Spécial Marche verte

Jazz aux Oudayas: un lieu de rencontres original

Le festival «Jazz aux Oudayas» est devenu un lieu de rencontres original où artistes d'Europe et du Maroc ont ouvert de nouvelles perspectives aux musiques actuelles, a indiqué, mardi à Rabat, M. Jean-Pierre Bissot, directeur artistique du festival.

04 Octobre 2001 À 16:15

Ce festival, organisé à Rabat (5-9 octobre) par la délégation de la Commission européenne au Maroc, en partenariat notamment avec le ministère de la Culture et de la Communication et la wilaya de Rabat, est devenu un rare espace d'expression consacré avec constance au jazz européen, a-t-il fait remarquer lors d'une rencontre avec la presse, révélant que cette année le festival quittera l'espace du musée pour s'installer sous un chapiteau à l'esplanade des Oudayas.
Cet emménagement permettra de disposer d'une grande scène, d'accueillir quelque 700 personnes, au lieu de 400, de créer un véritable espace de festival et «une ambiance de fête familiale» tout en améliorant l'acoustique et la visibilité, a-t-il fait savoir.
Cette édition 2001, dont les recettes seront versées à des as116iations de bienfaisance -ayant trait particulièrement à la culture - et qui fera la part belle aux vocalistes et au saxophone, réunira les meilleurs jazzmen d'Europe du moment, a-t-il ajouté .
Le concert d'ouverture sera animé par la chanteuse et vocaliste suédoise, Lindha Svantesson, élue «Artiste jazz 2001» de Suède, laquelle se distingue dans trois types d'expériences musicales, à savoir l'interprétation très personnelle de grands standards de jazz, son propre répertoire et l'improvisation vocale très libre. Elle rencontrera le violoniste marocain Gibril Bennani, qui évolue dans diverses formations et enseigne le violon dans plusieurs conservatoires.
Durant cette même soirée, le pianiste français, Laurent De Wilde sera de la fête avec son sextet, dont le style délaisse le beau meuble en bois et se lance dans de nouvelles rythmiques sonores.
Samedi, deux concerts sont programmés. Le premier sera animé, en solo dans une première partie, par Jean-Marie Machado (piano) considéré comme l'un des jazzmen les plus inventifs de la nouvelle génération française. Il jouera ensuite en duo avec l'auteur-compositeur et interprète Fouad Hani.
Ils seront relayés sur la scène par la formation néerlandaise le «Miguel Martinez Trio» (Martinez au saxo alto, Johan Plomp à la basse, Steve Altenberg à la batterie), dont le répertoire qualifié de «New Cool» a déjà conquis l'Amérique. Le trio sera rejoint par Hassan Souissi (flûte et guitare).
Dimanche, deux autres grands concerts sont au programme. Le premier avec la vocaliste allemande Céline Rudolph, accompagnée de Juergen Friedrich (piano), Ruppert Stamm (vibraphone-marimba), Martin Gjakonoski (basse) et Peter Kahlenborn (batterie). Le violoncelliste marocain Abderrafik Cherraf rejoindra le groupe en deuxième partie.
Le second concert de la soirée sera animé par le guitariste et chanteur espagnol Chapi Pineda, accompagné de Francisco Pena (guitare basse) et Patricio Camara (percussions). En deuxième partie, ils seront rejoints par le luthiste Haj Younes.
Lundi, le quartet Tales présentera un jazz scellé dans l'amitié et la rencontre entre le bassiste grec Evangelos Tzimkas et le guitariste finlandais Miko Ivanainen, accompagnés de Kosmas Stefanids (guitare) et Nikolaos Psofogiorgos (batterie), suivi du trio anglais «Andy Sheppard Trio» avec Andy Sheppard (saxo), Alex Dankwoact (basse) et Steve Lodder (piano). Ils reviendront sur scène accompagnés de Majid Bekkas, par ailleurs co-directeur artistique pour la partie marocaine (guembri).
Les concerts de clôture prévoient le quartet de saxophonistes autrichiens Florian Brambyck, Klaus Dickbauer, Christian Maurer et Wolfgang Pusching, dont le jeu symbolise la liberté dans la forme autant qu'une forme de liberté. Ils seront suivis par le groupe belge MK's Spirit, composé de Laurent Blondiau (trompette), Jeroen Van Herzeelz (sax tenor), Michel Massot (tuba), Otti Vanderwerf (basse) et Eric Thielemans (batterie). En seconde partie, ils joueront avec le grand maalem Mahmoud Guinea d'Essaouira (guembri).
Lancé en 1996, «Jazz aux Oudayas» s'est distingué par ses concerts métisses qui ont permis la percée de nombreux jazzmen et musiciens marocains. Ce festival unique de rencontres Europe-Maroc, d'échanges tradition-modernité, espace d'émotions intérieures et extérieures, proposera aussi des concerts dans des écoles, des hôpitaux, à la prison de Salé et en faveur des malentendants.
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