USA-Riposte : Mise en garde de MM. Chirac et Moubarak
Le Président égyptien Hosni Moubarak a fait état lundi à Paris d'une «identité de vues» avec la France sur la lutte contre le terrorisme et la situation au Proche-Orient. A l'issue d'entretiens avec son homologue français Jacques Chirac et le Premier m
LE MATIN
24 Septembre 2001
À 21:23
Il a estimé que des attaques contre des pays arabes auraient des «conséquences terribles», a-t-on indiqué dans l'entourage de M. Jospin. Ces attaques, selon le Président égyptien, ne «concerneront pas un certain nombre de pays arabes» en raison des «risques graves» représentés par les «réactions des peuples et des dirigeants» de ces pays. La France a rappelé son refus de tout «amalgame» entre terrorisme et monde arabo-musulman, estimant que chaque pays, «avec sa position particulière, partage l'objectif d'éradiquer le terrorisme». Reprenant la déclaration finale adoptée vendredi par l'Union européenne, M. Chirac a souligné qu'une action des Etats-Unis est «licite dans le cadre de la légitime défense prévue par la charte des 110ns unies», comme l'a reconnu la résolution 1368. Il a aussi insisté sur la nécessité d'»éviter tout amalgame entre le terrorisme fondamentaliste et les mondes arabe et musulman». «Nous ne pouvons pas nous satisfaire d'affirmations. Les Américains pensent qu'il s'agit de légitime défense mais nous n'avons pas les preuves», a déclaré M. Moubarak à la presse. Il a de nouveau souhaité la tenue d'une conférence 111110nale pour parvenir «à une convention pour lutter contre le terrorisme». M. Moubarak, qui avait critiqué la politique de Londres envers les islamistes radicaux réfugiés en Grande-Bretagne, a indiqué avoir «adressé un message à Tony Blair pour lui recommander d'être prudent. La France fait attention. Mais un certain nombre de capitales européennes sont devenues de véritables centrales terroristes. Les gouvernements qui ont accepté de les héberger ne devront pas pleurer quand ils seront pris pour cible. Il a, d'autre part, qualifié de «stupide» le report de la rencontre entre le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et le Président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat. «C'est une décision tout à fait stupide», a-t-il déclaré à la presse à l'issue de son entretien en tête-à-tête d'une heure suivi d'un déjeuner de travail avec M. Chirac. «Si l'on veut résoudre le problème, on doit s'asseoir autour d'une table et négocier. Si on ne le fait pas, le problème sera beaucoup plus compliqué à l'avenir. Cela nuira aux intérêts du monde entier», a-t-il ajouté. MM. Chirac et Moubarak ont appelé les différentes parties à «faire preuve d'esprit de responsabilité» et à «reprendre sans plus tarder les contacts au niveau politique», a indiqué la porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna. Qualifiant la situation au Proche-Orient d'»extrêmement préoccupante», ils ont affirmé que «personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle», a ajouté Mme Colonna. Il est, selon eux, «indispensable de faire preuve d'esprit de responsabilité et de reprendre sans plus tarder les contacts au niveau politique car il faut briser le cercle vicieux de la violence et reprendre le dialogue en s'appuyant notamment sur les résolutions du Conseil de sécurité» de l'ONU. «C'est le seul moyen de parvenir à la paix et à la sécurité», a ajouté Mme Colonna. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a posé comme condition à une telle rencontre une période de calme absolu de 48 heures. Le meurtre d'une Israélienne lundi a entraîné un nouveau report. Le Président égyptien quittera Paris mardi pour Berlin, avant d'aller à Rome.