmation de la bonne entente entre la Guinée et le Maroc. il s'agit de renforcer la coopération privilégiée qui existe entre les deux pays, explique le conseiller, Aboubacar Sylla.
Car de tout temps, fait-on remarquer dans les couloirs de la Chancellerie , Rabat et Conakry ont toujours eu des positions claires et affirmées concernant les questions internationales sur la base du respect du droit international et de l'intégrité territoriale.
Cependant, force est de constater que le volet économique n'a pas encore atteint l'excellence des relations diplomatiques entre les deux États. La présence du Premier ministre guinéen au Maroc exprime, en d'autres termes, la volonté des deux parties d'insuffler une nouvelle dynamique au partenariat économique. Au cours des différents entretiens prévus, figure en bonne place l'initiative marocaine d'autonomie du Sahara.
Les relations économiques entre Rabat et Conakry seront également abordées et des mécanismes et mesures d'accompagnement seront arrêtés pour tirer vers le haut ce volet. Les observateurs avertis parlent, à ce sujet, de la redynamisation de la Commission mixte guinéo-marocaine, qui pourrait constituer une plate-forme en vue de réguler les échanges économiques entre les deux États, dont la sixième session annuelle devrait se tenir à Conakry.
L'un des moments forts de cette visite du Premier ministre sera, certainement, sa rencontre avec la communauté guinéenne résidente et estudiantine au Maroc. Déjà, à l'ambassade de Guinée, la mobilisation est totale et toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour que le passage de Lansana Kouyaté à Rabat soit un événement inoubliable. M. Sylla, sous l'impulsion du nouvel ambassadeur, met les bouchées doubles et tout est fin prêt dans ce sens.
Ainsi donc, cette volonté de booster l'économie guinéenne, en impliquant tous les partenaires nationaux et étrangers, s'est illustrée lors du séminaire de Bel Air (200 km de Conakry). Lors de cette rencontre, plusieurs questions seront abordées en vue de faciliter cette dynamisation. Il s'agira, entre autres, de la mise en place des dispositifs et mécanismes nécessaires à la bonne gouvernance, à l'assainissement de l'économie, aux investissements et aux finances.
Aussi, tous les espoirs sont permis, notamment sur le plan de l'assistance technique, de la formation et de la santé, des domaines qui sont devenus le terrain de prédilection du Maroc en Afrique.
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Le «sauveur»
Le dernier passage du Premier ministre guinéen, Lansana Kouyaté, aux États Unis a été marqué par le déblocage d'un fonds de 35 millions de dollars pour soutenir les réformes engagées par l'équipe Kouyaté.
Tandis qu'à Paris, après une entrevue chaleureuse avec Nicolas Sarkozy au palais de l'Élysée, ce sont deux enveloppes distinctes qui ont été promises au Premier ministre. Il s'agit d'une aide budgétaire de 5 millions d'euros et d'une aide sectorielle de 24 millions d'euros pour l'eau et l'éducation, soit au total plus de 110 milliards de francs guinéens. Mieux, en juillet prochain à Paris, les bailleurs de fonds dont la Banque mondiale vont se réunir pour apporter plus et discuter avec le FMI d'une reprise des programmes de réduction de la pauvreté.
Un ensemble d'éléments qui ne manqueront pas de cimenter la carrure d'un homme que certains Guinéens qualifient désormais de "Sauveur", en raison de son engagement pour le bien-être de ses compatriotes et sa volonté de restaurer un équilibre socio-économique.