Chroniques

Réinventé, le Maroc révèle ses forces : 2030 sera le rendez-vous d’une Nation avec sa propre histoire (Youssef Amrani)

Un horizon ne se décrète pas. Il se prépare, s’anticipe, se mérite. À l’heure où les Nations s’interrogent sur leur place dans un monde fragmenté, le Maroc trace, avec constance et détermination, la voie d’un avenir qu’il veut à la hauteur de ses ambitions. Loin d’un exercice incantatoire, la perspective de 2030 présage d’une élévation annoncée. Car 2030 ne sera pas simplement une date sur un calendrier diplomatique ou sportif. Elle incarne une dynamique. Celle d’un pays qui, depuis plusieurs années déjà, a fait le choix d’un modèle singulier : un modèle d’ouverture enracinée, de pluralité assumée, de modernité maîtrisée.

17 Juillet 2025 À 17:30

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Le Maroc est un carrefour. Non par hasard, mais par essence. Il est arabe, et amazigh saharien et méditerranéen, musulman et hébraïque africain et atlantique. Cette diversité n’est ni un slogan ni une posture : elle est une vérité humaine, vécue au quotidien et portée comme un étendard. Elle est la colonne vertébrale d’une nation qui a compris que l’unité véritable ne s’obtient pas par l’uniformité, mais par l’harmonie des différences.



Dans cette optique, accueillir une Coupe du monde n’est pas un privilège. C’est un contrat moral avec soi-même et avec le monde. Il ne s’agit pas de bâtir quelques stades ou d’aménager des infrastructures. Il s’agit d’incarner le Maroc de demain. De démontrer que nous sommes capables d’embrasser l’universel sans renier l’essentiel. D’offrir à la planète non pas une vitrine, mais un visage. Humain. Authentique. Fier.

Ce que certains appellent «l’événement de 2030», nous le pensons comme une confirmation. La confirmation d’un chemin, d’un choix politique, d’un destin porté au plus haut niveau par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Car on ne construit pas une Coupe du monde en cinq ans. On la prépare en refondant les imaginaires, en structurant les politiques publiques, en investissant dans le capital humain. Ce n’est pas un pari volatil ou bien même un élan d’audace, mais bien une projection réfléchie, un dépassement minutieusement maîtrisé.



À ceux qui doutent, nous répondons sans détour : le Maroc est prêt. Il est vivant. Et c’est là sa plus grande force. Il bouillonne, il débat, il se transforme, il avance avec fierté, avec dignité, avec une résilience propre aux peuples qui ont fait le choix de croire en eux-mêmes. La jeunesse marocaine est le témoin le plus éclatant de cette vitalité. Instruite, connectée, créative, elle refuse la résignation comme elle récuse la condescendance. Elle ne demande ni indulgence ni permission. Elle revendique des responsabilités, un horizon, un sens. Et chaque jour, dans les universités, les startups, les forums internationaux, elle prouve qu’elle mérite sa place dans le concert des nations.

Je peux en témoigner personnellement : nos jeunes diplomates portent le Maroc avec fierté et intelligence. Ils maîtrisent les grands enjeux, comprennent les équilibres, parlent le langage du monde sans jamais perdre le lien avec leurs racines. Ils n’attendent pas que l’avenir leur soit transmis : ils le construisent déjà. Ce qu’il nous revient de faire, c’est de leur ouvrir des chemins, de leur donner les moyens de cette excellence.

2030 sera ainsi le moment d’une élévation collective. D’une affirmation. Celle d’un Maroc qui impose naturellement le respect. Un Maroc qui, selon les projections de la FIFA et les analyses macroéconomiques, pourrait générer un impact direct et indirect équivalant à 4% de son PIB à travers l’investissement, l’emploi, le tourisme et l’image projetée au monde. Mais que l’on ne s’y trompe pas : ce chiffre n’est pas une finalité. Il est un effet secondaire. Car le véritable pari n’est pas celui de la croissance, mais celui de la grandeur. Le Maroc ne construit pas des routes. Il érige des passerelles humaines. Il ne dresse pas des stades, il éveille des consciences. Il ne cherche pas à plaire. Il œuvre à durer.

C’est dans cet esprit que nous devons aborder l’horizon 2030 : non comme une échéance, mais comme une promesse tenue. Celle d’un pays qui, sans jamais renier ses défis, choisit d’en faire des tremplins. D’un peuple qui, dans sa diversité, retrouve le fil d’une ambition partagée. D’une nation qui, à l’heure du doute mondial, continue de croire qu’elle a rendez-vous avec sa propre histoire.
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