Journée d'étude sur l'identité architecturale de la métropole
La journée d'étude sur l'identité architecturale de la métropole organisée récemment à Casablanca a revêtu un intérêt particulier. Pour une première, c'en est une puisque les participants à cette rencontre n'ont pas manquer de soulever la lancinante prob
Casablanca à l'ère du changement «identité architecturale»
A l'image de l'ensemble du territoire du Royaume, Casablanca inaugure une ère nouvelle, caractérisée par une dynamique de changement imprimée à la ville par la volonté Royale.
La qualité du cadre de vie et du bâti étant une préoccupation essentielle, il est tout naturel que la première journée de débat public initiée par M. le wali soit consacrée à l'identité architecturale de Casablanca.
Bénéficiant d'un patrimoine architectural et urbain prestigieux, Casablanca se soucie aujourd'hui de son avenir menacé par des pratiques professionnelles et administratives plus que douteuses, séquelles de temps que nous espérons révolus.
La ville est un produit socio-spatiale complexe, d'où la nécessité de faire croiser les regards des spécialistes pour appréhender cette réalité multiforme. Dans ce sens, la journée du 29 septembre 2001 se propose d'ouvrir un véritable débat où tous les acteurs de la société civile seront présents pour apporter leur contribution suivant des approches relevant des sciences humaines, de l'histoire, pour mieux concevoir, produire et gérer la ville et pour avoir une vision de celle-ci comme espace de culture.
Faire un bilan critique de l'évolution de notre ville ne serait qu'une vérité de la palisse et continuer à faire la politique de l'Autriche.
En effet, à l'inverse d'autres villes, Casablanca est en avance sur sa réalisation, car son urbanisme pensé et hérité mais maltraité a subi les turpitudes électorales, spéculatives avec la complicité traduite par la participation directe ou non de nous tous.
Cette ère nouvelle nous met devant nos responsabilités face à l'actualité et à l'avenir, d'où la nécessité de revoir notre comportement face à Casablanca qui a vu ces dernières années une évolution certaine en qualité architecturale.
L'architecte seul ne peut endosser seul la responsabilité de l'image de la ville, un bâtiment parfait ne peut être mise en valeur que dans un environnement de qualité ce qui sous entend que le regain de confiance du Casablancais ne peut se faire qu'avec la convergence des forces de synergie que sont les promoteurs, les BET, les IGT, les Labos, les BC, tous les intervenants privé ou public, pour œuvrer à tirer vers le haut notre production pour permettre l'épanouissement de la
société.
Culture
et développement d'une ville
Le renouvellement des documents d'uranisme, comme c'est le cas pour la ville de Casablanca est un moment idéal pour engager un débat et une réflexion sur les choix fondamentaux de la vie urbaine que l'ont projette, les mécanismes de développement qui s'affairent et les protections qui doivent lui être assurées.
S'agissant de porter un regard vers l'avenir du devenir d'une ville de plus de 4.000 000 d'habitants, la notion du patrimoine s'impose à la démarche d'approche pour la confection des instruments de l'aménagement urbain durant les prochaines années.
En effet, le patrimoine défini ici, comme le bien à léguer ou à transmettre d'une personne ou d'une entité à une autre, le bien peut être constituer de valeurs de toutes natures relatives à :
- des objets mobiles ou immobiles
- aux lieux de mémoire érigés en site naturel, historique ou culturel.
- aux personnes ayant influencé leur époque par des actions marquantes.
Cette définition élargie le champs couvert par le dahir n° 1.80.341 date du 25 dec. 1980 relatif à la conservation des monuments historiques.
Si les villes impériales ont bénéficié de l'armature des textes de protection cependant la ville de Casablanca, considérée comme ville moderne sans considération à l'égard de l'histoire n'est protégée que par deux textes.
Le premier relatif au site préhistorique de Sidi Abderrahmane.
Le second est relatif à l'inscription des façades de l'hôtel Lincoln Bd. Mohammed V.
Le niveau de protection du patrimoine de la ville de Casablanca, ou la perception erronée de la ville détachée de son passé ont eu des effets catastrophiques sur l'environnement urbain, la dégradation de la qualité du paysage et le relâchement des liens sociaux culturels issus du milieu urbain casablancais.
Ici l'absence de l'historicité du lieu et de la collectivité, consacre l'oubli comme composante de la mémoire des lieux, lors de la production de l'espace urbain.
Le schéma directeur d'urbanisme du Grand Casablanca, les plans d'aménagement communaux établis il y a une décennie n'ont pas comblé le vide juridique constaté dans la protection du patrimoine seule l'ancienne médina fait exception par la qualité du document édité.
Les nouveaux textes d'aménagement ne font pas cas particulier des édifices à caractère historique et artistique et de leur insertion dans la mémoire urbaine pour l'enrichissement des tissus et du cadre bâti à créer, au contraire ces textes ont produit des désordres dans le paysage urbain du essentiellement à leurs incohérences avec des textes généraux d'urbanisme et de protection des monuments historiques.
L'effacement de la mémoire du lieu a touché :
L'identification des tissus lors du changement du type d'occupation du sol, c'est ainsi que des larges secteurs de villas dans le centre ville se sont vus densifier à peu de frais en recevant à leurs places des immeubles en hauteur modifiant une trame urbaine aérée de qualité architecturale exceptionnelle en ruelles sombres ou il est difficile de circuler.
Le détournement du statut d'occupation et les infractions multiples à la loi par l'occupation des lieux vides sur le domaine public comme sur le domaine privé telle que la bibonvillisation des terrasses du centre ville.
La dégradation de la qualité du paysage urbain, lieu de confrontation des concepts différents qui érigent de la production du bâti, principalement si cette confrontation concerne des tissus anciens à des nouveaux sujets de la réglementation des plans d'aménagement en cours.
De la responsabilité diffuse entre les intervenants à la conception, à la réalisation des ouvrages et à la décision administrative, résulte l'insouciance, la dégradation des pratiques pourtant institutionnalisées depuis des décennies.
L'articulation des mous se traduit par l'absence d'une lecture urbaine claire de la ville tant pour l'habitant que pour le touriste étranger à la ville, le responsable de la gestion urbaine trouve également les mêmes difficultés à décerner les traits de cette image.
L'atomisation de l'unité de la ville en sous ensembles urbains, les résultat et le relâchement de liens dynamiques, dés lors on parle de la ville ancienne ou nouvelle ou l'ensemble administratifs sous équipés en lieu spécifique particulier et identité forte ou l'animation concilie le travail, le repos, le culturel et le cultuel.
Les grands moments de l'histoire de la ville et ses traits d'identité
1) la préhistoire avec le site de Sidi Abderrahmane, Carrier Tohmas, et Ahl Loghlame.
2) La reconstruction de la ville d'Anfa au 18° siècle par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah dont témoigne l'ancienne médina, les remparts et les Kasbah de Médiouna, Mohammédia (Fedala) et Manssouria.
3) Le plan d'urbanisme de H. Prost au début du 20ème siècle dont témoigne le centre ville et les quartiers avoisinants.
4) Le plan d'urbanisme de M. Ecochar au milieu du 20ème siècle dont témoigne les quartiers périphériques et les ensembles de l'habitat pour le plus grand nombre.
5) Les architectures du 20ème siècle représentés par des réalisations particulières.
Mise en place des actions
d'urgence
1)
dresser le répertoire du patrimoine de Casablanca par l'identification des lieux des édifices et des objets de valeur à inscrire sur ce répertoire.
2) l'identification des circuits touristiques de promenade liés au patrimoine historique urbain artistique et naturel.
3) création d'institutions et d'organismes d'animations permanente dans les lieux publics.
Pour ce faire l'Ordre des architectes mène une réflexion au niveau de :
1) l'animation de la commission du patrimoine qui regroupe l'administration et les associations concernées.
2) la relance d'un débat de fond la prise de conscience sur le rôle primordiale du patrimoine dans la détermination de la qualité de vie urbaine.
3) l'amélioration du cadre juridique de la protection du patrimoine au niveau de l'élaboration des nouveaux textes d'urbanisme en particulier les allégements de la fiscalité frappant les propriétaires du patrimoine à protéger et le transfert des droits de construction sur la parcelle frappée par une protection en tant que patrimoine.
4) la mise en place d'un fond de soutien et action de sauvegarde du patrimoine de Casablanca.
5) la création d'un conseil consultatif qui sera chargé de donner son avis sur les programmes de la protection du patrimoine.